Dans ce petit matin de nos mémoires antiques.
Je reviens aux tunnels, natales villégiatures,
La côte était flottante, les eaux en italique.
Allegretto, un ciel de traîne outre de bleu la Vénitie
Et Fratelli d'Italia sur leurs violons joueront andante
Une symphonie des saisons aux moissons plus clémentes,
M'accueillant sur des terres chaudes en camaïeu roussi.
Elle draine au fond de tes ors la trame de l'archipel,
Cette eau toublée qui coule dans tes veines, Eternelle Cité.
Comme une Princesse vêtue des peaux immémoriales et belles,
Venise, tu portes fastueusement les pierres de tes palais.
Trottine un rondo des loups de velours pour un carnaval.
Désinvolte, le coeur des duchesses veut choir dans la lagune
Et le pont blanc veiné du Rialto fait le dos rond à la lune
Dont le sourire en coin argente la moire du Grand Canal.
Encore je reviendrai y voir un crépuscule,
Celui de nos accents, les bâtards de culture.
Cul-de-jatte toujours, au temps des déchirures,
Je graisserai ma botte, chaussant la péninsule...
Edited by belvis, 30 August 2006 - 04:27 PM.