Mais que m'arrive-t-il ?
D'où me vient cette stance ?
Pourtant vidé sans un fil,
Je m'épure de ma substance.
Mon regard me suit pas à pas
De travers, oblique, ne croisant
Que mon ombre qui s'accroche au raz
De mon essence de terre en faisant
Tournoyer, sous le couvert du ciel,
Une chape douce de satin
Où s'égare mon élan essentiel,
Arrimé à ma peau de chagrin.
Mes pas ne laissent d'empreintes
Que dans un chant croisé.
Dune, volute d'absinthe
Aux vapeurs boisées,
Tout n'est matière active
Que loin de mes doigts
Où mes humeurs sanscrivent
Sous une patte d'oie.
Arborer ainsi, sans raison,
Quelques rimes enflammées, fleuries,
Corroborer sans vie l'ambition
De tout flamber sur mon horizon.
Pluies de saison aride
Se lèchent de mes passions.
Quand la rancœur s'évide,
L'esprit n'est que prison.
Mes mains s'étirent pour mieux comprendre.
Mes yeux fléchissent pour mieux surprendre.
Ma bouche se fripe pour mieux répandre.
Mon corps se crispe pour mieux s'épandre.
Velléité en mes mots s'accumule
En spasmes répétés, pléthoriques,
En souffle, la formule
Abolissant ma volonté statique.
07/04/06
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