Icefull

D'ombre en éclats d'astres,


J'ai reçu votre soupir par un papillon.
Figurez-vous, ma belle, qu'il a suffit
Qu'il batte des ailes pour libérer la passion
Que contenait votre souffle de vie.

Jamais je n'eu ressenti pareil tumulte !
Votre soupir était un vent de jouvence,
Un vent qui taillait l'autel de votre culte
Dans la roche de la puissance.

Angélique Muse, Divine Fée,
L'univers siège dans vos tendres mots
- Planètes folles ! - qui se sont entrechoquées
Donnant naissance à un monde nouveau.

Ainsi vous demeurez un trait de lumière,
Percutant l'ombre qui vous adore
Maîtresse de ces légers éphémères
Qui me porte votre souffle d'or...

Du velours,


Du velours. Un drap qui t'enveloppe et te sublime,
Ma créature de satin, mon éphèbe allongé là,
Magnifique dans ta nudité qui me met en abîme,
Irréelle incarnation de quelques Dieux aux puissants bras.

Du velours. Que tu greffe sur ma peau.
Doux implants d'unique amour, de sensations,
Parfait voyage entre deux sensuelles eaux
Où tu m'enlève, Roi, satisfait de mes libations.

Du velours. Une douceur infinie. Tendresse.
Fébrile oiseau entre tes mains gantées de soie,
Nulle peur, nulle frayeur. Et de ce coeur en détresse
Ne reste qu'un chant d'amour qui s'élève vers toi.

Aube indigo,


Aube naissante, mère créatrice.
J'observe ta forêt plongée dans la brume,
Ses arbres nus, voilés de pluie salvatrice,
Sa terre mouillée qui se consume.

Le soleil, bleu pâle
S'étale dans le ciel.

Et la vie reprend vie, dés le premier rayon.
Ce qui était figé se mouve à nouveau,
Les fleurs éclosent et leurs pétals vermillon
S'ouvrent tel une bouche pour embrasser l'indigo.

Ce velours violacé qui enveloppe nos rêves,
Cette matière brute qui soudoie nos pensées,
Un océan de merveilles, la même sève
Qui, à l'aube, façonne mon futur passé.

L'invitée de ma tombe,


J'avais un creux dans le coeur,
Un vide absolu dans lequel se confondait
La tristesse, la peine et le bonheur,
Des pensées d'hier qui me torturaient.

"Mais à quoi peut bien me servir la mort ?
Je nage dans cette torpeur, cette solitude,
Elle m'abîme l'esprit et mords
Mes pauvres chairs victimes de la décrépitude !"

A l'horizontale, même le néant devient vertigineux,
Les ténèbres se fondent en un paysage
Éden lugubre, entre deux mondes vaporeux
Qui façonne un monde conçu de sombres nuages.

C'est alors que l'on frappa sur ma tombe.
Des coups de pioches – les pelles de Dieu ?
- Désensablait ma couche d'ombres,
Puis un rubis éclata en un torrent merveilleux.

Fiole de sang, presque noir, venue se briser ici
Ou sabrée par le couteau d'une main experte,
Une cascade inonda ma vision affaiblit
Chaude, onctueuse, que je reconnu, le parfum d'un être...

Un corps s'effondra sur mon cadavre
Et je compris que venait mourir ma reine
Douce, encore vivante, accrochée à cette épave
Pressant ses lèvres bleutées contre les miennes.

La pluie a engloutit nos reste et nous a but.
Puis le soleil a gravé de ses rayons
Un « Ci-gît, deux amants éperdus,
Dont l'amour n'était que folle passion. »

Conscience tronquée,



L’amour des choses, du beau, du bien,
Comme un peu d’épices dans mon vin,
Qui opte pour une robe verte
Douce Fée que rien n’arrête.

C’est bien comme cela que je t’ai connue,
Belle, fragile, sans la moindre vertu,
Splendide Nymphe qui me conduisit
Hors des eaux troubles de ma triste vie.

Toi, ma Déesse au sang de feu,
Que je ne puisse jamais formuler le moindre vœu
Car je sais que je te demanderai pour femme,
A jamais, avec toi, ivre et sans âme,

Pourtant, belle Fée, Rêverie,
J’y songe devant ma lampe et que sorte ce génie,
Tandis que dans ton bain tu m’auscultes,
Et rencontre tes cousines, ces opaques volutes…

Fumée de plaisir qui me fait t’apercevoir…
Bien-être qui me détruit dans l’illusoire…
Dame… il semblerait que je meurs, mais qu’importe…
A ton bras, je jalouserai la Mort d’une telle escorte !