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François des Pyrénées

Member Since 24 Jan 2006
Offline Last Active Dec 11 2006 08:23 AM
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Topics I've Started

L'étoile

08 December 2006 - 09:22 AM

L’étoile.




Ecoute, ô ma beauté, et ralentis ta course.
Dans le ciel frémissant, une traînée d’étoile,
Bruissement silencieux qu’écoute la Grande Ourse,
Imprime son sillage à la nuit de cristal.

Ralentis encor et approche ; prends ma main
qui t’attend et unissons nos doigts. Car celle
qui m’escorte un instant le long de mon chemin
avant que ne s’éteigne la gerbe d’étincelles,

c’est toi. Je veux saisir cet instant éternel,
fugitive évidence qui ne vient qu’une fois.
Laisse moi épouser la courbe de ta course

pareille à cette étoile décrivant dans le ciel
l’ultime trajectoire qu’on ne reverra pas,
laisse moi remonter jusqu’au creux de ta source.

François.

Tu Es Une Ile

31 January 2006 - 02:20 PM

Tu es une île.

Comme une île posée sur un fond d’océan
Qui émerge de l’eau par miracle, une terre
Dont j’ai beaucoup rêvé : je t’ai cherchée longtemps,
Perle égarée tombée au milieu de la mer.

Moi l’ancien naufragé, j’aborde sur tes plages,
Je fais route vers toi, vers le cœur de mon île.
Je viens boire à ta source, respirer tes nuages,
M’enivrer des parfums que pour moi tu distilles.

Comme une île inconnue encore un peu secrète,
Dans tes vallées profondes tu protèges un mystère :
Rivière souterraine, prairie d’herbe verte
Caressée par le vent qui souffle de la mer.

Quand je crois te toucher au plus profond de toi,
Tes horizons s’éloignent, tes rivières se prolongent :
Je repars, je les suis. J’explore enfin tes ombres
Et dénoue les chemins qui me mènent vers toi.

François.

Je Ne Veux Que Ces Heures Graves

30 January 2006 - 09:37 AM

Je ne veux.



Je ne veux que ces heures graves
Comme un écueil contre le temps
Qui se brise quand on le brave
Mais qui nous tue quand on l‘attend.

Qu’avec toi je ne veux les prendre !
Sans ton parfum, tout vire et tangue
Ton souvenir me fait comprendre
Et que tout me va et me manque.

Je veux encore ces heures tendres
Quand tu es pour moi balancelle
Lent mouvement qu’il faut surprendre
Oscillant de la terre au ciel.

Je veux enfin,-mon cœur frémit !-
Ces ponts suspendus en plein ciel
Au détour de ton corps surgis
Instants constellés d’étincelles.

François.

L'oiseau ne sait pas

27 January 2006 - 09:30 AM

L’oiseau ne sait pas.

Nous tournions tous les deux autour d’un même soleil
Planètes régulières, métronomes en cadence
Rien ne semblait pouvoir interrompre la danse
De nos vies poursuivant leur ronde dans le ciel.

Autour d’un même soleil nous nous sentions si forts
Que nous ne vîmes pas la ronde ralentir,
La course s’arrêter comme un oiseau qu’on tire.
Pour toi ce fut le vide, pour moi ce fut la mort.

Tu as été feuille ballottée par le vent
Qui retombe souvent et qui parfois décolle.
La lumière se cache et l’apparence ment
Mais l’oiseau ne sait pas que pour survivre, il vole.

Et le courbe infléchie de ton vol incertain
A croisé le silence de mes vagues anciennes.
Je courais sur mon erre, mes feux déjà éteints
Ton âme grande ouverte a reconnu la mienne.

Du battement de tes ailes naît un courant d’air
Qui ranime l’envie de survoler la Terre.
J’ai entendu l’appel de ton grand cœur sauvage
Mon oiseau migrateur, j’ai suivi ton sillage.

Autour d’un même soleil nous survolons le monde
Et nos ailes se frôlent et nos souffles se fondent.
Si l’oiseau ne sait pas vraiment pourquoi il monte
Il sent pourtant qu’il lui faut reprendre la ronde.

François.

Où vas-tu mon amour ?

26 January 2006 - 10:00 AM

Ou vas-tu mon amour ?

Quand tu nages dans l’eau de mes désirs inquiets
Je te fais une escorte de tous mes poissons.
Mais tu glisses souvent vers un autre secret
Inaccessible alors, vers un autre abandon.

Quand mes méandres coulent autour de tes émois
Je me fais banc de sable pour recueillir l’oiseau
Que tes lèvres libèrent. Mais effrayé par l’eau,
Il s’envole, ne laissant que des reflets de toi.

Quand mes flots font le tour de ton corps attendri
Ton regard se voile de brumes innocentes,
Tu sombres quelque part vers un ailleurs exquis.

Ou vas-tu, mon amour, de cette allure lente
De la vague qui meurt en légers clapotis
Ne laissant sur la grève qu’élans inassouvis ?


Je tiens à préciser que j'ai trouvé ici dans un poeme ce theme de l'escorte des poissons; je l'ai réutilisé dans ce poeme, ça m'a inspiré. Merci à l'auteur dont j'ai oublié le nom !
François.