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Crimes Crapuleux (ii)


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#1 grandvent

grandvent

    .............................

  • TLPsien
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Posted 02 December 2006 - 08:38 PM

Là ! C’était quand j’avais 25 ans
Les cheveux châtains coiffés à la James Dean
La mode patte d’éléphant,
Les soirées dans les bals dansant.

Là ! J’ai un peu poussé
J’avais exactement 30 ans.
C’était le jour ou j’ai connu Bébé,
Nous étions encore amants.

Celle là ! C’était le jour de mon mariage
Il y eut un grand tapage
Je me rappelle que ce jour là
Ma femme et moi avons pleuré de joie
Jusqu’à émouvoir le curé
Et tous les invités

Ceux là ! C’est la chine avec sa muraille et ses dragons
L’inde et ses curiosités magiques
L’Égypte avec ses pyramides et ses pharaons
La Grèce pays magnifique
Venise avec sa tour de pise et le pont des soupirs
Ces merveilles qui remontent à des temps lointains
Avaient toutes quelque chose en commun

C’était Bébé qui me les avait fait découvrir
Ils faisaient partie de sa vie car elle était versée dans l’archéologie
Et moi j’étais professeur de chimie

Là ! C’était l’anniversaire de notre mariage
Déjà quinze ans de vie commune sans dérapage
Bébé ressentait dans de pareilles occasions
L’absence d’enfants qu’elle souhaitait ardemment

Celle là ! C’était le jour de l’enterrement
Bébé m’avait quitté à l’âge de cinquante cinq ans j’avais soixante ans
Je me sentais perdu, à la vie je n’avais plus de goût
Pendant cinq années j’avais vécu comme un fou

Ça ! C’est Françoise le jour où dans ma vie elle entra.
Je l’avais connu dans le cabaret Santa-Monica
Situé au centre ville de Fort de l’Eau et au bord de la mer méditerranée
De la terrasse du cabaret on pouvait admirer la grande baie d’Alger

Et son port dans lequel sont encrés des dizaines de bateaux tous illuminés
Ainsi que ses eaux scintillantes et dorées calmées par des vagues berceuses
A l’intérieur du cabaret il y règne une ambiance tellement agréable et chaleureuse
Qu’on ne sentait pas le fardeau du temps pour la bonne raison qu’il n’était jamais invité.

On y jouait tous les airs, on y dansait au rythme des chansons
Et on y mangeait le plus frais et le plus appétissant poisson
Françoise à ses heures pleines était serveuse,
Et à ses heures creuses elle devenait danseuse

Dés que je l’avais vu je m’en suis amouraché
Parce qu’elle ressemblait étrangement à Bébé
Petit à petit on avait lié connaissance elle m’avait redonné goût à la vie
Jusqu’à ne plus supporter son absence tellement d’elle j’avais follement envie

Là ! C’était lorsque je l’avais demandé en mariage
Après lui avoir raconté tout mon passé
J’avais soixante cinq ans et elle la moitié
Elle accepta sans ambages

Là ! C’est Françoise à la tour Eiffel
De plus en plus belle
Toujours Françoise
Tachée de glace à la framboise.

Encore Françoise et moi sur la plage
Fêtant notre première année de mariage
Ce jour là ! Je lui avais cédé mon héritage

Celui là ! C’est Henri de la paillette
Un soit disant poète
Il était son amant
Avant notre liaison

Ici ! C’est moi imitant le cochon
Avec Françoise comme cavalière
Encore moi imitant le chien
Pour avoir droit à des câlins

Toujours moi ! Complètement nu, sur le sol assis
Ce jour là par Françoise j’avais été puni
Pour avoir utiliser un langage qui m’était interdit
Celui de l’avoir invité dans mon lit

Il n’en pouvait plus et referma son album photo
En versant de chaudes larmes
Ses seules inoffensives armes.
Et cria de toutes ses forces assez haut.

Vois-tu ce que je deviens Bébé
Pourquoi de sitôt m’as-tu quitté
Pour que je sois ainsi malmené

Par cette maudite ogresse.
Sous l’apparence d’une déesse
Qui a souillé ma dignité avec allégresse.

Car il ne pouvait plus supporter cette vie
Enfermé dans la maison comme un minable
Totalement soumis à ses caprices et ses folies
De plus en plus insupportables.

Vivement que tombe la nuit s’est-il dit
Car moi aussi Aujourd’hui,
Une décision importante j’ai pris.
Moi aussi je te ferai une bise
Qui te fera une amère surprise.

Pour m’avoir traité de pépé
Sous prétextes que je suis plus que toi âgé.
Tout en me disant que vouloir aimer
Une femme plus jeune, c’était un pêché

Que je dois payer cher
En gouttant le calvaire
De ma chair.

Oui ! Une surprise aussi pour ce prétendu poète
Qui à chaque fois d'imbécile me traite.
Oh ! Oui ! Cette nuit je serai libre comme le vent
Cela fait longtemps que j’attends ce moment.

Il a ouvert la radio à fond
Et s’est mis à danser au rythme de son sang bouillonnant
Accompagné d’une belle chanson d’antan.

La sonnerie de la porte annonçant l’arrivée de Françoise
L’obligea à éteindre la radio assez vite
En allant ouvrir la porte de suite
Jusqu’à briser un vase.

Tu as mis du temps pour ouvrir
T’es-tu oublié pendant mon absence
Avec tes souvenirs
Qui ne font que te porter nuisance

Non, pas du tout, ma chérie, j’étais occupé
A préparer avec grand soin le dîner.

Et pourquoi la radio à fond

Je vérifiais le réglage du son
Pour être sûr qu’il était bon.

Et pourquoi le vase est-il fissuré

En essuyant les fleurs avec maladresse
De mes mains sur la moquette il est tombé
Je suis vraiment désolé je te promet de le recoller avec adresse

Heureusement pour toi que je sois de bonne humeur
Sinon je t’aurais corrigé sur l’heure.
J’espère que la tranche de veau rôti

Sera appréciée par mon invité
Lequel d’ailleurs ne saura tarder
A nous rejoindre pour nous tenir compagnie.

C’est toujours ce jeune poète

C’est toujours Henri de la paillette.

Vous allez veiller jusqu’au matin

Avec Henri de la paillette on ne connaît pas la fin
Il vous transporte dans des horizons lointains
Avec de si belles phrases
Pleines d’extases

Jusqu’à vous donner l’envie
De ne jurer que par lui.
Et c’est ce que je ressens toujours
Surtout quand il évoque les poèmes d’amour.

Dans tous les cas, cela m’embête

C’est pourquoi t’as intérêt à ne pas lui tenir tête
Avec tes commentaires bêtes.

Je préfère rejoindre mon coin.

Cela est certain.

La sonnerie de la porte retentit à nouveau
Françoise toute contente courut accueillir son invité
C’était Henry de la paillette, jeune homme élancé et beau
Tenant dans sa main une rose comme cadeau

Après lui avoir fait une bise il salua Frédéric
Et tout en sifflotant un air de musique
Il s’installa dans la salle à manger
Il n'y avait pas de quoi s'étonner c'était un habitué

Une fois qu’ils avaient mangé de bon appétit
Henry de la paillette félicita Frédéric pour ce veau rôti
Et s’installèrent dans le salon dont la table était garnit
De toutes sortes de liqueurs et de petits mets
Présage d’une longue veillée

Alors mon cher Henry
J’espère que cette nuit
Tu me donneras l’envie
D’apprécier ta poésie

Sois certaine Françoise que je ne te décevrais pas
Je te lirais avec une douce voix
Mon nouveau poème Intitulé je t’aime
Conçu rien que pour toi

Voilà une nouvelle qui me rassure
Et pour joindre l’utile à l’agréable
De ce pas je vais me mettre une tenue sur mesure
Pour que je paraisse adorable

Pendant qu’elle se préparait
Frédéric sur le comptoir bar accoudé
Faisait mine d’être indifférent
En fredonnant une vieille chanson
C’était le meilleur moyen de se contenir
Pour éviter de vomir

Henry de la paillette, qui éprouvait une grande haine
Pour Frédéric qui lui était une gêne
Faisait semblant de relire son poème

Françoise réapparut avec une tenue extravagante
Elle portait une chemise de nuit transparente
D’un rouge vif excitant qui laisse apparaître
Sans faire trop paraître

Des seins bien replets
Enfouis dans un soutien gorge bien serré
Ainsi que sa culotte noir corbeau
Cachant son sexe bien entretenu au chaud

Un mariage de couleur bien étudié
Pour valoriser son corps bien enveloppé
Avec des cheveux longs défaits pour l’occasion

Signes avant coureur d’une passion
Enviée et inassouvie depuis longtemps
Que jalouserait même le démon

WAO! S’écria Henry
Tu es pareille à celle que j’ai décrite
Dans mon poème à croire que tu domines mon esprit

Détrompes toi Henry, laisse moi faire la suite
La lumière des veilleuses
Une musique douce et rêveuse
Sont là, mon très cher, ma dernière retouche
Pour que je fasse mouche.

A chaque soirée le décor est différent
Franchement tu me surprends !
C’est vraiment magnifique je dirais même féerique
N’est ce pas Frédéric
(En se disant intérieurement
Admire pour la dernière fois pauvre con,
Ta femme laquelle demain sera à moi
Une fois que cette nuit tu passeras à trépas)

Oui c’est tellement beau
Que je ne trouve pas les mots
(Répondit Frédéric en se disant Intérieurement
Bien heureux le tombeau
Qui va vous accueillir bientôt
Abominables tourtereaux)

Chacun avait prémédité pour cette nuit son coup
Car il fallait bien qu’il y soit une occasion
Et l’anniversaire de Françoise en est la raison
La mort allait être bel et bien au rendez-vous

Françoise allongée sur le canapé, sentait fort la rose
A chaque fois qu’Henry lisait une prose
En faisant retentir de temps à autre des soupirs
Qui se voulaient êtres un flagrant désir

Frédéric faisait semblant de somnoler
Il donnait même l’impression de ronfler
Manière de faire dire qu’il dérangeait

Il n’avait pas envie
Que Françoise souffle ses trente cinq bougies
Juste à minuit

Il voulait que bien avant cette heure son anniversaire
Soit fêté en enfer en compagnie de Lucifer.

Pour cela il décida d’entrer en action, il était vingt deux heures exactement.
Il s’était dit qu’il était temps qu’ils doivent manger de son chocolat
Qu’il avait au préalable bourré d’un doux poison
Pour être sûr qu’ils souffriront avant de passer à trépas

Alors sans se gêner, il se leva
Et à Françoise s’adressa
Ma chérie j’aurai bien souhaité avec vous veiller
Pour ne pas vous quitter comme à l’accoutumé

Malheureusement aujourd’hui je me sens las
Ronfleur en plus comme un chat
Je risque de gâcher votre soirée.
Alors, accordes-moi la permission de me retirer

Tout en me faisant le plaisir de goutter à ce chocolat
Fait amoureusement par moi
Juste pour toi ma chérie
Ainsi que pour le poète des mille et une nuit

Bien volontiers mon amour
C’est gentil à toi d’y avoir pensé
Mais saches aussi qu’Henry et moi, à notre tour,
Avons pour toi ramené.

Ton gâteau préféré qu’est la tarte au citron.
De chez le pâtissier de renom surnommé Papillon
Tu prendras cette nuit, uniquement cette tranche
Que j’ai moi-même commandé sous forme de branche
Sinon comme je te connais gourmand,
Tu n’hésiteras pas à manger la tarte entièrement.

Chérie, c’est vraiment gentil, je suis tellement surpris
Que je me permets de te faire une bise
En te souhaitant une longue vie
Pleine de bonheur, et de plaisirs à ta guise

Elle lui fît manger elle-même la tranche de gâteau
Qu’elle avait repéré avec une fraise entourée de meringue
Et qu’elle avait bourré de poison injecté avec une seringue
Tout en mangeant avec Henry les autres morceaux

Ensuite elle l’invita à danser sous la lumière tamisée
En le caressant de bas en haut, en lui donnant quelques baisers
Tout en lui chuchotant qu’il était son unique chevalier
Et que de lui, seul la mort les séparerait

Il a fallu de si peu
Pour que des larmes coulent de ses yeux
Tellement qu’il était heureux

Mon amour tes pleurs
Sont pour moi, un signe de bonheur
Dés demain tout changera
Un ménage radieux renaîtra

Tu n’auras plus à supporter mes caprices
Mes colères et mes supplices
Tu pourras même revivre le passé de Bébé
Pour tout cela, je te demande de me pardonner

Mais ma chérie je t’ai aimé et je t’aime telle que tu es
C’est à moi de te demander de me pardonner

Soit ! Pardonnant-nous avec ce baiser

De nouveau ils s’embrassèrent goulûment
Comme s’ils étaient des amants

Il ne croyait pas un mot à tout ce qu’elle disait
Il savait que c’était de la comédie et qu’elle mentait
Mais alors pourquoi cette confidence
Dans pareille circonstance

Peut-être a-t-elle senti sa mort prochaine
Pour vouloir devenir subitement humaine
D’ailleurs ne dit-on pas qu’avant de mourir
Des signes avant coureurs de la mort nous font prévenir
Sans qu’on sache les pressentir

Si c’est le cas pourquoi alors j’ai pleuré
Pourtant il n’y avait aucune raison majeure
D’ailleurs j’étais insensible à ses caresses et ses baisers
Dois-je comprendre que moi aussi cette nuit a sonné mon heure

Mon amour à quoi penses-tu

Excuses moi chérie, j’étais tellement ému.

Je te comprends, vas te reposer
Et je t’en supplie ne t’amuses pas à nous déranger
Demain tout va s’arranger

Mais tu n’as pas goutté au chocolat ?

Je te promets que quand sonnera minuit
J’en mangerais avec une grande envie

Il leur souhaita bonne nuit et regagna le balcon
Un peu déçu, parce qu’elle n’avait pas mangé
Le chocolat empoisonné au moment où il le souhaitait
Enfin tant pis s’était t-il dit c’est une question de temps
Une question de deux heures cela n’est pas méchant
Je vais m’occuper à revérifier minutieusement les instruments


Il ouvrit alors son sac marin qui était caché avec soins
Et contrôla pour la une nième fois de ses propres mains
Ses affaires pour voir s’il n’a pas par mégarde, rien oublié
Bon, récapitulons disait-il à voix basse les couteaux de boucher

Bien aiguisés, le tablier et le bonnet de pâtissier
Les sachets et la paire de gants en plastique
Dans la cuisine le grand robot
Qu’aujourd’hui j’ai testé de sitôt
La machine outil magique
Qu’est cette scie électrique

Tout y est, c’est parfait, il ne me reste plus qu’à attendre
Que le poison à minuit fasse son effet
Du balcon je peux les entendre
Comme des loups hurler

Je brûle d’impatience de les voir souffrir
Et si jamais ils me supplient de les secourir
Je le ferai avec grand plaisir

En actionnant devant eux la scie électrique
Qui leur fera tordre leurs tripes à sa vue
Pour leur démontrer qu’en plus de cocu
Je sais aussi devenir diabolique

Ensuite je les découperais en petits carrés
Mieux que ne saura le faire un boucher
Et alors sans tarder du haut des rochers

Je les balancerais aux requins
Qui n’en feront qu’une bouchée
Pas plus tard qu’hier ils avaient tellement faim
Qu’en leur jetant de la viande hachée ils l’ont de suite happés

Le lendemain au soir j’irai porter plainte auprès de la police
Pour leur signaler l’absence injustifiée de ma femme
Sûr qu’ils ne vont pas en faire un drame
Me sachant cocu ils déduiront avec malice
Qu’elle m’a abandonnée au profit de son amant
D’ailleurs eux aussi depuis longtemps ils sont au courant

De nouveau il s’impatienta
Et commença à tourner en rond
Deux heures d’attente cela paraissait trop long……….

Acte (II)




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