De Plus En Plus Noire
Started by GUILLAUME Alain, Mar 07 2006 11:58 AM
11 replies to this topic
#1
Posted 07 March 2006 - 11:58 AM
de longues années
en mes nuits de maraude
je m'arrêtais toujours
a la même station
mon coin de nuit
près de filles
et toujours retrouvais
avec plaisir
un type que j'aimais bien
le préposé nocturne
derrière la vitre sécurisée
parfois
il me laissait entrer
partager un café
sans parler
oh n'y voyez pas...
non
seulement un type
coincé dans sa cage
toute la nuit
qu'avait flairé un autre type
coincé dans sa cage
le jour
en des boulots de solitaires
de presence enmerdante
il avait une elégance vieillotte
un faux air de jean Rochefort
derrière la moustache
un peu décalé
sous les néons
survoltés d'amérique
et d'un commerce
TRES agrable
avec qui je pouvais lire
les ans traversés d'ennui
Oh!on n'était pas Beckett
et Ionesco
qui
après une heure sans un mot
se quittent
en se disant
"nous avons passé une agréable soirée"
mais ca y ressemblait
deux trois minutes
tranquilles lentes
silencieuses
(quand on était pas dérangés
par un con)
veilleurs désolés
en complicité de souffle
sur un monde qui halète
en courant a sa perte
nous avons peu
mais toujours parlè
TRES longtemps
en deux trois minutes
avec cet homme là
a l'élégance vieillotte
décalée sous les néons
survoltés d'amérique
je crois qu'il aimait les voitures
noires
et anglaises
de préference
et mes bagnoles
ont toujours été
et noires et anglaises
de préference
oui
tres longtemps
deux trois minutes
a regarder couler
les autos sous la pluie
pas grand-chose
une pause
je le quittais toujours
en le saluant dos tourné
une main agitée en octave
et de la tendresse
en fin de compte
me suivait des yeux
depuis quelques temps
la station
mon coin de nuit
près des filles
est entièrement automatique
et la nuit
un peu plus noire
merde
j'ai pas de monnaie
pour le café
de plus en plus noire
la nuit
en mes nuits de maraude
je m'arrêtais toujours
a la même station
mon coin de nuit
près de filles
et toujours retrouvais
avec plaisir
un type que j'aimais bien
le préposé nocturne
derrière la vitre sécurisée
parfois
il me laissait entrer
partager un café
sans parler
oh n'y voyez pas...
non
seulement un type
coincé dans sa cage
toute la nuit
qu'avait flairé un autre type
coincé dans sa cage
le jour
en des boulots de solitaires
de presence enmerdante
il avait une elégance vieillotte
un faux air de jean Rochefort
derrière la moustache
un peu décalé
sous les néons
survoltés d'amérique
et d'un commerce
TRES agrable
avec qui je pouvais lire
les ans traversés d'ennui
Oh!on n'était pas Beckett
et Ionesco
qui
après une heure sans un mot
se quittent
en se disant
"nous avons passé une agréable soirée"
mais ca y ressemblait
deux trois minutes
tranquilles lentes
silencieuses
(quand on était pas dérangés
par un con)
veilleurs désolés
en complicité de souffle
sur un monde qui halète
en courant a sa perte
nous avons peu
mais toujours parlè
TRES longtemps
en deux trois minutes
avec cet homme là
a l'élégance vieillotte
décalée sous les néons
survoltés d'amérique
je crois qu'il aimait les voitures
noires
et anglaises
de préference
et mes bagnoles
ont toujours été
et noires et anglaises
de préference
oui
tres longtemps
deux trois minutes
a regarder couler
les autos sous la pluie
pas grand-chose
une pause
je le quittais toujours
en le saluant dos tourné
une main agitée en octave
et de la tendresse
en fin de compte
me suivait des yeux
depuis quelques temps
la station
mon coin de nuit
près des filles
est entièrement automatique
et la nuit
un peu plus noire
merde
j'ai pas de monnaie
pour le café
de plus en plus noire
la nuit
#2
Posted 07 March 2006 - 01:50 PM
Quel conteur ! Et quelles rencontres ! Le veilleur, Sinatra... dis-en nous d'autres, lueurs dans une nuit "relativement" noire.
Félice.
Félice.
#3
Posted 07 March 2006 - 03:06 PM
hé bin! c'est vrai que tu racontes bien!
#4
Posted 07 March 2006 - 04:02 PM
quel humanisme tes mots !
le partage il n'y a que cela de vrai !
j'ai fait un texte aussi dans le même sens concernant une personne gardienne de valises !
il faut prendre le temps de s'arrêter et d'écouter !
merci pour cette lueur d'espoir !
amitié
le partage il n'y a que cela de vrai !
j'ai fait un texte aussi dans le même sens concernant une personne gardienne de valises !
il faut prendre le temps de s'arrêter et d'écouter !
merci pour cette lueur d'espoir !
amitié
#5
Posted 07 March 2006 - 05:21 PM
J'aime bien ta façon de narrer la rencontre, on vous voit, presque...
J'aime les répétitions, subtiles,
et la fin " de plus en plus noire la nuit"
Amitiés
Pascale
J'aime les répétitions, subtiles,
et la fin " de plus en plus noire la nuit"
Amitiés
Pascale
#6
Posted 07 March 2006 - 05:32 PM
sympa mais un peu trop syncopé à mon goût ... mais le contenu change un peu des niannianteries du coin.
#7
Posted 07 March 2006 - 05:34 PM
Belle rencontre, superbe mise en image...
#8
Posted 07 March 2006 - 06:45 PM
Citation (Mikla @ Mar 7 2006, 05:34 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Belle rencontre, superbe mise en image...
merci a toi Mikla
#9
Posted 07 March 2006 - 06:51 PM
un instant de chaleur humaine dans la nuit noire. Je trouve ce texte particulièrement bien écrit.
Amitiés
Bohémia
Amitiés
Bohémia
#10
Posted 07 March 2006 - 08:31 PM
Bonsoir, Alain,
Certains saluent le conteur.
Moi, la sensibilité si dense, la profonde mélancolie si soigneusement rendue, presque féminine. Rare.
Moi, touché par l'épaisseur de l'atmosphère, j'admire.
Amitié
Hauteur
Certains saluent le conteur.
Moi, la sensibilité si dense, la profonde mélancolie si soigneusement rendue, presque féminine. Rare.
Moi, touché par l'épaisseur de l'atmosphère, j'admire.
Amitié
Hauteur
#11
Posted 08 March 2006 - 12:00 PM
Citation (Hauteur @ Mar 7 2006, 08:31 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Bonsoir, Alain,
Certains saluent le conteur.
Moi, la sensibilité si dense, la profonde mélancolie si soigneusement rendue, presque féminine. Rare.
Moi, touché par l'épaisseur de l'atmosphère, j'admire.
Amitié
Hauteur
Certains saluent le conteur.
Moi, la sensibilité si dense, la profonde mélancolie si soigneusement rendue, presque féminine. Rare.
Moi, touché par l'épaisseur de l'atmosphère, j'admire.
Amitié
Hauteur
ben dis-donc,je suis gâté
#12
Posted 08 March 2006 - 12:39 PM
Citation (GUILLAUME Alain @ Mar 8 2006, 12:00 PM) <{POST_SNAPBACK}>
ben dis-donc,je suis gâté
Je crois que tout simplement que ce texte le mêrite Alain, tellement il est chaud et humain.
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