Aux vents du sud
#1
Posted 09 December 2005 - 10:19 PM
Traversant des brouillards souvent trop abondants
Je croyais l'équinoxe au bout de leurs courants
Mais j'étais confrontée à d’autres latitudes
Je n'avais pas cessé d'écoper la grand' cale
Comme si rien n'était jamais vide de tout
Et mon coeur s'y traînait, se tirant à genou
Soudé à l'envie de clouer les étoiles
Les cieux s'assombrissaient, mes voiles faseyaient.
En vague déferlante écumant tous mes bords
L'océan, complice, vint s'ancrer à bâbord
Et d'un seul grand élan me poussa sur les quais
Cherchant le bleu du ciel, assise en bleu marine
La brise me souffla une autre direction.
J'ai relevé la tête et dans un tourbillon
S'est dressée au soleil une digue saline
J'ai allongé la main, cueilli la fleur de sel
Abandonné la coque, étiré tout mon corps
A son anse où mon cœur à s’offrir se démèle
J'ai pris les vents du sud et j'ai perdu le nord...
balila
#2
Posted 09 December 2005 - 10:39 PM
#3
Posted 09 December 2005 - 10:49 PM
Je continue, je continue... vers le sud... Merci Michouhibou.
balila
#4
Posted 09 December 2005 - 11:51 PM
Une petite erreur prosodique : tu ne peux pas écrire : "L'océan, complice, vint s'ancrer à bâbord". Il faut écrire : "Complice, l'océan vint s'ancrer à bâbord".
#5
Posted 10 December 2005 - 01:24 AM
est très érotique
j'ai beaucoup aimé
"Soudé à l'envie de clouer les étoiles"
une perle
Amicalement
Michel
#6
Posted 10 December 2005 - 09:20 AM
Comme un abandon, doux et léger à la fois.
Un effleurement d'écriture.
Amitiés,
Titibou.
#7
Posted 10 December 2005 - 11:46 AM
En ligne de mire, l'amer
Un trait de côte à babord
Bonjour, Princesse des Mers !
Pas du tout déboussolé par votre poème car les vents du Sud ont ma préférence de marin.
Pas d'écueils, pas de brisants dans vos vers, rien qu'une brise du large qui porte en elle toutes les émotions.
Bises
Trémaouézan
#8
Posted 10 December 2005 - 12:10 PM
Alors bises...
Erre
#9
Posted 10 December 2005 - 12:40 PM
#10
Posted 10 December 2005 - 12:42 PM
Bizzzzz
#11
Posted 10 December 2005 - 04:29 PM
Serge
#12
Posted 10 December 2005 - 06:55 PM
Puisque tu as choisi une structure à douze pieds, tu devrais en ajouter un au huitième vers.
Pour ce qui est du onzième vers "L'océan, complice, vint s'ancrer à bâbord", tu as parfaitement "le droit" de le laisser tel qu'il est, il est très bien.
Les règles de la poésie classique s'accommodant parfaitement bien des alexandrins, le "e" final de "complice" n'étant ni devant une voyelle, ni à la fin du vers, ce mot compte bien trois syllabes.
Tu pourrais, comme il te l'a été suggéré, inverser les deux premiers mots, ce qui deviendrait: "Complice, l'océan vint s'ancrer à bâbord".
La lecture en serait simplifiée pour les "parisianistes" mais Paris n'est pas la France.
Ce vers ne me pose personnellement aucun problème.
Par respect pour "l'océan", je préfère que tu l'aies placé en début de phrase car c'est bien lui le personnage central de ce vers, et il n'est qu'accessoirement "complice".
J'y suis d'autant plus sensible, qu'en Occitanie, où ma langue est la langue de la poésie par excellence, on ne dit pas "la Garonne" mais on dit "Garonne".
Adieusiatz
#13
Posted 10 December 2005 - 10:08 PM
Une petite erreur prosodique : tu ne peux pas écrire : "L'océan, complice, vint s'ancrer à bâbord". Il faut écrire : "Complice, l'océan vint s'ancrer à bâbord".
Condor, un grand merci pour ton appréciation et ta remarque, justifiée sans doute, mais tu connais mes connaissances en prosodie
Cependant, après avoir lu le commentaire d'Alain, je retrouve dans ses mots ma pensée initiale.
Sans m'en vouloir j'espère, je préfère laisser le vers sous cette forme.
balila
Comme un abandon, doux et léger à la fois.
Un effleurement d'écriture.
Amitiés,
Titibou.
Toujours tes mots doux pour venir poser une pensée sur mes textes, merci Thierry.
balila
Alors bises...
Erre
O combien je permets Erre, tant je sais ce qui nait parfois entre les mots, de nous, de toi à moi, dans ce rapprochement qui porte cette complicité qui m'est si chère. Merci de cela, merci de ces mots, dans lesquels toujours je retrouve ma pensée, mon sentiment, et cet élan qui nous unit.
Amicalement,
balila
Mistral, tes mots me touchent, merci beaucoup.
balila
Bizzzzz
Tout simplement merci Mary.
balila
Serge
L'océan, l'eau, la mer, tout bouge tout le temps, la vie, l'amour, la terre...
Merci Serge.
balila
#14
Posted 10 December 2005 - 10:10 PM
Sans m'en vouloir j'espère, je préfère laisser le vers sous cette forme.
Il faut écrire comme on le sent. Je ne t'en veux pas de ressentir ce que tu ressens et d'aimer ce que tu aimes. Mais j'en veux à Alain31 de donner des explications techniques erronées, qui peuvent induire en erreur des personnes qui liraient ses commentaires.
Bisous balila, que le vent du sud te porte vers le bonheur.
#15
Posted 10 December 2005 - 10:27 PM
Puisque tu as choisi une structure à douze pieds, tu devrais en ajouter un au huitième vers.
Pour ce qui est du onzième vers "L'océan, complice, vint s'ancrer à bâbord", tu as parfaitement "le droit" de le laisser tel qu'il est, il est très bien.
Les règles de la poésie classique s'accommodant parfaitement bien des alexandrins, le "e" final de "complice" n'étant ni devant une voyelle, ni à la fin du vers, ce mot compte bien trois syllabes.
Tu pourrais, comme il te l'a été suggéré, inverser les deux premiers mots, ce qui deviendrait: "Complice, l'océan vint s'ancrer à bâbord".
La lecture en serait simplifiée pour les "parisianistes" mais Paris n'est pas la France.
Ce vers ne me pose personnellement aucun problème.
Par respect pour "l'océan", je préfère que tu l'aies placé en début de phrase car c'est bien lui le personnage central de ce vers, et il n'est qu'accessoirement "complice".
J'y suis d'autant plus sensible, qu'en Occitanie, où ma langue est la langue de la poésie par excellence, on ne dit pas "la Garonne" mais on dit "Garonne".
Adieusiatz
Bonjour Alain,
En ce qui concerne le huitième vers, j'avais tout d'abord écrit "Soudée à cette envie de clouer les étoiles", mais je pensais que le "e" à l'émistiche comptait pour deux pieds, j'ai donc changé en écrivant "Soudée à l'envie de clouer les étoiles". Qu'est-ce qui est juste ?
Et pour "L'océan...", j'aime assez ton analyse qui donne de l'importance à l'océan lorsqu'il est placé en premier, même si la proposition de Condor me plait assez dans sa fluidité.
Merci en tout cas de ta lecture sensible et de ton commentaire.
balila
Bisous balila, que le vent du sud te porte vers le bonheur.
Tu es donc par là toi aussi...
En fait, après relecture, ton vers coule mieux que le mien, je ne sais plus quoi faire !
Je verrai demain...
Merci de ces mots là encore Condor.
balila
En ligne de mire, l'amer
Un trait de côte à babord
Bonjour, Princesse des Mers !
Pas du tout déboussolé par votre poème car les vents du Sud ont ma préférence de marin.
Pas d'écueils, pas de brisants dans vos vers, rien qu'une brise du large qui porte en elle toutes les émotions.
Bises
Trémaouézan
Pour vous Trémaouézan
J'étais Princesse du Vent
Aujourd'hui sur mes terres
Vous me faites Princesse des mers
Et je perds moi la boussole
De vous retrouver sur mon sol
Mais vous accueille sans briser
Cette belle vague que vous m'offrez !
Merci à vous d'avoir quitté vos terres pour venir surfer sous les vents du sud, Chevalier du Léon...
balila
#16
Posted 10 December 2005 - 11:13 PM
Traversant des brouillards souvent trop abondants
Je croyais l'équinoxe au bout de leurs courants
Mais j'étais confrontée à d’autres latitudes
Je n'avais pas cessé d'écoper la grand' cale
Comme si rien n'était jamais vide de tout
Et mon coeur s'y traînait, se tirant à genou
Soudé à l'envie de clouer les étoiles
Les cieux s'assombrissaient, mes voiles faseyaient.
En vague déferlante écumant tous mes bords
L'océan, complice, vint s'ancrer à bâbord
Et d'un seul grand élan me poussa sur les quais
Cherchant le bleu du ciel, assise en bleu marine
La brise me souffla une autre direction.
J'ai relevé la tête et dans un tourbillon
S'est dressée au soleil une digue saline
J'ai allongé la main, cueilli la fleur de sel
Abandonné la coque, étiré tout mon corps
A son anse où mon cœur à s’offrir se démèle
J'ai pris les vents du sud et j'ai perdu le nord...
balila
Je voudrais être le vent et carresser tes voiles.
Merci de ton poème pas tout à fait classique ,
dans un concours de pésie, tu serais en tête du palmares.
Poétiquement. Candide
#17
Posted 11 December 2005 - 12:20 AM
Condor, sauf le respect que je te dois pour la très grande qualité de tes poèmes, pourrais-tu m'expliquer ce que tu reproches vraiment à ce vers "L'océan, complice, vint s'ancrer à bâbord" ?
Il est vrai que ta proposition:"Complice, l'océan vint s'ancrer à bâbord" est plus fluide mais je pense que l'auteur a volontairement placé "L'océan" en tête de son vers, pour le mettre en valeur.
En poésie, la liberté est seule maîtresse à bord.
Mais je veux bien de tes conseils s'ils sont avisés.
Baliba, ton vers initial " Soudée à cette envie de clouer les étoiles" était parfait, il comptait bien douze pieds.
#18
Posted 11 December 2005 - 12:50 AM
Il est vrai que ta proposition:"Complice, l'océan vint s'ancrer à bâbord" est plus fluide mais je pense que l'auteur a volontairement placé "L'océan" en tête de son vers, pour le mettre en valeur.
En poésie, la liberté est seule maîtresse à bord.
Mais je veux bien de tes conseils s'ils sont avisés.
Bonjour,
En ce qui concerne la partie technique :
Dans un alexandrin structuré en 6-6, il est interdit de mettre un "e" final derrière consonne non-élidé en 6ième ou en 7ième position. Ici, le "ce" de complice est en 6ième position, et il n'est pas élidé.
De façon générale, pour tous les vers de 9 syllabes et plus, il est interdit de mettre un "e" final derrière consonne non-élidé à la césure principal du vers.
Par exemple, s'il l'on écrit un ennéasyllabe en 3-6, on ne mettra pas de "e" derrière consonne non-élidé en 3ième ni en 4ième position.
En ce qui concerne "Soudée à cette envie de clouer les étoiles", le "e" final de "envie" n'est pas derrière consonne. Il obéit donc à une autre règle.
En poésie, la liberté est-elle seule maîtresse à bord ? En poésie libre ou libérée, oui. En poésie liée ou à forme fixe, non.
Pour le reste, j'irai bien avec balila sur son bateau poussé par le vent poursuivre les étoiles.
#19
Posted 11 December 2005 - 05:22 AM
cela me rappelle
une chanson
de marins :
car je suis chatouillouse
mets la donc un peu plus bas
car je suis une voyouse
#20
Posted 11 December 2005 - 06:25 AM
Sois une île !
Même si pour tout marin, la terre ferme est futile
Sois une île !
Sois une île et de ton sol fais un terrain fertile
Sois utile !
Comme un refuge où les marins viennent par mille
Sois utile !
Sois utile et n’aie plus peur, lorsque tu donnes l’asile
Aux gens fragiles
Comme une aiguille qui donne la force de rester un fil
Sois habile !
Comme un regard qui parvient à traverser les cils
Faufile !
Faufile !
Voyageur
#21
Posted 11 December 2005 - 08:58 PM
Condor , emmener chacun sous mes vents du sud poursuivre les étoiles serait un pur bonheur, transmettre ça, c'est de la joie qui me revient au coeur... Merci de cette jolie pensée.
balila
cela me rappelle
une chanson
de marins :
Je ne connais pas, mais si cela t'inspire ces mots là, pourquoi pas !
balila
Sois une île !
Même si pour tout marin, la terre ferme est futile
Sois une île !
Sois une île et de ton sol fais un terrain fertile
Sois utile !
Comme un refuge où les marins viennent par mille
Sois utile !
Sois utile et n’aie plus peur, lorsque tu donnes l’asile
Aux gens fragiles
Comme une aiguille qui donne la force de rester un fil
Sois habile !
Comme un regard qui parvient à traverser les cils
Faufile !
Faufile !
Voyageur
Si j'étais une île
Je voudrais que tous les vents du sud caressent mes côtes
Si j'étais moins fragile
Je voudrais que toutes mes côtes protègent les vents du sud
Un courant continu
Une vague qui se pose
Une côte qui se repose
Et l'île, sous le vent, nue...
Tes mots toujours magiciens Voyageur quand ils viennent comme un refrain sur les miens, merci beaucoup de ta fidélité à me lire et à me commenter.
balila
#22
Posted 21 July 2006 - 07:48 PM
A part ça, ce poème est magnifique.
Très drôle Tangentimus ! J'ai souvent le coeur qui balance, ça se voit tant que ça ?
Tu as mis le masque et les palmes pour fouiller les fonds... Grand merci à toi, j'ai plaisir à relire ce texte et les commentaires.
balila
#23
Posted 21 July 2006 - 09:04 PM
et le complice qui toujours nous attend....quand nous nous autorisons à le voir...
toujours aussi bien écrit...bravo
henri
#24
Posted 22 July 2006 - 12:02 PM
Musique et paroles
Quelle belle scansion...
#25
Posted 22 July 2006 - 01:59 PM
Fleur océane, cheveux aux vents,
Les pieds nus sur la lande
Aux parfums salés des dunes,
Le goût de miel des bruyères
S'infiltre dans tes cheveux.
Balila,
Coeur de nacre
Et regard de vent d'Ouest
Tu palpites en ressac
Et tu aimes
En vague bouillonante
Balila,
Teint d'écume
Fraîche et vive
Douce comme un galet lustré
Tu nous enchantes
Généreuse sirène.
Artemisia
#26
Posted 22 July 2006 - 08:40 PM
#27
Posted 22 July 2006 - 09:00 PM
toujours aussi bien écrit...bravo
henri
Belle traduction de cet horizon sur lequel on croise parfois les vents du sud, Henri, merci.
Aux vents du sud...moi, j'aime ce titre
balila
Non, en fait je l'ai retrouvé par hazard (et le hazard fût généreux) en faisant un recherche sur le titre aprés le passage en devanture du salon de votre poème composé avec les titres.
D'ailleurs c'est la seule recherche que j'ai effectuée. Mais elle m'a pris plusieurs heures.
J'aporterais une petite modification à mon précédent commentaire , je ne voulais pas dire : "ce poème est magnifique" mais :
Ce poème est absolument magnifique
Humm, ça m'inspire moi, ces vents du sud....
Une vague t'a ramené par ici, ou un vent du sud, peu importe, tu surfes bellement, merci Tangentimus.
balila
Musique et paroles
Quelle belle scansion...
Comment ne pas aimer ce commentaire... Merci Belvis.
balila
Fleur océane, cheveux aux vents,
Les pieds nus sur la lande
Aux parfums salés des dunes,
Le goût de miel des bruyères
S'infiltre dans tes cheveux.
Balila,
Coeur de nacre
Et regard de vent d'Ouest
Tu palpites en ressac
Et tu aimes
En vague bouillonante
Balila,
Teint d'écume
Fraîche et vive
Douce comme un galet lustré
Tu nous enchantes
Généreuse sirène.
Artemisia
Artemisia,
Poétesse de flanelle
Aux exquises douceurs
Dans tes mots dentelles
Je baigne mon coeur.
Que dire de ce si joli poème, sinon qu'il me touche énormément. Je m'en vais le garder, le mettre à l'abri des vents... Vraiment merci.
balila
#28
Posted 22 July 2006 - 11:04 PM
En ne l'aimant pas, dirait ma bien-aimée...
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