CITADELLE
Des larmes d’enceintes
Ruines arrondies par l’ennui
Dans l’immense plaine aride
Incertain précipice
J’observe
Fragile et insignifiant promontoire
Les traces de leur visage
Presque effacées
Ces rivages ennemis
Alanguis s’observant du coin de l’œil
Des mers de sable
Un angle où les courants se mêlent et s’engendrent
Creusent la terre
Un angle une pierre déposée là il y a de cela des siècles
Là que fut bâtie la Citadelle
Que pleurent désespérées
Des sentinelles ne gardant plus
Que le vent
Là
Dans ce désert nu du cœur
Dans la longue nuit froide et solitaire
Ce long envol vers les lumières de jadis
Pointes piquant au travers du ciel
Opposé de la lune
Ils ont oublié le visage
Ils ont bafoué leur empire
Renié la couleur de leur sang
Là
Que fit rage la bataille
Jusqu’au matin rougeoyant
L’aube sur les vagues de dunes
Eclatante surface océanique
Mer de sang
Et de ce ravage
Il n’y eut
Aucun survivant
Juste résiste encore au sable
Hurlant dans le vent
Un caillou
Insolite souvenir
Trace incertaine
De temps toujours oubliés
Imperturbable
Mémoire du rocher
Qui brûle
Phare sans cesse
Guide les peuples errants
Au travers des éternités
Et de tous les recommencements
Car c’est ici que se recomposèrent les fragments éparpillés de mes histoires
Car c’est ici que je dresserai la Citadelle des hommes !
Ici que s’érigera
A nouveau
Pour les siècles des siècles
L’œuvre inachevée du Souffle
Qui anime la terre
Soutient les murailles
Et encombre les rues
De trésors et de rires et de pleurs
Citadelle !
Je t’édifie lentement dans le cœur des hommes
L’un après l’autre
Brique après brique
Je dresse tes remparts et tes maisons
Et construis pour réunir leurs cœurs
Des temples et des poèmes et des danses
B. M.
t'es pas en train de bruler le palais de l'Elysé ou le bundestag ou quelque chose comme ça?