TOTIPOTENCE
Je les sens
Les canyons
L’enfer sur terre
Les mers entr’ouvertes sur des veines bleutées
Je les sens les rivières butées
Brûlées
Devant l’écran brun pâle de tes yeux élixirs
Avec tes souffles, de gésir
Tu ne m’offres qu’envies
Et qu’en vie je ne puis
Ni rester ni souffrir
Je crois l’Aorte vidant ma poitrine
L’Amour des prières, des doigts joints
Je crois ce qui m’emporte
Vers les toits de tes mains
Vers tes reins attendus
Ton dos galbé, sculpté
Dos cambré, peint, bombé
Tes tendresses essences
Tes mèches quintessences
Et chacun des regards
Alors posés sur moi
Dans quels sens
Dans quel sens
Je ne sais
Trop ce qui me fourvoie
La nuit
Quand je m’invite
Et que j’invente
Aussi
Peut-être
Je les sens les déserts
Par-dessus les flots mauves
Les fleurs séchées
Les points morts
Les friables frivoles
Des cactées abondants
Je les cours
Les parcours
Mes anciennes
Mes veines
Mes violettes
Je les pare
Au long cours
Les voyages futiles
Les séjours plus fertiles
Dans des eaux bouillonnantes
Dans des geysers vibrants
D’espoirs
D’Espoir
Je le crains
Le chemin
Le cœur
Qui repousse
Qui repousse
Ou plus loin
Ou plus sec
Ou trop tendre
Sous les pluies rouges des ciels
Je les vois
Les parchemins que sont mes bronches
Les dentelles sépia des alvéoles du cœur
Je vois
Je vois
Les vieillardes
Les criardes
Les cassantes
Qui se remplissent
Chaque fois
Et repoussent
Et repoussent.
Edited by Cueldalie, 31 July 2006 - 09:13 AM.