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<dans La Faille Du 8ème Jour


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7 replies to this topic

#1 Ariel

Ariel

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  • TLPsien
  • 538 posts

Posted 28 November 2006 - 02:58 PM

Dans la faille du huitième jour.


"Les oiseaux sont des trous dans le ciel par où les hommes peuvent s'échapper"
Cité par Jim Harrison, dans "En marge".


Dans les engrenages s’immisce le sable :
Où est l’heure du jour, qui est un nouveau jour
Où est la nuit de la nuit …

Canku owotana
Des chemins droits qui me bercent
et leurs rives,
deux mains qui bordent les tempes du sommeil.

Le peuple nomade des rêves a levé le camp pour l’entre-temps.
Une eau noire qui aussitôt se referme, porte dont on entend le bruit sec du verrou tiré avant d’avoir pris la mesure de son franchissement,
l’éveil, à la prudence si difficile à maintenir quand toute conscience se dissout,
comme lassée d’elle-même.

Les nuages empilent leur heureux désordre dans le ciel,
Avant même qu’au pied de l’arbre la terre puisse dire : la soif est menace.
Mais lui, il ne dirait rien.

- l’arbre, et le ciel, et la terre se nourrissent de la même respiration que toi, te rassurent que tout ceci n’a pas la moindre importance, que toute pensée est aussi superflue que celui qui l’émet est négligeable. Elle ne ferait que soustraire un peu de sa vérité au réel. Elle ne serait qu’illusion là où le sentiment est  un défaut de sensation.

N’être parfois qu’une idée… Riche, pauvre.

L’oubli est passé au large, rebroussant jusqu’aux dernières pentes montées du col.
Abstraction faite de l’événement dans l’emporte-pièce d’un trou
il a effacé le moment du passage, le calme retrouvé du souffle
puis les longues minutes de descente
planant comme un faucon sur des chemins d’ânes ou de pèlerins.

Entre lignes, et interlignes,
toutes voix éteintes
le temps a pris la fuite parmi les éclats a capella du silence.
Paupière ouverte, comme on se hisse sur une berge,
tache rouge dans les vagues plissées du bleu,
c’est un ciel qui te tend la main

Il te resterait cette empreinte, vide qui te semblait aussi tangiblement familier que la mémoire au sein de laquelle il venait de prendre place, absence creusée, là.
Et le sommeil pour effacer de ses coups de balai, encore et encore, les traces résistantes, comme des marques de freinage à la surface de l’oubli.


- les bruits de ce freinage. Les cris de ce freinage.

Canku owotana ohna mawapi
Cet entretien de quelques secondes,
tu n’as plus aucun souvenir

#2 Artemisia

Artemisia

    .............................

  • Tlpsien+
  • 1,377 posts

Posted 28 November 2006 - 06:54 PM

j'aime beaucoup.

"Dans la beauté je marche..."

Artemisia

#3 bohemia

bohemia

    bohemia

  • TLPsien
  • 2,952 posts

Posted 28 November 2006 - 08:11 PM

J'aime beaucoup le titre : "dans la faille du 8ème jour", comme ce jour qui n'existe pas, ce creux, ce trou noir, comme un tunnel.

Et les trois dernières lignes, même si je n'en saisi pas tout le sens. Mais j'apprécie toujours ce moment de sérénité à te lire.

Canku owotana ohna mawapi
Cet entretien de quelques secondes,
tu n’as plus aucun souvenir

Et puis j'ai aimé ce poème de Jim Harrison:

Que serait-ce s'il était de notre privilège
de sculpter nos rêves d'animaux ?
mais ces formes dans la nuit
vont et viennent trop rapidement pour être retenues
dans la pierre : mais pas pour éviter ces formes
comme si les rêves n'étaient pas seulement pour la nuit


Amitiés
Bohémia

#4 Tyi

Tyi

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  • TLPsien
  • 614 posts

Posted 28 November 2006 - 10:58 PM

'La faille 'du temps.
J'ai déjà eu cette impression avec 'Home'et 'de la patience dans l'arrosage des cyclamens''.
L'absence de temps ou le temps qui s'échappe (l'Etre). Ma lecture hésite entre le passage au rêve et le dernier soupir, quelque chose de ramassé sur soi, une aspiration qui ne laisse aucune place à la notion d'espace.
Comme Bohémia, j'ai ressenti une douce sérinité te lisant ( les quatres premiers paragraphes sont très beaux).
Le premier passage en italique marque une rupture de ton et de sonorités (les 's') qui réveille à grand bruit :

l’arbre, et le ciel, et la terre se nourrissent de la même respiration que toi, te rassurent que tout ceci n’a pas la moindre importance, que toute pensée est aussi superflue que celui qui l’émet est négligeable. Elle ne ferait que soustraire un peu de sa vérité au réel. Elle ne serait qu’illusion là où le sentiment est un défaut de sensation.

pour s'éteindre (avec un dernier sursaut 'le freinage') au dernier mot.

J., fan de

#5 Tyi

Tyi

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  • TLPsien
  • 614 posts

Posted 29 November 2006 - 10:43 AM

Ariel

J'y reviens ce matin, j'ai rêvé cette nuit de rituels indiens et de chevaux en liberté entraînés dans des courses folles.
Peut-être parce que j'ai lu sur TLP depuis quelques temps des textes comportant des mots étranges et ou des univers étranges (comme le 'poème' de (cloud) par exemple ou Témoignage de Zapiski id podpolia ou encore le tien).

Déjà hier soir, j'étais persuadée (instinct) que ces mots 'Canku owotana ohna mawapi' veulent dire quelque chose. J'y crois encore plus ce matin à cause de mon rêve.

J'ai tapé l'expression sur google et j'ai trouvé ça : ''Canku owotana ohna mawani qui signifie littéralement « Je marche sur le droit chemin » . Le sens n 'est pas tout à fait celui que tu veux , une injonction ...''

Quand je clique sur l'url pour avoir plus d'infos (url : miroirs.toutelapoesie.com/sutra11646-Nom-de-nom.htm), la page ne me donne pas accès à la suite.
Et j'ai envie d'en savoir plus.

Meeeeerci.

Juliette

j'ai jamais vu ça.

l'url que j'ai tapée se modifie toute seule en miroir.toutelapoesie..... alors qu'il s'agit de miroir, un point. forum et attaché actif à la place.

C'est quoi ce truc?

#6 thierry

thierry

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  • TLPsien
  • 736 posts
  • Location:lyon

Posted 29 November 2006 - 08:26 PM

Ariel,


D'une rare méticulosité.

J'en verrais bien un huitième jour, mais je ne le conçois pas dans notre dimension.
A te lire, y aurait-il un autre espace... : Poésie ?

Amitiés,


Thierry.

#7 bohemia

bohemia

    bohemia

  • TLPsien
  • 2,952 posts

Posted 30 November 2006 - 12:12 PM

- l’arbre, et le ciel, et la terre se nourrissent de la même respiration que toi, te rassurent que tout ceci n’a pas la moindre importance, que toute pensée est aussi superflue que celui qui l’émet est négligeable. Elle ne ferait que soustraire un peu de sa vérité au réel. Elle ne serait qu’illusion là où le sentiment est un défaut de sensation.

tout le texte est beau, et je retiens aussi ce texte en italique.

amitiés
Bohémia

#8 Ariel

Ariel

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  • TLPsien
  • 538 posts

Posted 01 December 2006 - 10:35 AM

Merci de votre visite autour de ce trou noir,
- espace chargé d'un peu trop de gravité, non ?

De fait je tourne autour de l'un peu avant et un peu après ce moment d'amnésie
(moi qui ai la mémoire si fidèle,
je pense qu'il y avait quelque chose d'innommable
qu'elle a pris la grande précaution d'effacer)

Canku owotana ohna mawani signifie
(celle qui) va le long du droit chemin, en langue Dakota




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