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[Suave]

Il est des fractions de secondes où,
Malgré tout le véritable que peut imposer le sensible,
Le monde se retourne et les lois sont inversées.
C’est dans des pareils moments
Que les ombres se mettent à couler
Et que les pierres s’amusent
À sentir le concentré d’ordures.
(Je parle évidemment de toutes ces ordures
Que l’homme a offert à sa planète
Et cela depuis la nuit des temps.)

C’est une forme d’hystérie des éléments,
Où les fantômes découvrent les joies de l’opium,
Et où les chaises tordent leurs pieds en goulus godemichets,
Au sein des assises,
Pour se taper du sol,
Sans permettre au temps
L’exaltation du plus minuscule bruit
- si jamais il y avait eut un corps reposé sur cette chaise il n’aurait pour simple souvenir qu’une curieuse impression de satisfaction -.
Ces failles du temps sont courantes,
Il en est même
Qui remplissent l’univers
D’une matière
Incroyablement visqueuse et
Pénétrante.
Je n’en connais pas la couleur mais
Je sais qu’elle doit être
Celle des caméléons
Plongés la tête
Dans le soleil.



Rien est impossible à l’existence et c’est là sa façon de narguer la main de l’homme :
Dans les conséquences du hasard.