35 replies to this topic

[heloise]

En mémoire d'un SDF, agonisant, ou peut-être déjà mort, sur une grille de chaleur boulevard du Montparnasse.
La police et les pompiers l'entouraient. Un pompier a mis des gants de caoutchouc blanc pour le retourner, face vers le ciel. Il n'a pas bougé et semblait ne plus respirer.
Je le voyais là depuis des mois.
Je ne le verrai plus, ou peut-être un autre prendra sa place...

On mourra tous sur les trottoirs
Comme des arbres foudroyés
Et l'écorce de nos corps gardera longtemps
Le goût sucré-poivré du bitume

[Raoul]

impressionné
a.

[GUILLAUME Alain]

houps!que nous fait-tu la Héloise?un truc a s'ouvrir les veines...

[lacape]

malheureusement, toujours d'actualité !
je t'embrasse.

[myster]

Inacceptable, vous l'avez montré.
Un hommage dont je me serais passé.

[comtedormestconti]

Durement...

Seulement...

Dignement...

Poétiquement...

Coeurement...

Ce sont les mots qui me viennent pour honorer sa vie comme celles d'autres qui s'étalent dans nos rues...

A plusplus...

[heloise]

impressionné
a.

Pas autant que moi mi amor

[heloise]

malheureusement, toujours d'actualité !
je t'embrasse.

Il y en a de plus en plus à Paris
Personne ne peut rester indifférent
Surtout l'hiver
Bises pour toi

[¤¤¤¤¤]

Enfin il aurait préféré un gîte qu'un poème.

[Gaston Kwizera]

Enfin il aurait préféré un gîte qu'un poème.

[Fermina]

Parce qu'avant de mourir foudroyés par la vie-ville, des vers peuvent aussi être foudroyants.

[ibere64]

De plus en plus de SDF, oui. de plus en plus de laissés pour compte...
Tout le monde s'en fout. Mais c'est bien de crier, Héloïse...

[heloise]

houps!que nous fait-tu la Héloise?un truc a s'ouvrir les veines...

Je l'ai vu hier soir
En rentrant de mon bureau
Moi la nantie
Je peux donner des pièces de temps en temps
Prendre une SDF sous ma protection (qui depuis a replongé tellement bas que je ne peux plus rien pour elle)
Ecrire un poème
Rien de plus

[heloise]

Inacceptable, vous l'avez montré.
Un hommage dont je me serais passé.

Merci d'avoir lu
Je ne comprends pas ta seconde phrase

[heloise]

Durement...

Seulement...

Dignement...

Poétiquement...

Coeurement...

Ce sont les mots qui me viennent pour honorer sa vie comme celles d'autres qui s'étalent dans nos rues...

A plusplus...

Les trottoirs
Sont parfois des mouroirs
Il faut lisser la nuit
Etirer les étoiles
Pour ceux qui dorment à nos pieds

[heloise]

Enfin il aurait préféré un gîte qu'un poème.

Je ne sais pas
Certains refusent d'aller dans les centres d'accueil
Quelques pièces et un poème
C'est tout ce que je pouvais faire

[¤¤¤¤¤]

Si tout le monde déjà donnait cette pièce et ce poème, les choses iraient mieux.
Mais j'en connais d'autres qui trouvent ça inacceptable. Dans le vrai sens du terme.
Qui leur parlent et qui les accueillent, avec tous les risques que cela comprend.
"inacceptable" ne veut rien dire dans la bouche de veaux.

[serioscal]

Enfin il aurait préféré un gîte qu'un poème.

Il est mort. Ce poème n'a pas été écrit pour lui, mais pour nous et donc pour toi. Ecrit trop gros et trop rouge à mon goût, la chaîne des mots seule suffisait à impressionner. Cela dit, j'ai tout de suite pensé en le voyant à ces pancartes que les sdf se fabriquent : "j'ai faim s'il vous plait" (oui, la formulation est étrange, mais fréquente), par exemple. Le poème, donc, je suis certain qu'Héloïse ne voulait pas le donner en mains propre au sdf décédé. Mais pour celui de demain : toi, quand tu te seras fait virer, qu'on t'aura délogé, que tu ne pourras plus aller sur tlp (les sdf ne disposent pas de bornes de consultation de tlp). Tu te poses en interprète des sdf pour invalider le poème. Or, parmi eux, tu en trouveras des qui ne sont aucunement poètes, comme dans les autres sphères de la société, ni plus ni moins. D'autres, au contraire, y sont sensibles et en éprouvent le besoin. Le fait est connu de ceux qui travaillent auprès de sdf ou dans la poésie quand ils savent que la poésie est une fonction vitale de l'individu, dans la ligne droite resserrée de la respiration. Ce n'est pas pour rien que les journaux de sdf (Le réverbère) accueillent la poésie dans leurs pages, au contraire des crétins de quotidiens nationaux, qui s'étonnent de leur baisse de vente ensuite ! Inconscience du poème, inconscience du drame social, se rejoignent, sont solidaires dans l'appareil bourgeois d'abrutissement des masses. Héloïse a vu et a donné à voir, en quelques lignes, d'une vue poétiquement juste. C'est cela qui est à considérer, à mon avis, plutôt qu'une "intention" dont rien ne permet de présumer.

[mistral]

Pour seul<souhait je vais citer Erre dans ses "voeux" :
"Que les corps fatigués épousent en louant la terre chaleureuse."
C'est malheureusement tout que l'on peut souhaiter puisque rien ne fait rien changer.
Je ne t'envie pas Héloïse de t'être trouvée face à cette situation.
Martine

[heloise]

Tu disais quoi Kwiz ?
Je ne sais pas s'il aurait vraiment préféré un gîte
Il aurait fallu savoir pourquoi il passait la majeure partie de son temps couché sur une grille de chaleur (été comme hiver) à boire les quelques pièces qu'il récoltait.
A quel moment la vie l'a largué, ou lui est devenue intolérable ?
Je pourrais en raconter très long sur une SDF que j'ai cru pouvoir aider et qui a replongé dans sa déchéance pratiquement du jour au lendemain.
Et j'aimerais vraiment en discuter avec ceux d'entre vous qui se sentent concernés par la rapidité de la déchéance, qui peut toucher, apparemment, n'importe qui.

[Gaston Kwizera]

Tu disais quoi Kwiz ?

ah oui fausse manip' surement
j sais plus exactement
mais de toute façon ça rejoins la réponse de sérioscal :

Il est mort. Ce poème n'a pas été écrit pour lui, mais pour nous et donc pour toi

voilà j'en dis pas plus

[JeanGorzar]

il y aun ptite coquille dans ton popo sur le cloclo
"foudoyé"

[heloise]

il y aun ptite coquille dans ton popo sur le cloclo
"foudoyé"

Ah ben oui !
Quand je pense que je lis et relis avant de poster
J'ai un vrai problème de vision !
Merci beaucoup

[heloise]

Parce qu'avant de mourir foudroyés par la vie-ville, des vers peuvent aussi être foudroyants.

Tu veux sans doute parler des arbres
Il paraît qu'un arbre que l'on abat pousse des cris terribles d'agonie
Des appareils à ultra-sons ont enregistré ces cris
Merci de m'avoir lue

[heloise]

De plus en plus de SDF, oui. de plus en plus de laissés pour compte...
Tout le monde s'en fout. Mais c'est bien de crier, Héloïse...

Tout le monde ne s'en fout pas Phil
Mais plus la technologie avance, plus notre société régresse
Comme aux temps médiévaux, les trottoirs de Paris deviennent des mouroirs
Bises pour toi

[heloise]

Si tout le monde déjà donnait cette pièce et ce poème, les choses iraient mieux.
Mais j'en connais d'autres qui trouvent ça inacceptable. Dans le vrai sens du terme.
Qui leur parlent et qui les accueillent, avec tous les risques que cela comprend.
"inacceptable" ne veut rien dire dans la bouche de veaux.

C'est vrai qu'il y en a qui font beaucoup plus que moi
Mais aider un SDF n'est pas facile
J'ai voulu aider une SDF avec de l'argent, des livres, des vêtements, des objets qu'elle ne possédait pas, je m'asseyais même sur le trottoir près d'elle pour discuter...
Et du jour au lendemain elle a replongé plus bas encore
Elle ne me reconnaissait même plus

[heloise]

Il est mort. Ce poème n'a pas été écrit pour lui, mais pour nous et donc pour toi. Ecrit trop gros et trop rouge à mon goût, la chaîne des mots seule suffisait à impressionner. Cela dit, j'ai tout de suite pensé en le voyant à ces pancartes que les sdf se fabriquent : "j'ai faim s'il vous plait" (oui, la formulation est étrange, mais fréquente), par exemple. Le poème, donc, je suis certain qu'Héloïse ne voulait pas le donner en mains propre au sdf décédé. Mais pour celui de demain : toi, quand tu te seras fait virer, qu'on t'aura délogé, que tu ne pourras plus aller sur tlp (les sdf ne disposent pas de bornes de consultation de tlp). Tu te poses en interprète des sdf pour invalider le poème. Or, parmi eux, tu en trouveras des qui ne sont aucunement poètes, comme dans les autres sphères de la société, ni plus ni moins. D'autres, au contraire, y sont sensibles et en éprouvent le besoin. Le fait est connu de ceux qui travaillent auprès de sdf ou dans la poésie quand ils savent que la poésie est une fonction vitale de l'individu, dans la ligne droite resserrée de la respiration. Ce n'est pas pour rien que les journaux de sdf (Le réverbère) accueillent la poésie dans leurs pages, au contraire des crétins de quotidiens nationaux, qui s'étonnent de leur baisse de vente ensuite ! Inconscience du poème, inconscience du drame social, se rejoignent, sont solidaires dans l'appareil bourgeois d'abrutissement des masses. Héloïse a vu et a donné à voir, en quelques lignes, d'une vue poétiquement juste. C'est cela qui est à considérer, à mon avis, plutôt qu'une "intention" dont rien ne permet de présumer.

Merci Pascal
Tu as vu juste
Je voulais dire que dans notre société inhumaine, personne ne semble à l'abri de la déchéance et du trottoir
Je me suis servi de la poésie pour l'exprimer
Je ne voulais déclencher aucune polémique

[heloise]

Pour seul<souhait je vais citer Erre dans ses "voeux" :
"Que les corps fatigués épousent en louant la terre chaleureuse."
C'est malheureusement tout que l'on peut souhaiter puisque rien ne fait rien changer.
Je ne t'envie pas Héloïse de t'être trouvée face à cette situation.
Martine

J'ai vu malheureusement pire en Ethiopie
Bises pour toi

[¤¤¤¤¤]

C'est vrai qu'il y en a qui font beaucoup plus que moi
Mais aider un SDF n'est pas facile
J'ai voulu aider une SDF avec de l'argent, des livres, des vêtements, des objets qu'elle ne possédait pas, je m'asseyais même sur le trottoir près d'elle pour discuter...
Et du jour au lendemain elle a replongé plus bas encore
Elle ne me reconnaissait même plus

C'est déjà énorme. Autant pour moi.

[Merqur]

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