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Gaston Kwizera

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Topics I've Started

Le Coiffeur De Ses Dames 2

04 December 2006 - 11:34 PM

Les filles de chambre tournent toutes aux pneus avec le mauvais temps. Dans leur enfermement, elles fantasment du pilori, et pour elles le soleil est un véritable seigneur, un juge de ces humains dont elles ne goûtent que les rumeurs, et qu’elles craignent comme l’enfant le loup ; parce que jamais elles ne les rencontrent. D’un étage à l’autre, je me reposais dans les escaliers droits (on peut monter à l’étage de Marcelline par un plus ancien passage, moins fréquenté, mais qui présente le désavantage des vieilles rues : trop de cadavres l’encombrent).

« - Gaston ! cent fois nous vous avons répété de ne pas vous installer dans l’escalier !
- je m’excuse madame ! toutes mes désolations !
- que vous parlez mal Gaston ! on ne dit pas ainsi pour s’exprimer correctement… faîtes moi le plaisir de travailler les leçons que vous prépare Mlle Anne… elle est si douce et délicate !
- certainement madame !
- …
- Certainement je travaillerai ! je ne voulais point insinuer…
- Taisez vous ! vous êtes bien malhabile de votre langue !
- Je ne saurais dire… peut être en revanche les usages me font défaut…
- Et l’esprit ! … n’importe ! ça ne s’improvise pas comme jonglage !
- …
- Que faisiez vous donc là, à flâner ?
- Je regardais par la fenêtre madame !
- Par la fenêtre ? mais le temps est exécrable ! passez moi l’expression, je l’ose : c’est un temps à ne pas mettre un chien dehors !
- Pourtant ! pourtant !
- C’est l’animal des nos voisins anglais ! savez vous que mis à part leur bête, ce sont des gens forts convenables. Sotte que je m’entête, on m’avait prévenu : « les anglais sont en tout point identiques à l’image qu’on s’en fait sans les fréquenter ; on ne les entends point. »
- …
- Pourquoi fouille t’il nos plantes ce dog ?
- C’est que madame…
- Quoi donc Gaston ?
- Peut être cherche t’il là-dessous quelque os ? »

Le Coiffeur De Ses Dames

04 December 2006 - 11:33 PM

Je n’avais pas tout abandonné non plus. Marcelline s’inquiétait de moins en moins… les bouchons vides, les pratiques plates investissaient son regard lorsqu’éprise des couvertures encore mal closes, elle rejoignait la vie. Bien sur, de toutes les filles que je possédais à cette époque, - posséder est le mot juste, car le premier auquel on pense, celui qui ne vous lâche plus, qui vous tourne en bourrique – Marcelline était ma favorite. De ses nattes qui doraient, je parfumais mes doigts, en la brossant. Ces dames ; chacune faisait ses coquetteries, et moi coiffeur malheureux, je les dorlotais jusqu’aux confessions en brosse.

« - c’est que Gaston, tout cela est extrêmement déplaisant !
- mais de quoi, mademoiselle ? de quoi !
- de les écouter se plaindre Gaston !
- qui donc mademoiselle ?
- oh ! ne faites point tant l’innocent ! vous êtes à une place privilégiée pour tout savoir !
- privilégiée… c’est exagéré !
- et comment quoi ?! vous voilà beau ! vous baisez des mains, des cheveux, des paroles, des doutes, des pleurs…
- … sans jamais n’en connaître rien que l’impulsion !
- L’ingrat que vous faîtes ! brossez puisque c’est ce qui vous suffit !
- Voyez ! voyez ! l’ingrat…
- Ecoutez donc la dernière !
- à propos de Marcelline ?
- vous savez déjà ?
- j’entends des bruits ! parfois je mets la main au dessus du front, et la fièvre vient à moi d’un coup !
- Gaston !
- …
- Vous m’offensez ! ne puis je avoir le plaisir de vous confier une nouvelle sans me voir récrier qu’elle est ancienne comme hier ?
- Vous êtes si jeune !
- Je ne vous suis pas…
- Hier dites vous ? mais hier est jeune aussi ! et avant-hier ! et encore avant avant-hier ! et c’est pareil depuis lustre et les premières lumières ! vos coiffes ! vos boutonnières ! vos fortes manières ! que Marcelline fit ça ! Adèle ci ! quelles nouveautés ? quelles piques ? mais vous êtes piquée de naissance ! toute nombril ! ah que dites vous des mots, je n’entends que des rots ! tout cela est noué d’avance !
- Gaston !
- …
- Vos discours sont vieux comme le monde !
- … »

Parfois Des Bûches

26 November 2006 - 09:35 PM

J’ai toujours aimé dans la poésie une certaine concision. Une économie jusque dans la feuille de papier utilisée. Parfois en rade, une enveloppe que je n’avais jeté qu’en surface de ma corbeille et que je récupère afin d’y griffonner ce que je pense être des poèmes
                    - des bûches -
mon père est là, dehors, il coupe du bois avec une hache qui lui confirme cette ressemblance avec le père noël. Pourtant ni ce dernier n’est bûcheron, ni mon paternel habillé en rouge. Il accompagne chacun de ses assauts d’un râle puissant. Je frissonne autant de froid que de
                    - fascination -
et jamais, n’ai-je été amoureux une seule fois ? Si l’on considère que l’on ne peut l’être qu’en retour. Ce que je crois. Sans doute l'amour se soucie t’il moins d'intensité que de réciprocité ; car, pareillement à la danse, n'importe leur virtuosité ou leur entrain, les pas n'en prenne l'allure qu'à deux. Allez ! c’est tout ; ouvre la fenêtre et
                    - danse avec moi -
il est novembre et tout s’étiole. C’est la deuxième fois déjà.

Lumières Sur Toiles

31 October 2006 - 09:55 AM

Il y a derrière la vie des choses
Une toute petite lumière
Et quand on s’éloigne au loin des choses
Il arrive que cette lumière
Se mettent à leur ressembler

Un peu comme les lumières dans le ciel voilé
Qui se font passer pour des étoiles




C'est marrant cela. Comme à 21 ans on découvre qu'on a jamais grimpé sur la pointe des pieds pour paraître plus grand... puis tromper qui ? Quand on est persuadé que les autres ne sont que des cartes postales, on se contente de les visiter, de les envoyer de là où on se trouve à là où on aimerait se trouver... puis on inverse... puis tromper qui ? Je n'avais pas besoin d'impressionner les filles, elles m'apartenaient toutes quand je fermais les yeux, et j'avais l'impression de toute manière que c'était la seule façon de vraiment les voir belles... de ne pas se laisser bouzillés d'images... fermer les yeux et voir enfin leurs verrus que j'écartais d'un pouce consolateur... Elles me suppliaient de laisser allumé, et je les perdais une à une... elles se montraient le lendemain avec d'impropables rivaux qui n'avaient de réels qu'une poignée de main pour moi et un peu plus pour elles.

Je me demande comment on peut croire pendant plus de dix ans voir la verité dans le pas tout à fait noir, et ensuite en éprouver une gène terrible jusqu'à se forcer à dormir paupières relevées, jusqu'à même prendre la nuit comme un endroit trop calme pour prouver sa confiance. Je projetais mon jubilée toute la journée. Une ambiance de célébration jouait dans ma tête. Elle m'accompagnait la journée, et quand un nouvel arrivant faisait son entrée dans ma vie, je réorganisais ma kermesse intérieure. Le speaker annoncait que les précedentes affiches contenaient une surprise... cet invité de dernière minute c'était le nouveau que j'avais toujours en fait connu... On me prend, lorsque je me proclame dieu, pour un mégalo sans foi ni loi... ce n'est pas à moi d'infirmer un avis si sain ! C'est que je me sens envers les hommes comme un système totalitaire... je ne leur laisse guère loisir d'être lâches à mon égard. Ce que j'ai aimé chacun ! comment ? l'un a de sang froid tué un autre ? quelconque histoire, dessin s'y cache à mes yeux, que je ne tarderais d'apprendre, de comprendre, et tout ainsi rentrera dans l'ordre ; on verra plus tard les ennemis partager en moi leur tombe... rien ne pouvait se finir tant que je vivais.

Chaque fois que je découvre qu'une femme n'a pas de moi l'image que je me donne dans l'univers que j'établirais au moment voulu, je douterais presque de mes impressions... ne serais-je finalement qu'un aveugle de plus au royaume des lumineux ? est ce que je me fends de vivre, est ce que je veux traverser en sain une existence crasseuse... est ce que je repousse les pisses d'un coup de pompe, en me disant : "pas moi, pas moi, ce sont mes chaussures qui raclent par terre, je vole, je vole, il suffirait de lever les yeux pour me voir, et puis non, même pas, il faudrait encore changer d'oeil, et savoir oublier aussi, je pense que l'imagination, oui c'est cela, l'imagination c'est surtout un effort de mémoire avant d'être de l'invention" ... ou : est ce que je repousse la souffrance par peur ? Ce serait si facile à croire ! que j'ai tout faux ! que tout est parfaitement normal ! c'est d'ailleurs ce que tout le monde a accepté ! sans rechigner ! qui me dira le contraire ? je vous croise tous les jours ! je vous vois marcher... souvent je restais de longues heures à me promener en ville... je repassais par les même places... je traînais une ou deux heures en gare, devant les trains... je voyais les gens disparaître et d'autre venir, les mêmes, les remplacer. Y avait des gamins qui revenaient adultes, des vieux qui furent des attirances, qui avaient perdu leurs mains en se curant les poches pour répondre aux controleurs qui veulent des billets des billets des billets, comme si les voyageurs revennaient pas demain, comme si on allait plus se revoir et qu'il fallait bien vérifier que chacun ait une bonne raison de partir si vite. Des fois, je montais dans un wagon juste avant son départ, pour tester si moi aussi on me demanderait de me déguiser, ou pourquoi j'étais venu... eh bien, malgré l'immersion, je n'ai jamais pu y croire ! que vous trouviez ça parfaitement normal ! que vous continuiez ainsi vos chasses ! les trains, comme tout ce qui avance, n'ont qu'une destination ! la jeunesse s'y meure ! pleine d'impatience elle rentre, en arc vouté elle sort.

Tout ce qui compte, c'est qu'on puisse s'omettre assez de son corps pour enfiler sa tenue fluorescente. J'avais horreur qu'on attache mes lacets... j'ai appris très tot à les faire seuls, et je les laissais se dénouer... si je devais décoller, je voulais être prêt, ne pas douter de ma croissance particulière. Alors, comprenez, j'avais mon monde, et faudrait que j'acquiesce celui ci ? que je dise "non merci, pas aujourd'hui" quand on me propose d'occire à mon tour, en attendant qu'on se rende compte que je passe toujours la main ? Tant que je pouvais me refugier dans le noir, je laissais courir... mais maintenant alors ? je vais faire comment ? Je vous disais, je ne montais pas sur la pointe des pieds pour faire plus grand. Quand une fille m'a embrassé la première fois, c'est elle qui s'est baissée pour se mettre à ma hauteur. Mon premier baiser, c'était déjà une fellation.




(word m'ayant abandonné, je crains un amas de fautes)

L'autre Dans La Glace

24 October 2006 - 02:35 PM

si ce n'est parce que*** j'aime une je ne sais toi*** une hanse*** saurais commencer***


ce que l'on trouve c'est une sortie
un embouteillage une force verticale
**** tu t'engouffres qui te suit tu es ?



un vent/ à savoir meurtrir/ des fois// un millénium de gentillesse/ retiens/ les spores/ l'organe de la pourriture/ cèpe à toi/ si l'on coeur à luner le soir en son infini déroulement/


pourtant
la même découpe glace le cuir des armes
glace découpe arme mon cuir un uppercut
je tends je tends j'ai l'impression de toucher terre
par intersection comme une averse



ainsi la pluie pourrait se sécher par un engoulevent bien trop picorant car si tu vois tu es, ou, alors, viens un sourire se poser à sa place, fuite....

(fuite...) aux relevés aux relents aux relais
si l'on se raye d'un trait cul sec qui nous boit jusqu' ???
pourtant
la même découpe glace le cuir des armes
glace découpe arme ton cuir mon coussin d'air
son origine la notre une histoire d'outre fers



Durant le fer.1. Une dague savoure l'angoisse de tout en chacun.2. Est-il moi : celui qui frôle la terre sans armure? 3. Je te sais par la loi d'un écran multiplié au trinaire.4. Que celui qui aime les pierres soit celui qui en fasse une averse de douceur mielleuse.5. Tu sauras la tombe de ta vie, hélas, et heureusement, ainsi, le golem en mangera des pierres


tu te dévores un fruit avarié une fuite a varié tes averses
désormais te voilà cadran solitaire
luttes luttes contre une gravité qui t'use
sans doute tu fonces sans fonder ton fatum
t'écoutes



Un chant ? Une éternité qui se décline, alors quoi ? Peut se faire or une prière sans coordinateur, un bus ferait ainsi bien sa place, donc, sans marionnette, ou et la place qui serait ainsi notre sans grande-mère ?


jamais la poupée russe laisse place à un monstre c'est dans un rêve une rare intensité parfois jaillit d'un vide qui nous relâche une pression atteinte avant que je ne sente ne crache en sa figure le draps qu'il m'a jeté lorsqu'il voulait te réduire te réduire t'écraser t'évaporer t'épancher sans dévoiler sa prochaine prise sans jamais la poupée si petite qu'on n'y cache rien qu'on y trouve cendre qu'une mouche sans ailes sans vol sans pattes - des yeux en cage