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Apres L'escale 2


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3 replies to this topic

#1 Théagène

Théagène

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  • TLPsien
  • 339 posts

Posted 05 December 2006 - 11:17 AM

Mais je ne suis qu’une ombre et toi, badaud floué,
Tu peins et tu repeins mon reflet qui s’imprime
Au creux de se poème à quoi ton cœur s’arrime.
Mais mon corps sans relief t’aura fait déjouer.

Tremblant, ton poing serré s’échine à secouer
Des chimères de vent, de poussière anonyme
Dont tu fais des pâtés que l’océan décime
Comme vaisseaux amers ou navire échoué.

Tu dis : « Tes vers confus sont loin d’être faits d’or
Mais d’air si fermentés qu’ils languissent fétides. »
Ils sont pourtant mon cœur que je crois bon. A tort ?

Désancre donc ton art ! Va-t-en sans compromis !
Pour partager ainsi mes poèmes candides,
Mon port ne veut prier que des vaisseaux amis.



A Del'île, ton poème était quand même beau, presqu'un cadeau!

#2 serioscal

serioscal

    serioscal

  • TLPsien
  • 2,179 posts

Posted 05 December 2006 - 01:29 PM

Je ne le fais qu'exceptionnellement mais, si tentant, un écho :

Citation
Ni l'ombre d'un nuage et si ce lent navire vogue
Lentement, vieux navire aux voiles ridées

Si cette mer se déchire en son ventre
Et noie le navire sous sa voute attrayante

A part nous voguons, vous verrons
Tournoyant loin des ports
Creusant ce sol scintillant et sans effort
N'oublierons et dirons


#3 socque

socque

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  • TLPsien
  • 1,633 posts

Posted 05 December 2006 - 07:20 PM

J'aime ce sonnet, je le trouve fort, rageur !

#4 Théagène

Théagène

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  • TLPsien
  • 339 posts

Posted 06 December 2006 - 09:08 AM

Citation (serioscal @ Dec 5 2006, 01:29 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Je ne le fais qu'exceptionnellement mais, si tentant, un écho :


Il faut se lacher un peu, parfois!
Tiens, regarde, la mer et les bateaux m'amènent irréversiblement vers "Le vaisseau d'or" de Nelligan, toujours aussi magnifique!


Ce fut un grand Vaisseau taillé dans l'or massif:
Ses mâts touchaient l'azur, sur des mers inconnues;
La Cyprine d'amour, cheveux épars, chairs nues,
S'étalait à sa proue, au soleil excessif.

Mais il vint une nuit frapper le grand écueil
Dans l'Océan trompeur où chantait la Sirène,
Et le naufrage horrible inclina sa carène
Aux profondeurs du Gouffre, immuable cercueil.

Ce fut un Vaisseau d'Or, dont les flancs diaphanes
Révélaient des trésors que les marins profanes,
Dégoût, Haine et Névrose, entre eux ont disputés.

Que reste-t-il de lui dans la tempête brève ?
Qu'est devenu mon coeur, navire déserté?
Hélas! Il a sombré dans l'abîme du Rêve!


Émile Nelligan (1879-1941)

Citation (socque @ Dec 5 2006, 07:20 PM) <{POST_SNAPBACK}>
J'aime ce sonnet, je le trouve fort, rageur !


Je le voudrais quand même pas trop agressif, car j'ai la secrète intention de me rabibocher avec un ancien camarade poète...

Au fait Sério, ton poème plus haut est très beau!
Une vieillerie sortie d'un de tes nombreux tiroirs?




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