Un soir à Bordeaux
La cité languissant aux deux rives du fleuve,
Et ses palais blottis sous leurs toits rouge-brun,
Entrent dans la pénombre d'un jour d'été défunt,
Tout ou long des vieux quais que la Garonne abreuve.
Semblant pointer du doigt le ciel, les cathédrales
S'apprêtent à veiller sur la ville endormie
Cernée de ses faubourgs montrant une harmonie
De contours incertains dans des lueurs opales
Le grand fleuve aux deux ponts ouvre la perspective
Dans le soleil couchant d'un aval encore clair
Et le cours d'eau s'en va lentement vers l'estuaire
Charriant les noirs limons dont est pétrie sa rive
Sagement alignées dans le jour qui se meurt
De la Bourse aux Chartrons les façades austères
Sont comme des fusains aux feux de lampadaires
Squelettiques, blafards, éclairant sans ardeur
Des lieux chargés d'histoire qui parlent à mon coeur.
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