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Robinson

Member Since 11 Jan 2006
Offline Last Active Apr 09 2006 06:24 PM
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Topics I've Started

Carne

23 January 2006 - 01:15 PM

Tu es de celles qui frappent
Inconnue dont le regard détruit,
Asservit plus qu'il ne charme
S'attaquant à la rate et non au coeur
D'ailleurs
Tu n'est pas belle, je ne t'aime pas
Tu es au delà
Du côté de la carne
Loin des sentiments fumeux
Ton charme assassin se pavane.

Vocation

19 January 2006 - 02:00 PM

Par une chaude et lourde nuit d'été
Un gamin veille la Lune, accoudé à sa fenêtre
A l'heure où les cités se noient dans le sommeil
Il se sent l'âme d'un gardien de phare, altruiste
Qui berce ses damnés depuis la grève
Un bâton, une ficelle, un petit pendu en caoutchouc
Qui au bout se balance
En silence, appâte le sommeil

Un assassin éclot de l'ombre
Une lame encore ensanglantée
Accrochée à la main
Exténué, il rend hommage au quartier
Il voit le gamin
Ils s'observent
Le fil rompt
La petite victime tombe
Six étages plus bas
Avec délicatesse l'homme s'en empare
Et lance le surin à l'enfant

Tous deux s'en retournent vers la Nuit
Demain sera peut être un autre jour.

Fièvre

17 January 2006 - 10:35 PM

Amandes vertes
Croissants de jade,
Ma douleur en alerte
Subit tes ardeurs nomades :
Acides et sans fins ;
Entre tes mains fulmine
Ma passion, ton dédain.

Nuit portuaire

17 January 2006 - 01:24 PM

La Nuit est un port rattaché à la terre par un lambeau de sable humide et froid, qui sans cesse menace de dériver vers de lointains océans connus de lui seul.C’est au travers de l’obscurité que l’on s’adonne aux plaisir de la chaire ou que l’on tue le sourire aux lèvres.Toute chose débute ou s’échoue ici.Le voyageur solitaire croise alors l’ivrogne, la prostitué, l’assassin et le poète, chacun cherchant son chemin dans les limbes.Ainsi la Nuit comme le port n’est peuplée que d’égarés errant de déceptions en fureurs à la recherche d’un dénouement.Dans cet embarcadère vers le fond des choses, les origines et attaches se dissipent, confisquées par la souffrance uniforme, sourde et muette telle la plus opaque des justices.On y vend la haine et l’amour sans sentiments.L’assassin comme la prostitué tiennent la Nuit à bout de bras jusqu’à l’aube, tandis que l’ivrogne la meuble et le poète la parfume.
Quelques galions stagnent en silence le long du rivage, rejetant par moment de discrètes flaques d’espoir qui lentement, dérivent vers le large.Quelques souvenirs ballottés par les vents viennent parfois s’accrocher aux mas dénudés de ces chimères somnolentes, enchaînées à jamais au quai qui jadis leur donna vie.

Chute

13 January 2006 - 05:24 PM

Mon bel Oiseau, que reste-t-il de toi ;
De tes longs vols par-delà les cités,
De tes sillons suscitant tant d'émois,
De ta liberté maintes fois louée,

De ta silhouette méditative,
Trônant au dessus de nos toits
Et de ta courte existence fautive,
Aux yeux de ceux qui s'agitent en bas ?

Cette ville a fait de toi un pigeon
Aux sobres couleurs de charbon grisé,
Niant ainsi les vallées et les monts
Sur lesquels ton ombre s'est projetée.

Aujourd'hui qu'as tu de plus de beau que moi ?
Car même l'esthétique contraste
D'un corps se vidant sur un sol sans faste
T'est ravi par de la neige et une oie.