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[opaline]

Ce matin, je l ai croisée. Elle avait le sourire des grands jours.

Tête haute, elle avançait - non, son pas a une autre allure, souple, feutré - dans cette rue étroite, en direction du théatre de sa prochaine représentation. Certains passants l' ont, comme moi, reconnue.

Pas de demande d'autographes. Elle est bien loin de tout ça.

On la décrit laide, glaciale, je dirais plutôt sans âge.

Elle sait choisir son public. Toujours attentif. Est-ce dù à sa renommée? Elle joue toujours à guichets fermés .Gratuitement. Ou presque...

Il m a quelques fois été permis d assister à son spectacle. Il est comme elle. Sobre. Sans fausse note. Irréprochable.

J'avoue. A sa vue, j ai changé de trottoir. J ai courru. Je voulais la devancer. Je savais où elle se dirigeait. A quelle porte cochère elle s'arrêterait, et tocquerait.

Maintenant, le coeur battant, du fond de cette chambre sombre, j attends sa venue. Dites moi qu elle attendra. Qu'elle l' oubliera. Que magnanime, elle passera son chemin. Qu 'elle se souviendra elle aussi avoir aimé.

Dites moi n' importe quoi, mais dites le moi...

[lacape]

superbe !
amitié

[Carla.]

Elle passe parfois bien près de nous...Sans âge, oui. Beau texte.

[KERFON]

Très beau texte.
J'aime énormément
Merci

KLC

[Mélusine]

Superbe allégorie! J'ai vraiment beaucoup aimé.

Amitiés

Laurence

Elle n'est que l'aboutissement de la première extrême.....

Trés jolies façon de décrire la camarde... :wink:

Merci de cette lecture chère Opaline

Amitiés,
SolJean