37 replies to this topic

[Vasavoirsi]

Mon petit garçon. Il a les yeux marron. Marron foncé. Quand je plonge dans ces yeux, c'est comme tomber dans du chocolat. C’est crémeux. C’est onctueux. C’est gourmand. Du chocolat sur sa bouche. Il n'a pas vu. La trace sur ses lèvres. Il fait mine de rien. Les mains derrière son dos. Je lui souris. Son petit air coquin. Il cache le gâteau.
- Ce n’est pas l’heure de manger mon chéri.

La main revient. Libère le gâteau. Me le tend. Le sourire prend un peu d’inquiétude. C’est toujours dans ces moments là, que je me demande pourquoi ce n’est pas l’heure. Pourquoi oui d’ailleurs ?
Un gâteau au chocolat ce n’est pas la fin du monde.

Ma fille. Elle a les mêmes yeux que moi. Le même regard. Ils ont la forme des yeux d’un chat. La même forme que les yeux de son père. Quand je plonge dans ses yeux, j’y suis précipitée. Je ne suis pas elle. Elle n’est pas moi. Mais dans ces yeux c’est pourtant moi que je vois. En ondes reflétées.
Elle et sa maman. Ma mère et moi.
C’est étrange. Je ne devrais pourtant pas. Dans ses yeux à elle, je ne vois pas de chocolat. Sur ses lèvres, je n’entends que des silences. Pas envie de parler de cela.

Les yeux reviennent. Libèrent une pensée. Je l’entends. Le sourire prend un peu d’inquiétude. C’est toujours dans ces moments là, que je me demande pourquoi je ne lui dis pas plus souvent. Pourquoi oui finalement ?
Le passé ce n’est pas la fin du monde.

- Je t’aime ma chérie. De tout mon coeur.

Corinne

[Raoul]

ben oui...putôt que de nous l'écrire...
(a.)

[heloise]

J'en ai deux moi aussi
Je parle des enfants bien sûr...

[Vasavoirsi]

J'en ai deux moi aussi
Je parle des enfants bien sûr...

Deux bonheurs alors aussi.
Deux raisons de trouver des belles choses à la vie.

[heloise]

Deux bonheurs alors aussi.
Deux raisons de trouver des belles choses à la vie.

Sans ma fille
Avec laquelle je suis très liée
Je ne m'accrocherais plus à cette vie qui n'est pas si belle
Bien à toi

[Vasavoirsi]

ben oui...putôt que de nous l'écrire...
(a.)

Tu as raison. On ne dit pas assez je t'aime aux personnes que l'on aime. Stupidité humaine de pudeur et de manque de courage.

[mounette]

Chère Vasyvasa
ton chocolat est trop liquide, tu l'allonges trop d'eau. Un jour tes enfants te le reprocheront sans délicatesse, et alors plus rien ne sera possible. S'acharner sur les plus petits que soi a quelque chose de dégoutant, surtout quand ils ne peuvent pas répondre.
Raconte-nous plutot comment tu les as faits, ça fera un sujet d'intérêt général. Et n'oublie pas les détails (le sel de la littérature).

Bises

Manon

[Artemisia]

Chère Mounet,

je me permets d'intervenir et de me mêler ce que qui ne me regarde pas,
mais si à ton âge, tu ne sais toujours pas comment on fait les enfants,
ce n'est pas ici que tu vas l'apprendre. Il y a bien d'autres sites internet pour cela.

Par contre il y a encore beaucoup de choses à apprendre sur l'amour.

Bonjour chez toi,

Artemisia

[belvis]

Un jour, les enfants partiront...

C'est ce que certains parents appellent l'ingratitude...

C'est la vie, tout simplement.

Et l'amour continue...

[Artemisia]

Oui, c'est la vie tout simplement...
On n'élève pas des enfants pour les garder toute la vie avec soi.
On élève les enfants pour la vie, simplement pour la vie.
Pour leur vie à eux.

Artemisia

[Raoul]

les enfant, les enfants, les enfants...ils seraient tous identiques ? Et puis, ce sont rarement les enfants qui partent, ils ont alors généralement grandi...
(a.)

[belvis]

Quand ils commencent à nous mentir,

ils sont déjà partis...

Ils ne sont plus les enfants que nous voulions qu'ils demeurent...

Comprendre et accepter cela et les laisser grandir, pour les voir partir davantage.

Mais jamais trop loin...Et ils reviennent toujours.

[Raoul]

bon, bon, si ça peut te faire plaisir...
(a.)

[belvis]

Que cela me fasse plaisir ou pas , c'est pareil.

Ce n'est que ma réalité qui n'est certainement pas la tienne.
Et c'est tant mieux ainsi.

Toi, tu dis :" Ce sont rarement les enfants qui partent " .

Pourquoi, toi t'as quitté tes gosses ?...

A chacun sa verité sur le sujet...

Edited by belvis, 28 August 2006 - 10:06 PM.

[Raoul]

je me suis mal fait comprendre. Je faisais un point sur le langage -ce qui est l'objet du site, enfin plus que l'éducation je crois- dire qu'on a "deux enfants" alors que ces enfants ont la vingtaine, la trentaine, la xaine passées, est frappant, je trouve, moi, oui...moi, peut-être pas toi, mais moi...si.
Et puis j'aime bien quand les gens ont du plaisir, ça les change...

[Gaston Kwizera]

"les enfants c'est comme les années, on les revoit jamais"

[belvis]

Il ne me semble pas non plus avoir dérogé à l'objet de ce site qui est également, je le conçois, l'échange des points de vue.

Je pense que quel que soit l'âge, nous serons toujours les parents de nos enfants,
et réciproquement.

Ce qui me choquerait, en revanche, c'est d'entendre des trentenaires, voire plus, appeler leurs parents,

" mon papa " et " ma maman " .

Il y a de l'infantilisation dans l'air.
Ceux-là ne partent jamais, mais ils semblent heureux ainsi.
Et c'est tant mieux.

Le plaisir des uns n'est pas forcément celui des autres.

Mais vive le plaisir tout de même. Je suis de ton avis.

Edited by belvis, 28 August 2006 - 10:37 PM.

[Artemisia]

Nos enfants seront toujours nos enfants, même s'ils ont cinquante ans et nous quatre vingt. Je ne Vois pas où est le problème!

Artemisia


Mais avec tout ça, il faudrait quand même parler du texte.
Il y a beaucoup de choses, dans ce texte, l'amour et l'éducation, parce que, enlever le gâteau au chocolat quand ce n'est pas l'heure, même si ce n'est pas la fin du monde, c'est de l'amour aussi, c'est l'apprentissage des contraintes de la vie, qu'il faut bien apprendre...
On trouve aussi dans ce texte la différence des sentiments mère-fils et mère-fille.
La ressemblance, la dissemblance, la filiation, la continuité d'une génération à l'autre, les sentiments vers nos enfants qui nous ramènent à ceux vers nos parents, ceux que nos parents ont eu envers nous.
Tout ça est suggéré sans être dit, ce qui fait la force du texte.

Artemisia

[Vasavoirsi]

Évidemment. Mon fils quand il sera un homme, ce sera toujours mon petit garçon. Ma fille sera toujours mon ange. Je dis ça tendrement. Ce n'est pas pour cela que je vais les infantiliser.
Je suis une maman qui a penché son éducation vers la liberté de l'être. Ils font et je les laisserai faire ce qui les épanouit dans la limite du raisonnable toujours. Enfin raisonnable. Dans le sens que moi mère, je trouve juste. Je suis là pour leur donner une base solide. Toujours vers ce chemin qui les emmènera vers le bonheur.
Que les enfants partent. Nous quittent. Quoi de plus normal ?
Les enfants ne sont pas à nous. Ils sont sortis de moi. Je les ai enfantés. Mais ils sont et deviendront. Et ils n'appartiennent qu'à eux.
Je ne suis qu'un passage dans leur vie. Un jour ils partiront. Un jour c'est moi qui partirais. J'espère être là pour eux le plus longtemps possible. Et je ferais tout ce qui humainement impossible. Mais c'est la vie et la vie décide toute seule comme une grande.

[mounette]

Mais c'est beau comme l'antique ce que vous dites. Vous allez me faire regretter mes avortements.
J'ai bien observé autour de moi, et la plupart des gens élèvent leurs petits sans chichi. Les discours fumeux me paraissent suspects. Et je suis plutot d'accord avec Raoul.
Et puis tout à l'air relatif, l'on ne parle pas de "ses enfants" comme des autres enfants, ce qui m' a toujours paru étonnant.
Desproges disait

les enfants c'est comme les pets : on ne supporte que les siens

Cela relativise toute cette exposition de bons sentiments.

Bises

Manon

[Кя!z™]

C'est quand même hyperprovo comme texte,

Serioscal
inquiet du cours des choses

[heloise]

C'est vrai
Les enfants, on ne les revoit jamais
Ils disparaissent derrière les miroirs
Ils nous laissent leur lapin blanc en souvenir
Et à la place
Ils deviennent de vilains adultes
Mais nous les parents
Comme on est aveugle
On se met des lunettes spéciales
Et on continue de voir nos petits
Béatement

[Artemisia]

Ils nous laissent leur lapin blanc et aussi le chien
qui est là, triste avec son regard de chien.

On croit que c'est fini, mais on regarde encore le miroir.
Le miroir est de l'eau de l'eau pour pleurer et se noyer.

Mais un jour l'eau coule.
C'est comme cela, toutes les eaux coulent.

On ne peut pas les retenir.
L'eau coule et le miroir se brise.

Certains ont en eux assez de lumière pour se passser des miroirs,
Même pour se passer de soleil et retenir l'eau qui coule.

Ceux là savent Ce qu'il faut savoir.
Ils ne sont pas nombreux.

Mais leur eau n'est pas acide
Ils ne se noient pas dedans.

Leur soleil intérieur leur suffit
Même sous la pluie des miroirs brisés.

Les enfants dites vous ?
Ils grandissent,
Ils grandissent.

Artemisia

[mounette]

Mais leur eau n'est pas acide
Ils ne se noient pas dedans.

Instinct maternel que de fadaises tu nous auras fait supporter ! Quand on sait que la noyade est la première cause de mort accidentelle chez le petit enfant en France, on se demande pourquoi les parents font creuser des piscines. Penser, avoir seulemnt l'idée de les remplir d'acide me parit en dessous de tout.
Quant au chien, je n'ose même pas évoquer toutes les possiblités que peut offrir un chien adulte vigoureux.

Bises

Manon

[Artemisia]

Mounet, tu commences à te fatiguer, on dirait.

En tout cas c'est très réciproque: je te fais supporter des fadaises d'instinct maternel, dis-tu.
eh bien c'est en simple réponse à tes fadaises hormonales de collégien en souffrance de sensations.

Artemisia

[Кя!z™]

Les enfants dites vous ?
Ils grandissent,
Ils grandissent.

1 000 fois rien ne sont rien à côté de ce rien


Serioscal, rien

[Artemisia]

amen

[Vasavoirsi]

Oui. On va peut être se mettre à faire des textes à thèmes maintenant. Au moins même si ça tonne ça lance des débats.

[Sebastian1980]

J'ai des tas d'idée mais je ne crois pas que ce soit le but premier de ce site. A moins d'avoir
loupé un épisode. Enfin tout ça pour dire que j'aime beaucoup ces "regards" (pour rebondir
sur les yeux) d'une maman sur ses enfants. N'étant pas encore père, si ce n'est des
quelques petites chansons nées de ma plume, je ne me risquerais pas à ces épineux débats.
J'ai tout de même pris les devants en écrivant quelques textes sur la paternité.

Sébastien

[Vasavoirsi]

Merci cela me touche. J'aime les sourires.