La nouvelle-Odessa est le dernier endroit ou l'on respecte les morts. On y trouve des popes. Il y a une basilique. On prie au coin des rues.
On y pleur beaucoup.
Encore, un homme me tire la manche:
"-As-tu vu ******* *****?
-Non."
Il va demander à un autre homme. Il se tourne vers les affiches. Il ne sait toujours pas.
La nouvelle-Odessa est la seule ville qui donne des noms a ses morts. À Moscou les morts sont des numéros. Mort un, mort deux, mort trois, il y a 100 000 morts à Moscou depuis les grandes émeutes.
Les vendeurs d'Odessa acceptent les roubles. Comme dans toutes les villes ou il y a encore des militaires.
J'achète de la soupe, du lard et je me dirige vers le centre de la ville.
La neige recouvre les habitations de fortune en tôle pourrie. Des enfants courent, tuberculeux.
"-Il neige sur Mars.
-Nous sommes d'un peuple maudit."
Des hommes se sont rassemblés autour d'un cadavre. C'est un vieil homme aux yeux trés noirs. Ils ne le détroussent pas.
Il devait être respecté.
Un pope dit une prière. Les hommes emmènent le cadavre. Une vieille femme suit le cortége.
Je vais chercher à boire. Je croise un homme.
"-Viens boire avec moi camarade."
Il faut pourtant vivre.
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Projet Martien
09 December 2006 - 04:36 AM
Projet Martien
06 December 2006 - 03:53 PM
Plus loin sur la route il y a une ferme. Ils ont peut-être des cigarettes. Cela fait trop longtemps que je marche. J’ai besoin d’une cigarette.
Je dois faire attention.
«-J’ai faim. Vous avez à manger?
-Tu as de l’argent?
-Oui. »
Ils sont sept. L’homme de la famille, ses cinq enfants. Le grand-père est assis sur une chaise.
Je vois qu’il va mourir bientôt.
Le père me sert un verre de son alcool. Il me donne du pain et coupe des tranches de viande séchée.
"-Tu viens d'où?
-Je reviens de l'Est."
Il fixe un panier sur le sol. Une de ses deux filles, la plus âgée, coud.
Nous ne parlons plus.
"-Peut-on encore aimer sur Mars?
-Il faut d'abord trouver à manger. Et ne pas mourir."
Qu'est ce qu'un paysan connaît de l'amour.
Un de ses fils roule une cigarette.
"-Tu as du tabac? Tu peux m'en vendre?
-4 dollars le gramme.
-Haha, tu as le sens des affaires pour un rustre."
Je lui achetais du tabac.
Je reprends ma route.
Je dois faire attention.
«-J’ai faim. Vous avez à manger?
-Tu as de l’argent?
-Oui. »
Ils sont sept. L’homme de la famille, ses cinq enfants. Le grand-père est assis sur une chaise.
Je vois qu’il va mourir bientôt.
Le père me sert un verre de son alcool. Il me donne du pain et coupe des tranches de viande séchée.
"-Tu viens d'où?
-Je reviens de l'Est."
Il fixe un panier sur le sol. Une de ses deux filles, la plus âgée, coud.
Nous ne parlons plus.
"-Peut-on encore aimer sur Mars?
-Il faut d'abord trouver à manger. Et ne pas mourir."
Qu'est ce qu'un paysan connaît de l'amour.
Un de ses fils roule une cigarette.
"-Tu as du tabac? Tu peux m'en vendre?
-4 dollars le gramme.
-Haha, tu as le sens des affaires pour un rustre."
Je lui achetais du tabac.
Je reprends ma route.
La Légende D'epistogon;
31 October 2006 - 12:16 AM
La légende d’Epistogon;
Une légende glorieuse et poétique.
(Epistogon; seul au fond de son trou a château. Il semble parler à un oiseau chauve;
Aux creux de ta main
J’ai versé de la poussière
Aux creux de tes reins
Je me logerais;
La nuit me rentrera de dedans
Et le jour creusera de dehors ma tete
Je paierai volontiers
De mes centaines et
De mes milliers de trodollars
Pour connaître le jour ou
Tu mourras salope
Putain d’enfer aux cornes biscornues
Sans cesse je batis
Et sans cesse tu miaules
Que n’y faire que l’eteinte de ta bouche
Que n’y faire que l’etreinte de mon sexe
Que n’y faire que mes claques et mes baffes
Je t’aime comme lorsque je ne respire plus
(Sur cette phrase Epistogon tente de mettre fin à ses jours en se coupant la respiration avec une feuille de papier. La feuille se débat. L’air jaillit abondant et pourpre pour sauver Epistogon. L’air dit;
Que diable que cet Epistogon de malheur
Pompe moi milles fois de ton gland
Je te planterais une fenêtre grande
De rideaux jaunes que l’on ouvre en actionnant
Une manivelle en tapant
Des pieds avec les mains
Monte sur mon dos Epistogon
Que je t’envoie te perdre dans mes triangles
Fabulateurs qui sans cesse fariboles
De leurs pointes aigus et bizarres
(Ceci dit, Epistogon monte sur le dos de l’air qui est le vent. Le vent l’emmène aux pays des triangles, dans une contrée que l’on refuse de nommer étant lointaine et inaccessible, arrivé Epistogon se lamente;
J’ai quitte mon pays triste
Pour un polygone perdu
Pris dans la tourmente
Et ou les chiens pyramidaux
Ne ressemblent en aucun cas aux maux
Que me procure mes oiseaux chauves;
Que fais-je ici grotesque
Alors que le roi des figures
Dans son carré d’apparat
Se dresse caduque et fier
Comme un léopard tacheté
Mauve et gigantesque?
(Le roi des figures, un ami de l’air, lui joue une farce et lui répond;
Epistogon tu es damné
A pourrir aux milieu des figures
L’œil sec et le miroir bas
Il ne te reste plus qu’à te jeter
Du haut du rectangle sacre
Si bien sur tu veux te sauver
Si bien sur le rectangle pleure
Des larmes bleues de pitié
Alors ami tu seras aimé
(Epistogon, ignorant que le roi des figures est le fils de la plus honteuse des putes, se précipite vers le rectangle sacre afin d’être aime des oiseaux chauves. Hélas le rectangle est un monstre endormi depuis l’éternité qui est le reflet d’Epistogon. Le rectangle, lui, est réveillé et en colère il dit;
Je te connais toi Epistogon;
Tu es l’homme qui pourrit nos dents
A nous autres rectangles aimables et polies
De notre surface a la surface de notre taille
Epistogon je ne peux pleurer
Pour l’homme responsable de ma rage
Et de mon mal terrible
Qui me brûle solairement
Epistogon sauve moi ou je te consume
Avec mes yeux qui ont chacun un revolver
Et qui sont chacun
Aiguisé comme une carpe
Sauve moi ou je te consume
(Epistogon saisissant son courage derrière sa nuque s’apprête a arracher la dent conique et puante; lorsque soudain jaillit l’ours brun qui se baigne de la salive du rectangle et qui fait chauffer son café avec le cote amère de la langue, l’ours brun dit;
Que fait- tu fou d’Epistogon;
Tu détruis la maison du sage
La maison du sage qui parle et qui sait tout
Des oiseaux chauves et de la maladie
Qui ronge et rouille le cœur central
De notre corps a tous
Son temps n’est pas encore venu
(Epistogon voyant une solution a ses problèmes s’engouffre dans la dent pourrie pour parler au sage, il voit un vieil homme barbu assis sur une chaise renverse, a ses cotes gisent trois clés passablement morte, leurs queues étant imbibes de cuivre cuit; Epistogon, empressé, dit au vieil homme;
Foutre de bouc vieil outre
Barrique de mathusalem
Dis-moi la réponse
Au maux que provoque
Chez moi cette oiseau chauve
Au plumage excitant
Aux seins gros et vivaces qui vivent
Sous mes mains de joie
Dis-moi donc la solution pour que je connasse
Le secret de leurs cons où je glisse mes sexes aux odorats alléchants
Après tout je suis peut-être maigre comme un bilboquet
Mais à travers mes cotes on voit les nuages
(Le vieil homme souri, s’approche d’Epistogon, et brutalementsaisissaunedescleesrouilleespourluienfoncerdanslecoeuretenclencherlem
chanismesecretquetouthommealorsqu’iltombedesnuesd’unoiseauchauve; Epistogon, soulagé tombe a genoux, il se rend dans son pays triste, et en chemin il rencontre une troupe d’écoliers, la troupe l’apostrophe, les écoliers, eux, se taisent;
Camarade que fais-tu
A remplir des ballons jaunes de peinture verte
Le ciel ne se repeint pas
Camarade rejoins-nous et saches
Que dans cette vie faite de tentacules
Nous ne sommes pas la pour aboyer
Nous sommes la pour s’assoire et penser
Prends une chaise, camarade, et attends la mort avec nous
Regarde-toi tu es affreux comme un candélabre
Aux yeux grands ouverts
Qui regarde le fauteuil monotone et gris
Sous les douze coups de la pluie
(Epistogon leur répondit;
C’est parce que je suis guéri des oiseaux chauves
Que ma joie comme mon malheur
Se sont envolés avec eux
Je me voulais lucide
Me voila fumeux
De mauvaises humeurs de la bile
Qui me tourmentent en hurlant
Tel des furies invisibles
Je ne sais plus
Je n’ai peut-être jamais sut
(Les écoliers;
La vie est bruyante
Et cacophonique et chaotique
Tu perds trop de temps à pleurer camarade
Un monde de connaissance t’attend
De formules et d’algèbre
Les seaux meurent d’être trop nourris
Alors camarade assis-toi
Ne fais pas comme l’aristocrate
Il vit dans le mépris et les poussières
Tiens le voila
Orgueilleux et fier
(L’aristocrate entre couronné d’un chapeau gigantesquement bleu fluo il s’est enroulé dans une tapisserie; il parle;
Ha vous voilâtes
Epistogon je vous cherchasse
Queue je n’anus putes le plaisir de vous parler plus tôt
Vous cher Epistogon connut de travers les cheminées de velours
Ecoutassez moi Epistogon
Ouvrasses vos mains
Pour que j’entrasse mes deux oreilles
Et me soutenance ainsi de ma tête
Epistogon nous sommasse sur une route sans sens
Nous y marchasse d’un pave a un autre
Epistogon ne vous assasse pas
Vous en perdreraste les deux jambes
Les écoliers sont autant des pièges
Comme autant de rasoirs vivants
Allons plutôt dansasse au bal
Et vivrasse
Chez mon ami l’archipétasse
(L’aristocrate saisit la main d’Epistogon et tous deux entre dans un carrosse tiré par deux chameaux esclaves aveugles; ils arrivent devant une minuscule poubelle; de la musique en sort magiquement; l’aristocrate saisit le sexe d’Epistogon et les voila devant l’archipétasse dans la salle de bal; la salle est vide mais sourit; l’archipétasse aimable suce le sexe d’Epistogon et l’aristocrate essaie de monter la pétasse; Epistogon dit;
Le monde n’est pas venu
Où je me noierai dans mon plaisir
Je suis fait de planches de fer
Et je me voulais aimer
Les oiseaux chauves
Me voila homme
Et je vois par delà les fontaines
Où l’eau est enchaînée
Au bord précieux de verre
Que chacune de mes diagonales
Me prouvent que je suis un trait droit
Et le jour viendra ou le jour
Lâche balance
Cassera
Alors lâche donc mon sexe vieille truie!
Tu es perdu que tu crois vivre
Fantôme trop feint et emplis
D’une joie qui n’existe plus
Depuis que l’homme a fendu chaque pan
Des robes de femme
Qui traverse nos vies en courant
Dans le son des robes déchirées
C'est-à-dire depuis exactement l’éternité et trois minutes
Et vingt-quatre secondes regarde plutôt
Mes faux lacets faits qui me donnent rendez-vous
Au café du coin;
Je m’en vais donc
(Et Epistogon s’en allait donc; décidé comme jamais il se rendait au café du coin;
Au café du coin, des amis jouent aux osselets avec leurs os, ils ont des visages ronds et rouges et parlent en riant autour d’un gros arbre en bois bleu, Epistogon de se dire;
Ces amis m’ont l’air bien sympathique
Peut-être que leur parler m’égaiera;
Moi qu’on dit fou et solitaire
Trop vieux et enfant bruyant
Je vais m’asseoir et boire à leur table
Des jus de patates a la framboise
Délicats
Je vais les divertir
(Alors Epistogon s’asseoit a la table et les bonhommes au visage rond rient de le voir faire des grimaces, tordant ses milles oreilles et agitant ses trente nez; cependant un homme de l’assistance ne rie pas, il a la bouche fermée mais on devine dans ses yeux sa langue de fer. Plus tard dans le temps, la ronde des bonhommes se lève; toujours en riant ils rentrent dans le gros arbre bleu. Le patron du café, un chaton, range les chaises. Epistogon prend la route et va au port. Il y voit un marin vert qui l’aborde;
Je te devine derrière ton malais beau
Tu es Epistogon;
Un homme qui n’a fait de neuf
Que la somme de cinq et quatre
Tu copies la terre comme la mer
Copie la couleur du ciel
Seulement toi tu as un fond qui est le bord
Fais toi marin avec moi Epistogon
Nous allons pleuvoir sur les océans;
Et tu connaîtras quelques abysses
Quelques sirènes quelques poissons
Qui te feront oublier ta figure d’arc-en-ciel
Et peut-être feras-tu sortir de ton anus
Les couleurs qui te manquent;
Une odyssée voila une carence qui te chagrine
Pourtant du bout de sa lampe elle claire
Même les draps de satins rendus noirs
Par la solitude et le vide
Allons Epistogon
Sous le point, sous la virgule
Sous le point virgule
Allons Epistogon
Connaître chacune des inhalations de la vie
(Epistogon répond;
Tu me parles, mon ami
Je serais le tien
Dis que je fasse
Mais je ne parle qu’une langue
Non pas le français mais s’y approchant
Elle tombe bas car elle est sourde
Et je ne sais si elle est capable
De connaître avec toi les supplices et les joies
De l’aventure
Car vois-tu elle est bien superficiel
Comme la coquille vide d’une femme morte d’amour
Elle est fragile
Mais soit partons, mais je t’en prie, tue-moi si tu la trouves inacceptable
Car je ne peux me résoudre à me séparer d’elle
Mais, soit, partons
Et le point-virgule sera notre Athena!
(Les deux compères rentrent dans le bateau du marin; le Léviathan, Ils partirent dès l’aube pour se rendre aux corridas de Moscou acheter une cargaison de pains frais pour les vendre au Mexique le vendredi suivant, arrivé a Moscou, Epistogon dit:
Ami, il neige aujourd’hui
Jaunes et blancs
Des œufs au plat!
Ramassons et faisons fortune
De la vente de ces trésors
Un bouquet de fleurs de cendres
Et offrons-le à Cassandre
Qui a tellement à pleurer
Réconfortons son sein
Car Moscou est belle ce soir!
Roule donc dans un drap de lit
Ce jardin suspendu dans ma poche
Roule donc dans le soir
Moscou qui brûle
Qui hurle de joie
Des colonnes rythmiques
Et son cœur qui bat si vite
Sous l’horizon du point;
Souriant ce soir
Roule donc dans Moscou
Des paysages blancs et perdus
Désolés tel la virgule;
Moscou est belle ce soir!
Je veux vivre ce soir!
Mais perdu! Égaré au rythme battant de mon cœur;
Recueillant de ma bouche
Des langues slaves
Serrant de ma main
Des alphabets cyrilliques
Et aspirant le lait de la lie de l’homme!
Ami, Ami, souris, ce soir la vie brille
Les voitures défilent honorées
Et Moscou brûle!
Roule donc dans ce bûcher immense
Ce qu’il faut pour déboîter
Les coupoles et jouer avec chacune
De leurs rougeurs!
Roule la plaine froide
Dans l’étui du Kremlin
Entre les seins de leurs femmes!
J’aime Moscou et sa neige;
Comme j’aime son bûcher!
(Et Epistogon et le marin, heureux et torches à la main, brûle chaque maison et chaque pont, et la neige fond sur la ville rouge et jaune tel que vu de loin, Moscou paraît elle, sans lendemain, donc belle; Epistogon ému :
Ce spectacle est en fait bien lamentable
Une route adolescente finie
Grise terne sans plus de dorures
Mais, après tout qu’importe
Le vide
Et le point-virgule m’ont beaucoup vomis
Couchons, nous, attendons
Que les cochers et les sabots des chevaux
Brisent ce qui nous restent
Et étouffent les braises de Moscou
Ami, tends ta main; vois-tu?
L’absence de cendres de mon coeur!
Je suis bien Epistogon oui
Le roi de toutes choses
Prétentieux comme le premier des hommes
Et haineux comme le dernier
Qui regarde l’arbre et crie l’injustice
Lui, l’égoïste; qui pleure de ne plus voir les branches
Et qui pleure du regard cruel du corbeau.
Ami, creuse ta tombe aujourd’hui
Et montre bien la merde de ton voisin
Fais jaillir son sang et ris-en,
Il en rira; s’il n’est pas ivre
(Epistogon s’arrête, s’asseoit, regarde lentement les toits de chaume maintenant arrosés de pétrole qui s’enflamment gaiement, et continue:
Il n’y a rien de plus simple que d’être fou
Il suffit de fermer les yeux au temps
L’ignorer et absent
Mais capable, tracer des points-virgules,
Tranquillement inquiétants au profane érudit
Souriant au passant
Et qui se place au front;
Comme des icônes
Et ces signes contemplent
Le sang et la merde de nos voisins
Bien mieux que la raison.
(Epistogon attend. Un nain sans sourire parlant le latin s’approche et le transperce de son épée, Epistogon s’est effondré;
Mes souliers ridés
Et au-dessus les soleils bleus
L’amour est mort ce soir
Sur l’herbe brûlé de Moscou.
Dans un son qui ne s’éteint nulle part
La bouffonnerie, et laquelle! Est finie
Mais sur mon masque sur ma couronne
La peinture coule en larmes bien réelles;
J’aimerais savoir.
FIN DE LA LEGENDE.
Une légende glorieuse et poétique.
(Epistogon; seul au fond de son trou a château. Il semble parler à un oiseau chauve;
Aux creux de ta main
J’ai versé de la poussière
Aux creux de tes reins
Je me logerais;
La nuit me rentrera de dedans
Et le jour creusera de dehors ma tete
Je paierai volontiers
De mes centaines et
De mes milliers de trodollars
Pour connaître le jour ou
Tu mourras salope
Putain d’enfer aux cornes biscornues
Sans cesse je batis
Et sans cesse tu miaules
Que n’y faire que l’eteinte de ta bouche
Que n’y faire que l’etreinte de mon sexe
Que n’y faire que mes claques et mes baffes
Je t’aime comme lorsque je ne respire plus
(Sur cette phrase Epistogon tente de mettre fin à ses jours en se coupant la respiration avec une feuille de papier. La feuille se débat. L’air jaillit abondant et pourpre pour sauver Epistogon. L’air dit;
Que diable que cet Epistogon de malheur
Pompe moi milles fois de ton gland
Je te planterais une fenêtre grande
De rideaux jaunes que l’on ouvre en actionnant
Une manivelle en tapant
Des pieds avec les mains
Monte sur mon dos Epistogon
Que je t’envoie te perdre dans mes triangles
Fabulateurs qui sans cesse fariboles
De leurs pointes aigus et bizarres
(Ceci dit, Epistogon monte sur le dos de l’air qui est le vent. Le vent l’emmène aux pays des triangles, dans une contrée que l’on refuse de nommer étant lointaine et inaccessible, arrivé Epistogon se lamente;
J’ai quitte mon pays triste
Pour un polygone perdu
Pris dans la tourmente
Et ou les chiens pyramidaux
Ne ressemblent en aucun cas aux maux
Que me procure mes oiseaux chauves;
Que fais-je ici grotesque
Alors que le roi des figures
Dans son carré d’apparat
Se dresse caduque et fier
Comme un léopard tacheté
Mauve et gigantesque?
(Le roi des figures, un ami de l’air, lui joue une farce et lui répond;
Epistogon tu es damné
A pourrir aux milieu des figures
L’œil sec et le miroir bas
Il ne te reste plus qu’à te jeter
Du haut du rectangle sacre
Si bien sur tu veux te sauver
Si bien sur le rectangle pleure
Des larmes bleues de pitié
Alors ami tu seras aimé
(Epistogon, ignorant que le roi des figures est le fils de la plus honteuse des putes, se précipite vers le rectangle sacre afin d’être aime des oiseaux chauves. Hélas le rectangle est un monstre endormi depuis l’éternité qui est le reflet d’Epistogon. Le rectangle, lui, est réveillé et en colère il dit;
Je te connais toi Epistogon;
Tu es l’homme qui pourrit nos dents
A nous autres rectangles aimables et polies
De notre surface a la surface de notre taille
Epistogon je ne peux pleurer
Pour l’homme responsable de ma rage
Et de mon mal terrible
Qui me brûle solairement
Epistogon sauve moi ou je te consume
Avec mes yeux qui ont chacun un revolver
Et qui sont chacun
Aiguisé comme une carpe
Sauve moi ou je te consume
(Epistogon saisissant son courage derrière sa nuque s’apprête a arracher la dent conique et puante; lorsque soudain jaillit l’ours brun qui se baigne de la salive du rectangle et qui fait chauffer son café avec le cote amère de la langue, l’ours brun dit;
Que fait- tu fou d’Epistogon;
Tu détruis la maison du sage
La maison du sage qui parle et qui sait tout
Des oiseaux chauves et de la maladie
Qui ronge et rouille le cœur central
De notre corps a tous
Son temps n’est pas encore venu
(Epistogon voyant une solution a ses problèmes s’engouffre dans la dent pourrie pour parler au sage, il voit un vieil homme barbu assis sur une chaise renverse, a ses cotes gisent trois clés passablement morte, leurs queues étant imbibes de cuivre cuit; Epistogon, empressé, dit au vieil homme;
Foutre de bouc vieil outre
Barrique de mathusalem
Dis-moi la réponse
Au maux que provoque
Chez moi cette oiseau chauve
Au plumage excitant
Aux seins gros et vivaces qui vivent
Sous mes mains de joie
Dis-moi donc la solution pour que je connasse
Le secret de leurs cons où je glisse mes sexes aux odorats alléchants
Après tout je suis peut-être maigre comme un bilboquet
Mais à travers mes cotes on voit les nuages
(Le vieil homme souri, s’approche d’Epistogon, et brutalementsaisissaunedescleesrouilleespourluienfoncerdanslecoeuretenclencherlem
chanismesecretquetouthommealorsqu’iltombedesnuesd’unoiseauchauve; Epistogon, soulagé tombe a genoux, il se rend dans son pays triste, et en chemin il rencontre une troupe d’écoliers, la troupe l’apostrophe, les écoliers, eux, se taisent;
Camarade que fais-tu
A remplir des ballons jaunes de peinture verte
Le ciel ne se repeint pas
Camarade rejoins-nous et saches
Que dans cette vie faite de tentacules
Nous ne sommes pas la pour aboyer
Nous sommes la pour s’assoire et penser
Prends une chaise, camarade, et attends la mort avec nous
Regarde-toi tu es affreux comme un candélabre
Aux yeux grands ouverts
Qui regarde le fauteuil monotone et gris
Sous les douze coups de la pluie
(Epistogon leur répondit;
C’est parce que je suis guéri des oiseaux chauves
Que ma joie comme mon malheur
Se sont envolés avec eux
Je me voulais lucide
Me voila fumeux
De mauvaises humeurs de la bile
Qui me tourmentent en hurlant
Tel des furies invisibles
Je ne sais plus
Je n’ai peut-être jamais sut
(Les écoliers;
La vie est bruyante
Et cacophonique et chaotique
Tu perds trop de temps à pleurer camarade
Un monde de connaissance t’attend
De formules et d’algèbre
Les seaux meurent d’être trop nourris
Alors camarade assis-toi
Ne fais pas comme l’aristocrate
Il vit dans le mépris et les poussières
Tiens le voila
Orgueilleux et fier
(L’aristocrate entre couronné d’un chapeau gigantesquement bleu fluo il s’est enroulé dans une tapisserie; il parle;
Ha vous voilâtes
Epistogon je vous cherchasse
Queue je n’anus putes le plaisir de vous parler plus tôt
Vous cher Epistogon connut de travers les cheminées de velours
Ecoutassez moi Epistogon
Ouvrasses vos mains
Pour que j’entrasse mes deux oreilles
Et me soutenance ainsi de ma tête
Epistogon nous sommasse sur une route sans sens
Nous y marchasse d’un pave a un autre
Epistogon ne vous assasse pas
Vous en perdreraste les deux jambes
Les écoliers sont autant des pièges
Comme autant de rasoirs vivants
Allons plutôt dansasse au bal
Et vivrasse
Chez mon ami l’archipétasse
(L’aristocrate saisit la main d’Epistogon et tous deux entre dans un carrosse tiré par deux chameaux esclaves aveugles; ils arrivent devant une minuscule poubelle; de la musique en sort magiquement; l’aristocrate saisit le sexe d’Epistogon et les voila devant l’archipétasse dans la salle de bal; la salle est vide mais sourit; l’archipétasse aimable suce le sexe d’Epistogon et l’aristocrate essaie de monter la pétasse; Epistogon dit;
Le monde n’est pas venu
Où je me noierai dans mon plaisir
Je suis fait de planches de fer
Et je me voulais aimer
Les oiseaux chauves
Me voila homme
Et je vois par delà les fontaines
Où l’eau est enchaînée
Au bord précieux de verre
Que chacune de mes diagonales
Me prouvent que je suis un trait droit
Et le jour viendra ou le jour
Lâche balance
Cassera
Alors lâche donc mon sexe vieille truie!
Tu es perdu que tu crois vivre
Fantôme trop feint et emplis
D’une joie qui n’existe plus
Depuis que l’homme a fendu chaque pan
Des robes de femme
Qui traverse nos vies en courant
Dans le son des robes déchirées
C'est-à-dire depuis exactement l’éternité et trois minutes
Et vingt-quatre secondes regarde plutôt
Mes faux lacets faits qui me donnent rendez-vous
Au café du coin;
Je m’en vais donc
(Et Epistogon s’en allait donc; décidé comme jamais il se rendait au café du coin;
Au café du coin, des amis jouent aux osselets avec leurs os, ils ont des visages ronds et rouges et parlent en riant autour d’un gros arbre en bois bleu, Epistogon de se dire;
Ces amis m’ont l’air bien sympathique
Peut-être que leur parler m’égaiera;
Moi qu’on dit fou et solitaire
Trop vieux et enfant bruyant
Je vais m’asseoir et boire à leur table
Des jus de patates a la framboise
Délicats
Je vais les divertir
(Alors Epistogon s’asseoit a la table et les bonhommes au visage rond rient de le voir faire des grimaces, tordant ses milles oreilles et agitant ses trente nez; cependant un homme de l’assistance ne rie pas, il a la bouche fermée mais on devine dans ses yeux sa langue de fer. Plus tard dans le temps, la ronde des bonhommes se lève; toujours en riant ils rentrent dans le gros arbre bleu. Le patron du café, un chaton, range les chaises. Epistogon prend la route et va au port. Il y voit un marin vert qui l’aborde;
Je te devine derrière ton malais beau
Tu es Epistogon;
Un homme qui n’a fait de neuf
Que la somme de cinq et quatre
Tu copies la terre comme la mer
Copie la couleur du ciel
Seulement toi tu as un fond qui est le bord
Fais toi marin avec moi Epistogon
Nous allons pleuvoir sur les océans;
Et tu connaîtras quelques abysses
Quelques sirènes quelques poissons
Qui te feront oublier ta figure d’arc-en-ciel
Et peut-être feras-tu sortir de ton anus
Les couleurs qui te manquent;
Une odyssée voila une carence qui te chagrine
Pourtant du bout de sa lampe elle claire
Même les draps de satins rendus noirs
Par la solitude et le vide
Allons Epistogon
Sous le point, sous la virgule
Sous le point virgule
Allons Epistogon
Connaître chacune des inhalations de la vie
(Epistogon répond;
Tu me parles, mon ami
Je serais le tien
Dis que je fasse
Mais je ne parle qu’une langue
Non pas le français mais s’y approchant
Elle tombe bas car elle est sourde
Et je ne sais si elle est capable
De connaître avec toi les supplices et les joies
De l’aventure
Car vois-tu elle est bien superficiel
Comme la coquille vide d’une femme morte d’amour
Elle est fragile
Mais soit partons, mais je t’en prie, tue-moi si tu la trouves inacceptable
Car je ne peux me résoudre à me séparer d’elle
Mais, soit, partons
Et le point-virgule sera notre Athena!
(Les deux compères rentrent dans le bateau du marin; le Léviathan, Ils partirent dès l’aube pour se rendre aux corridas de Moscou acheter une cargaison de pains frais pour les vendre au Mexique le vendredi suivant, arrivé a Moscou, Epistogon dit:
Ami, il neige aujourd’hui
Jaunes et blancs
Des œufs au plat!
Ramassons et faisons fortune
De la vente de ces trésors
Un bouquet de fleurs de cendres
Et offrons-le à Cassandre
Qui a tellement à pleurer
Réconfortons son sein
Car Moscou est belle ce soir!
Roule donc dans un drap de lit
Ce jardin suspendu dans ma poche
Roule donc dans le soir
Moscou qui brûle
Qui hurle de joie
Des colonnes rythmiques
Et son cœur qui bat si vite
Sous l’horizon du point;
Souriant ce soir
Roule donc dans Moscou
Des paysages blancs et perdus
Désolés tel la virgule;
Moscou est belle ce soir!
Je veux vivre ce soir!
Mais perdu! Égaré au rythme battant de mon cœur;
Recueillant de ma bouche
Des langues slaves
Serrant de ma main
Des alphabets cyrilliques
Et aspirant le lait de la lie de l’homme!
Ami, Ami, souris, ce soir la vie brille
Les voitures défilent honorées
Et Moscou brûle!
Roule donc dans ce bûcher immense
Ce qu’il faut pour déboîter
Les coupoles et jouer avec chacune
De leurs rougeurs!
Roule la plaine froide
Dans l’étui du Kremlin
Entre les seins de leurs femmes!
J’aime Moscou et sa neige;
Comme j’aime son bûcher!
(Et Epistogon et le marin, heureux et torches à la main, brûle chaque maison et chaque pont, et la neige fond sur la ville rouge et jaune tel que vu de loin, Moscou paraît elle, sans lendemain, donc belle; Epistogon ému :
Ce spectacle est en fait bien lamentable
Une route adolescente finie
Grise terne sans plus de dorures
Mais, après tout qu’importe
Le vide
Et le point-virgule m’ont beaucoup vomis
Couchons, nous, attendons
Que les cochers et les sabots des chevaux
Brisent ce qui nous restent
Et étouffent les braises de Moscou
Ami, tends ta main; vois-tu?
L’absence de cendres de mon coeur!
Je suis bien Epistogon oui
Le roi de toutes choses
Prétentieux comme le premier des hommes
Et haineux comme le dernier
Qui regarde l’arbre et crie l’injustice
Lui, l’égoïste; qui pleure de ne plus voir les branches
Et qui pleure du regard cruel du corbeau.
Ami, creuse ta tombe aujourd’hui
Et montre bien la merde de ton voisin
Fais jaillir son sang et ris-en,
Il en rira; s’il n’est pas ivre
(Epistogon s’arrête, s’asseoit, regarde lentement les toits de chaume maintenant arrosés de pétrole qui s’enflamment gaiement, et continue:
Il n’y a rien de plus simple que d’être fou
Il suffit de fermer les yeux au temps
L’ignorer et absent
Mais capable, tracer des points-virgules,
Tranquillement inquiétants au profane érudit
Souriant au passant
Et qui se place au front;
Comme des icônes
Et ces signes contemplent
Le sang et la merde de nos voisins
Bien mieux que la raison.
(Epistogon attend. Un nain sans sourire parlant le latin s’approche et le transperce de son épée, Epistogon s’est effondré;
Mes souliers ridés
Et au-dessus les soleils bleus
L’amour est mort ce soir
Sur l’herbe brûlé de Moscou.
Dans un son qui ne s’éteint nulle part
La bouffonnerie, et laquelle! Est finie
Mais sur mon masque sur ma couronne
La peinture coule en larmes bien réelles;
J’aimerais savoir.
FIN DE LA LEGENDE.
Un Chapître;
30 October 2006 - 10:59 AM
Moi je suis jeune et riche;
Et je veux tuer
Les abondantes et les floues tricheries.
Mais voila mon ami, mon ventre est plein
Et mon œil contemple le vide blanc.
Comme j’aimerais botter les culs, ouverts aux bites d’analphabètes!
Hélas, absent, j’aime l’humidité des sous-sol
Et les revanches sourdes
Hélas, absent, je me suis, trop tôt, résigné aux glas
Et au clocher de l’église;
Ma colère, c’est d’être fou.
Et je veux tuer
Les abondantes et les floues tricheries.
Mais voila mon ami, mon ventre est plein
Et mon œil contemple le vide blanc.
Comme j’aimerais botter les culs, ouverts aux bites d’analphabètes!
Hélas, absent, j’aime l’humidité des sous-sol
Et les revanches sourdes
Hélas, absent, je me suis, trop tôt, résigné aux glas
Et au clocher de l’église;
Ma colère, c’est d’être fou.
Un Chapître.
28 October 2006 - 08:04 PM
Au poteau camarade;
Aujourd'hui c'est la fusillade!
Du vide. Tout ça me fatigue
Les claquements du drapeau
Et le poids du point
Les seins usées de la derniere femme
Et la raillerie de la virgule
Tout ca me fatigue-oui!
Pointez aimables soleils
Va
Feu
Va
Vos fusils, étaient-ce bien des lettres?
Il me semble avoir entendu un cri
Et je ne discerne plus le rien!
Je voudrais m'asseoir gentils soleils
Feu
Sourd
Je voudrais ne plus entendre
Ces cochonneries d'analphabétes!
Après tout, c'est bien pour cela que je suis mort,
Et que mon cadavre pourrisse sous leurs pieds
Je m'en fous.
Les soldats sont partis;
Las, je suis encore vivant.
Aujourd'hui c'est la fusillade!
Du vide. Tout ça me fatigue
Les claquements du drapeau
Et le poids du point
Les seins usées de la derniere femme
Et la raillerie de la virgule
Tout ca me fatigue-oui!
Pointez aimables soleils
Va
Feu
Va
Vos fusils, étaient-ce bien des lettres?
Il me semble avoir entendu un cri
Et je ne discerne plus le rien!
Je voudrais m'asseoir gentils soleils
Feu
Sourd
Je voudrais ne plus entendre
Ces cochonneries d'analphabétes!
Après tout, c'est bien pour cela que je suis mort,
Et que mon cadavre pourrisse sous leurs pieds
Je m'en fous.
Les soldats sont partis;
Las, je suis encore vivant.
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