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[serioscal]

Suspendu à la branche de l'arbre cloué
A ton front s'élargit le pied d'une falaise
Les fouets de mer t'entraînent sur ce roc roué
De coups de toi dormant sur ton lit de peu d'aise

Mais ton corps est un arc, ton esprit soit loué
Il va comme une flèche par ce corps de chaise
Peu importe le haut ! Le bas ! Chose trouée,
Le temps vient et revient, ouvre une parenthèse

(C'est une mare instable aux bouillons de cristal
Qui explore le seuil de ta tête élargie
Comme une flèche part, l'eau comme le métal

Siffle contre ton ouie, le monde est une orgie
La falaise s'affaisse, la mer redescend
Et ton corps fait au lit un dessin indécent).

[Pampi]

Je trouve ça très bon, vraiment. Musical et sensible. Profondèment poétique donc.
Et c'est un thème qui me parle.

[Minotaure]

Bravo

[Remo]

Pareil. ça faisait longtemps que je n'avais pas apprécié autant un de tes textes. Là tu vois, même si elle est présente, la technique n'emporte pas tout l'attention sur elle. Il y a un sens que tout lecteur peut entrevoir ou ressentir . moins alchimique qu'habituellement je le trouve aussi effectivement plus abouti rythmiquement, moins cacaphonique que de précédentes productions.
Je pensais un truc à ton sujet d'ailleurs, c'est qu'on ne peut pas nier tes connaissances ni ta maitrise des techniques, toi-même en est conscient et tu cherches à les faire partager, mais, et à mon avis c'est le seul mais que je me permettrai, tu n'es pas assez attentif à l'autre, au lecteur. ça donne des textes très aboutis dans leur structure mais (c'est toujours mon avis hein, je donne pas de leçon là)qui restent confines même dans leur lecture à un cercle d'initiés.
Personnellement, je n'apprécie pas ton écriture en tant qu'oeuvre de litterature (je dis oeuvre dans le sens premier du terme), je sais en distinguer quelques rouages parce que j'ai eu la chance d'être initié aux Lettres, mais quand je lis, un poème, un roman ou une nouvelle, je n'apprécie que le fait d'entrer dans un monde suggéré par l'auteur, j'apprécie moins le fait d'en disséquer le corps pour y évoluer.

[serioscal]

Voilà un dialogue qui me paraît exemplaire.

Je suis très attentif au lecteur, Remo : j'essaie de le torturer de multiples façons. La chambre de torture a ses antichambres. Ce sont les formes les plus lisibles, les moins complexes, les plus attendrissantes parfois. L'odieux stratagème ne vise qu'à introduire le lecteur à un monde plus cruel, l'univers des séries.

Merci de ton appréciation qui me surprend un peu (ce poème est précisément une forme alchimique, il me semble) mais qui me fait infiniment plaisir, à tous points de vue.

Cela dit, sur le plan technique, tu me surestimes quelque peu. Même des séries, je ne maîtrise rien !

[belvis]

Tu as refermé la parenthèse...

[serioscal]

Oui, j'aurais trouvé un peu trop facile de garder ouverte la parenthèse alors que le sonnet est une forme circulaire et bien close sur elle-même, ça n'aurait pas apporté grand-chose de toute façon. Comme la fleur, le sonnet s'ouvre de l'intérieur et la parenthèse, c'est kif kif : c'est en son sein que l'ouverture s'indéfinit.

Enfin, j'espère !