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Henri.

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Offline Last Active Dec 06 2006 08:04 PM
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Topics I've Started

Ami-ami.

13 August 2006 - 01:16 PM

Fuite qui s'égoutte
au fil des cailloux blancs
qui éclairent le site
des matins de l'avant.

Fuite qui s'immisce
au jardin des demains
envahissant la terre
pourrissant les chemins.

Fuite immobile
en silence
figée.
Fuite fumerolles
fuite, engoncée
fuite désinvolte
fuite reniée.

Laisse-moi un abîme, un gouffre
à désirer
une chute, un symbole un cœur
à embrasser.

Laisse-moi une halte
clairière, un sédiment
un choc, une barrière, un socle
un instant.

Laisse-moi de la haine
naufrage mes tourments.


Allez, montre ta trogne
fais sentir ton haleine.
Tu as peur de mon ombre ?
tu me fais de la peine.

Allez, viens, je t'emmène
arrange ta dégaine.

Sexe.

19 July 2006 - 07:40 PM

Les deux yeux grands ouverts, il rêve, voit la danse
des corps nus, alanguis, les gestes audacieux,
les regards extasiés, les alliances, jouissances,
elle et lui réunis, partages délicieux.

Elle, lèvres dessinées, se donnant le beau rôle,
suggère en silence, des bouches affairées
lapant, suçant, gobant des tiges, farandoles,
buccales dévotions, gourmandises sacrées.

Ses lèvres humectées, peu à peu se dépravent ;
elles s’ouvrent, s’étirent en un troublant ballet
ses jambes de concert, tout doux, se désentravent
et ses pieds coulissant, affectent de marcher.

Mi-fermées, leurs paupières succombent au désir
les bassins et les hanches, ondulent, vagabondent
chaque doigt, leurs phalanges se crispent de plaisir
leurs ventres affamés, exigent, correspondent.

A grands coups de béliers, leurs reins nerveux se lancent
des défis amoureux, voraces, obstinés
partenaires féroces, attentifs dans la transe
à l’émoi qu’ils suscitent, à leurs corps magnifiés.

Et ils voguent joyeux, portés vers l’allégresse
que nulle peur, morale ne vient euthanasier
ils rendent vains les dieux, religions et déesses
se donnant l’un à l’autre le bonheur d’exister.

Instant.

16 July 2006 - 08:50 PM

La seconde s'en moque,
elle claque son temps
carrée, irréfutable
elle dépèce l'instant.

Le vent, lui, n'en a cure
il efface le temps
se joue en un murmure
des traces de l'instant.

Le mot, fier, hypertrophe
se gausse de cela.
Miroir aux mille formes
il joue de ses éclats.
Artifice des rites
conquérant d'au-delà
il toise l'infini distance
de l'instant.

Instant !
Point de seconde
Et nous voilà de vent.

Instant !
Plus aucun terme.
Et nous voilà langage.

Instant !
Décès de toute chose.
Naissance.

Instant ?

Sinon.

10 July 2006 - 08:31 PM

S'asseoir sur le bord du chemin. C'est toujours le bord d'un chemin. Etre là, sans bouger. Pas de peur. Attendre. Respirer. Nulles faims, nulles soifs.

S'asseoir sur le bout du chemin. C'est toujours le bout d'un chemin. Laisser battre ses jambes à l'aplomb. Cesser de regarder, tendre l'oreille ou scruter, cesser de s'interrompre, vouloir, interroger. Oublier de se plaindre, comprendre, ressasser.

Etreindre et basculer. Le vide. Le Présent. Et voler…Ou tomber.

Sinon ? Rien. Continuer à ramper.

Débandade.

07 July 2006 - 08:45 PM

Enrobé de paresse, j'esquisse
un élan.
Il s'écrase, misère,
et fond
tout mollement.

Ma vigueur sirupeuse
s'affale dans un flop
bulle de guimauve
qui ventouse ma peau.

J'envisage, galéjade
d'ébrouer ma carcasse
mais les os, tels des lianes
m'enroulent au canapé.

Je soupire, exhale
des miasmes inconnus
mais leur masse est immense
leur flux trop soutenu ;
j'abandonne et m'immerge
dans la vase d'ennui
qui m'absorbe, me berce
et endort mes…?
J'sais plus.

Une couche visqueuse
m'entoure, m'amnistie
son abri en vrai leurre
me transforme en oubli.


L'étincelle
clignote
hagarde
désunie.

Soubresaut.

Presque morte.

Clignote.

C'est fini.