7 replies to this topic

[socque]

Quand tu hurles devant ton miroir,
Bien au chaud dans ton mouroir,
Sens-tu la vie qui s'en va,
Qui te quitte, rue Marcel Sembat ?

(Tu ne hurles pas, tu restes coite,
L'effroi muet dans tes yeux moites,
Tu attends que sonne l'heure...
Respire encore une fois les fleurs.)

[Nautrel]

"Respire encore une fois les fleurs"...
le parfum des jacinthes...
une dernière fois...

Beau. Triste. Désespéré.

[tranxenne]

Beau. Triste. Désespéré.

... et au rythme haletant comme une agonie

[Cueldalie]

le rythme est absent, les sonorités trop faibles. en revanche je trouve que l'ambiance mériterait que tu t'attardes sur ce poème de façon à mieux le faire sonner.

[tranxenne]

le rythme est absent, les sonorités trop faibles.

Tu trouves? le rythme est brisé, certes, mais je pense que ça colle parfaitement à l'ambiance. Ce n'est pas parce que c'est un poême qu'il faut que la lecture en soit fluide et douce. Il s'agit de rendre une sensation. Si l'atmosphère est suffocante, la lecture doit l'être aussi. C'est du moins mon avis.

[.ds.]

Tu trouves? le rythme est brisé, certes, mais je pense que ça colle parfaitement à l'ambiance. Ce n'est pas parce que c'est un poême qu'il faut que la lecture en soit fluide et douce. Il s'agit de rendre une sensation. Si l'atmosphère est suffocante, la lecture doit l'être aussi. C'est du moins mon avis.

Je suis assez d'accord.

Au plaisir !

[Cueldalie]

bah j'ai rien suffoqué moué

tu peux apensantir une atmosphère en ralentissant les mouvements, en faisant tourner une sonorité mais, pour moi, casser le rythme c'est casser les jambes d'un texte...

[socque]

Tiens, je n'avais pas vu que ce texte avait donné lieu à commentaires...

Pour répondre à Cueldalie : il y a une métrique voulue, 9-7-7-9 9-7-7-9, et les rimes en revanche sont accolées, ce qui fait que les vers qui riment ne sont pas de même longueur. Mais ça aussi c'est exprès, pour exprimer le délitement d'une vie, la décomposition avant la mort.

Ce que je n'aime pas du tout dans ce poème, ce sont les derniers vers de chaque strophe qui arrivent comme un cheveu sur la soupe (la "rue Marcel Sembat", une fausse bonne idée, et ce "Respire encore une fois les fleurs", qui est franchement faible par rapport à l'ambiance horrifique que j'aurais voulu exprimer).

Il y a donc à travailler encore, certes, mais je ne toucherai pas au rythme. De toute manière le tout est faible et j'ignore s'il est "sauvable".

Merci pour les réactions en tout cas ! J'apprécie une discussion comme celle-ci, avec des positions argumentées de part et d'autre...