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[Sebastian1980]

Dans le petit Larousse, édition 2001, le premier de ce siècle, il est inscrit, écrire. Chevauchement des genres. Il est, dans cet ordre et non pas dans un autre, inscrit : écrire, écrit, écriteau, écritoire, écriture, écrivailler, écrivailleur, écrivaillon, écrivain, écrivasser, écrivassier. D’après les dires des quelques pages, 1786 exactement, de ce gros livre gris que personne ne lira, de toute façon, jamais du début à la fin, l’action d’écrire consiste en l’assemblage de signes par un mécanisme de je ne sais quelle nature. Par n’importe quels signes. Non pas n’importe lesquels. Surtout pas non vous dis-je. Non, surtout pas. Ces signes qu’on a dans le fond de nous même. Au fond des tripes. Au fond du cœur. Ancrés ces signes au plus profond de nos cervelles éparses. J’écris donc je pense. Je pense donc je suis. J’écris donc je suis. Voila déjà, souvenirs de philo remontant en surface, souvenirs, souvenirs quand nous allions ensemble. Premier étage. Dernier étage. Dernière salle au fond du couloir. La dernière heure de cours aussi. La boucle est bien bouclée. Une boucle parfaite. Pas celle des magiciens, non pas celle la, une autre. Celle qu’on dessine enfant avec des règles à cercles. Celle la et pas une autre. La bulle pointée en rouge sur mes cahiers de la petite école. J’écris donc je pense. Je pense donc je suis. J’écris donc je suis.

C’est donc cela l’histoire. La page 361. 3, 6, 1 ça fait 10 si on les additionne. Les chiffres parlent toujours, tout autant que les mots. C’est donc cela l’histoire. Celle du petit Larousse. L’histoire cachée des mots qui grouillaient sur les pages. Il m’a fallu 10 ans avant de la connaître. Il m’a fallu 10 ans et que l’on change de siècle. Merci Bernard Eveno.

Elle est venue toute seule. Nous étions étrangers. Personne à mon chevet lorsque je m’endormais. Personne à mon chevet pour me la raconter. C’est la nuit et les volets sont clos. La lumière allumée et la porte entrouverte. C’est la nuit et j’ai peur. Je vois quand je m’endors des monstres et des géants sur les murs de la chambre. Racontez moi l’histoire, racontez moi encore. Elle était elle et j’étais moi. Elle était belle et j’étais la. Il était une fois. Sans même se présenter nous nous sommes rencontré. Elle m’est venue une nuit, un matin où un soir je ne sais plus très bien. Je marchais au dehors, dans le gris de l’hiver. Il faisait froid sans doute, elle m’est venue d’un coup, m’a attrapé le bras et m’a dit rejoint moi. Je me suis approché. C’était au fond de moi qu’elle disait tous ces mots. Au fond de moi bien sur et à personne d’autre.

Je suis rentré chez moi, un matin où un soir, je ne sais plus très bien. J’ai attrapé le livre qui traînait poussiéreux sur une vide étagère. J’ai attrapé le livre et à la lettre E de ce petit Larousse, édition 2001, le premier de ce siècle, j’ai enfin tout compris. Le cœur de l’être humain qui bat pour que vive son cerveau. Et le cerveau qui vit pour faire battre le cœur. Fonctions automatiques. Le cœur me direz vous se fait artificiel et le cerveau sans doute un brin superficiel. Qu’importe. Et puisque l’encéphale spongieux est l’auteur impuni de nos crimes de pensées je n’en tiendrais pas compte. Une boucle parfaite vous dis-je. J’ai enfin tout compris.

Mais comment dire merci ? Remercier une histoire. Une histoire comme celle-ci. Une histoire qu’on découvre au hasard un matin où un soir à n’en plus rien savoir. Une histoire comme la mienne. Comment lui dire merci ? Nous connaît-elle seulement ? La connaît-on vraiment ? N’est-elle pas le mirage au milieu du désert ou misère égarée des jeunesses sans age ? Comment lui dire, pour l’aide que tu viens de m’apporter je t’invite à dîner ? Une histoire ne dîne pas, et quand bien même comment faire ? Les dictionnaires eux non plus ne se remercient pas. Personne n’a jamais vu un écrivain primé inclure dans son discours de remise de trophée quelque chose de la sorte. Serais-je donc le premier ? Mon livre à moi n’a encore qu’une page et je n’ai d’écrivain que de pâles prétentions. Des insomnies peut-être quand la nuit s’en revient. Quelques phrases toutes faites pour émouvoir les foules. Mon livre à moi n’est encore que projet brouillonnant sur des feuilles volantes que déjà j’originalise la chose. Et tant pis si le mot n’est pas des 87000 articles de mon petit Larousse, édition 2001, le premier de ce siècle. Merci Bernard Eveno.

[Presse]

Je ne sais que dire...ton texte est vraiment réussi, il est emouvant dans un sens..je n'arrive pas à exprimer ceque je ressend après l'avoir lu..
En tou cas c'est fort, très fort.

Bravo à toi, ca change de ce que tu écris d'habitude et je t'avou que je préfère ce style.


Amitiés.

[Sebastian1980]

Merci Presse, ça me va droit au coeur. Et oui il ne faut pas rester toujours sur la même chose, il faut savoir aussi faire ce dont on n'attendais rien de vous. Ce n'est que la version "brouillon" de l'introduction du livre que je suis entrain de pondre.
Amitiés.
Sébastien.

[Presse]

Et bien avec une introduction comme celle-ci ton livre je le dévore!
Je ne suis meme pas qur qu'il y ai des choses a changer, ce que je vois le plus dans ton texte c'est une "émotion du souvenir" et je ne suis pas sur qu'il faille y toucher...

Enfin a toi de voir, évidement!

Amitiés

[Sebastian1980]

La suite est dans le même esprit. J'ai encore du boulot avant que tu puisses le dévorer mais je suis dessus.

[Presse]

J'attends ca

[dune]

Je reviendrai ; car il faut dire que c'est long à lire, et surtout dire, comme çà, maintenant, c'est impossible !

[mistral]

Oui, très différent de ce que tu écris d'habitude; mais je t'y retrouve quand même, dans l'émotion.
Evidemment que je le lirai ton livre; préviens qaund il sera publié.
Martine

Continue en attendant de nous envoyer tes poèmes!

[Sebastian1980]

Merci Martine, je pense qu'il sera bientôt près à être publié. Et pour les poèmes tu peux compter sur moi je vais continuer à les envoyer, j'en ai encore tout plein à venir !!!
Si tu as du soleil en Bretagne pense à moi, il fait gris à Paris.
Bonne journée.
Sébastien.