Il me faut marcher, comme l’on respire. Un jour, Paris et mes pensées ne me suffiront plus. Ce jour, qu’adviendra-t-il ?
Mon cœur a un appétit tel que tous les échappatoires lui rappellent de quel sang il est le frère. Il finira bien par avoir le dernier mot. Ces mêmes mots modelés de sa glaise aérienne, ces mêmes mots qu’il enfante puis qui le soutiennent fébrilement, mais dont l’édifice se brisera comme finissent les palais de glace. Car les battements de mon cœur suivent le rythme de l’appel au voyage, ce cri qui se répercute mille fois dans la tête et déchire les portes closes de l’organisme au moindre coup de vent ; aucun répit n’est laissé à la construction d’une vie. L’appel au voyage est une maladie de l’estomac quand son propriétaire n’est pas légitimé à la naissance… Et je n’ai reçu pour don que celui d’aimer les nuages, alors mes intestins se serrent et rejettent chaque fibre de mes actes à chaque instant. Mon évolution peut se résumer à un imperturbable malaise physique.
Comment voulez-vous vivre, dans ces cas là ?
La fuite. La fuite totale ?
J’aurais des choses à écrire sur la notion de fuite, mais pourtant je les laisse griffonnées sur les pages d’un cahier de brouillon (petit format). Pourquoi ? Comment peut-on étudier et tenter de cerner une solution au mal de notre société, quand on est soi-même au plus mal ? Je pense que la condition nécessaire à l’élaboration d’une réflexion sur la notion de fuite dans notre société est une certaine expérience de la vie que je n’ai pas. Il me faut parvenir à surmonter mes problèmes et mes nausées, combattre pied à pied la nuée de soude cervicale qui me coupe tout moyen, connaître l’absolu de la baise, de l’amour. On ne parle de fuite que quand on est debout un homme. Sinon, c’est une simple fugue de raté.
Tant d’éléments de réflexions, d’idées agitées dans mon esprit alors que celui-ci me refuse encore l’accès aux bases de la vie.
J’ai conscience de cela. Je dois dépasser cette étape. Alors pourrais-je parler de cet appel du fond des âges, de cet appel du cœur, qui n’a pour nom que voyage. Je serai debout un homme à prendre mes yeux dans mes mains des merveilles, ou ne serai pas.
Et le vent ne fait rien de bon de ceux qui n’existent pas.
La paille n’a pas d’importance.
Javais Besoin D'ecrire Ca C Tout
Started by (cloud), Oct 10 2006 01:05 AM
3 replies to this topic
#1
Posted 10 October 2006 - 01:05 AM
#2
Posted 10 October 2006 - 04:06 AM
Qu'y a-t-il à fuir ?
Qu'y a-t-il là bas, au delà des nuages ?
Rentrer chez soi après un long voyage est tout autre chose que d'être resté toujours à la maison, je ne sais plus qui a dit cela, surement encore un romantique.
Je sens bien que pour toi le mot voyage n'a pas le même sens que pour le commun de nos contemporains...
Le sens du voyage: tout est dans le mot "sens". Direction ? Signification ? Aptitude ?
Vertige, ton texte donne le vertige, paille soufflée dans le vent, bulle de savon qui éclate avant que redescendre sur terre...
Ma réponse aussi n'est une bulle de savon.
Et je te l'offre, parce que c'est simplement joli une bulle de savon, et ça incite au rêve, c'est déjà ça...
Artemisia
Qu'y a-t-il là bas, au delà des nuages ?
Rentrer chez soi après un long voyage est tout autre chose que d'être resté toujours à la maison, je ne sais plus qui a dit cela, surement encore un romantique.
Je sens bien que pour toi le mot voyage n'a pas le même sens que pour le commun de nos contemporains...
Le sens du voyage: tout est dans le mot "sens". Direction ? Signification ? Aptitude ?
Vertige, ton texte donne le vertige, paille soufflée dans le vent, bulle de savon qui éclate avant que redescendre sur terre...
Ma réponse aussi n'est une bulle de savon.
Et je te l'offre, parce que c'est simplement joli une bulle de savon, et ça incite au rêve, c'est déjà ça...
Artemisia
#3
Posted 10 October 2006 - 04:17 AM
Ce dont il a besoin, c'est d'un bateau pour partir et d'un marteau pour casser les fenetres.
#4
Posted 10 October 2006 - 05:05 AM
Et surtout, surtout
Il faut briser le toit.
Le toit de la maison.
Artemisia
Il faut briser le toit.
Le toit de la maison.
Artemisia
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