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Théagène

Member Since 09 Aug 2005
Offline Last Active Dec 22 2006 07:49 AM
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Topics I've Started

- 35 -

05 December 2006 - 04:36 PM

Solitaire et pensif, des champs les plus déserts,
Je vais me promenant lentement d’un pas grave
En portant mes regards pour les fuir comme esclave
Aux lieux où trace humaine imprime l’univers.

Aucun autre secret ne cache mes hivers
A l’acuité des gens. Leur regard dur entrave
Mon geste éteint d’amour qui léger se délave
Quand au dehors on voit au dedans mes enfers.

De sorte que je sens qu’aujourd’hui monts et plaines
Et fleuves et forêts connaissent la raison
De mon tourment, couvert aux yeux de tous les autres.

Pourtant, âpres chemins et sauvages fontaines,
Je ne peux les trouver sans qu’Amour, doux poison,
Ne vienne près de moi comme avec ses apôtres.



François Pétrarque, adapté de l’italien décembre 2006.

- 18 -

05 December 2006 - 04:35 PM

Quand mes yeux tout à fait se tournent vers la part
De ma dame qui luit dans un trait de lumière
Comme dans mon esprit demeure la lumière
Qui brûle et me détruit lentement et qui part.

Moi qui craint que mon cœur ne voit la bonne part
Et de plus près la fin de mon humble lumière
Comme un aveugle sort guidé par la lumière
Et ne sait où aller mais cependant il part.

Ainsi, face aux coups de semonces de la mort
Je fuis ; mais non si promptement que mon désir
Avec moi ne s’enfuit comme coutume seule.

Silencieux je vais car mon discours est mort
Faisant pleurer les gens et moi j’ai pour désir
Qu’une larme s’échappe et se répande seule.



François Pétrarque, adapté de l’italien, décembre 2006.

- 2 -

05 December 2006 - 04:34 PM

Pour accomplir une vengeance aux yeux de Dieu
Et punir en un jour pas moins de mille offenses
En se cachant, Amour prit son arc et ses lances
Comme qui veut léser attend l’heure et le lieu.

Pour retraite assurer, là, comme en plein milieu
Ma vertu dans mon cœur avait cherché défenses
Où généralement s’émoussaient toutes chances
Lorsque le coup mortel descendit en ce lieu.

Aussi fut-elle émue à la première charge,
N’eut-elle ni le temps, ni l’ardeur de saisir
Les armes dans sa main pour l’esquive entreprendre.

Ou bien sur l’éminence élevée et bien large
Me mettre prudemment à l’abri du désir
Dont je voudrais vraiment mais ne peut me défendre.


François Pétrarque, adapté de l’italien décembre 2006.

- 1 -

05 December 2006 - 11:47 AM

Vous qui prêtez l’oreille à mes éparses rimes
Le son de ces soupirs dont mon cœur est repu
Lors de ma jeune erreur, en acte corrompu
Quand j’étais un autre homme au milieu d’anonymes.

De ce style divers où mes propos intimes
Entre les vains espoirs et le chagrin rompu
Auprès de qui l’amour, en rêve interrompu,
J’espère rencontrer pitié de mes victimes.

Mais pourtant je vois bien comment de tout le monde
Je fus longtemps la fable ; de sorte que souvent
Aux tréfonds de mon cœur se réveille la honte.

Et de ma déraison, la vergogne est féconde
Et le repentir et l’usage poursuivant
Car ce qu’aime la foule est un fugace conte.


François Pétrarque, adapté de l’italien, décembre 2006.

Apres L'escale 2

05 December 2006 - 11:17 AM

Mais je ne suis qu’une ombre et toi, badaud floué,
Tu peins et tu repeins mon reflet qui s’imprime
Au creux de se poème à quoi ton cœur s’arrime.
Mais mon corps sans relief t’aura fait déjouer.

Tremblant, ton poing serré s’échine à secouer
Des chimères de vent, de poussière anonyme
Dont tu fais des pâtés que l’océan décime
Comme vaisseaux amers ou navire échoué.

Tu dis : « Tes vers confus sont loin d’être faits d’or
Mais d’air si fermentés qu’ils languissent fétides. »
Ils sont pourtant mon cœur que je crois bon. A tort ?

Désancre donc ton art ! Va-t-en sans compromis !
Pour partager ainsi mes poèmes candides,
Mon port ne veut prier que des vaisseaux amis.



A Del'île, ton poème était quand même beau, presqu'un cadeau!