Plein le cul de me farcir des rocks de shampouineuse, de prendre un air contrit quand la pétasse insipide monte sur la balance et me dit "48 !!! Ah, mon Dieu, qu'est-ce que j'ai grossi !", de balancer une parole compatissante aussi débile que peu convaincante, de devoir attendre 19 H pour la voir grignoter sa pomme, et se taire "Chuuut ! chuuut !" quand passe son feuilleton à la con pour souris décérébrées ("mais tu peux pas comprendre...")
Y en a à qui j'avais envie de claquer le beignet, sans crier gare, et de planter là, me tirer d'un coup ; freiner en pleine campagne, la balancer par la portière, la laisser se démmerder et tracer vers le Sud, vers n'importe quel coin cardinal mais y aller ; à Barcelone, au Chili, en Sierra Leone, aller bosser au fond d'une mine, vivre comme un rat alcoolique à se les peler au fin fond de la Sibérie orientale, ne plus voir le jour des mois durant, entrer dans un monastère Shaolin, me raser le crane, réciter des prières où je comprendrais que dalle, m'entraîner au sabre jusqu'à m'en abrutir et ne devenir plus qu'un réflexe médullaire, disparaître du monde terrestre même s'il faut laver les chiottes du skipper trois fois par jour, mais ne plus voir que l'horizon, la mer glauque et les nuages orphelins.
Ou bien devenir l'ours qui hiberne, tranquillement allongé, ses deux pattes sur son ventre, m'endormir après m'être empiffré tout l'automne avant que je commence à me geler les noix.
Au moins l'ours on lui casse pas les couilles toute la journée en le bassinant sur le mauvais goût des voisins, le mauvais choix de sa gonzesse, la prochaine game boy à acheter aux mioches.
Et va lui dire, toi, à l'ours, qu'y sait pas prendre d'initatives ou qu'on pas peut compter sur lui...
(un coup de patte dans la gueule, et c'est fini !)
Edited by le hamster, 07 November 2006 - 10:25 PM.