Dernier gué
#1
Posted 20 July 2005 - 08:56 AM
J’ai pleuré, j’ai pleuré
Sous la voûte du pont Notre Dame
J’ai pleuré celle que j’adorais
J’ai pleuré mon amour et sa jeunesse enfuie
Le cristal scintillant de ses éclats de rire
J’ai pleuré sur les quais, j’ai pleuré sous la pluie
Et j’ai voulu mourir
A l’ombre d’un vénérable chêne
J’ai prié, j’ai prié
A l’ombre d’un vénérable chêne
J’ai prié mon envie de crier
J’ai prié les passants de passer leur chemin
De m’épargner merci leurs mots de compassion
J’ai prié bien des nuits et bien des lendemains,
Douce macération.
Sur les routes de la quarantaine
J’ai marché, j’ai marché
Sur les routes de la quarantaine
J’ai marché pour mieux me détacher.
J’ai marché dans les pas des marchands d’illusions
Leur logorrhée me fut un baume, un antidote
J’ai marché en aveugle, en quête de vision
Et j’ai usé mes bottes.
Me voici aujourd’hui arrivé
Fatigué, fatigué
Me voici aujourd’hui arrivé
Fatigué au bord du dernier gué.
#2
Posted 20 July 2005 - 09:52 AM
bien exprimé, mais triste, !
amitié
#3
Posted 20 July 2005 - 10:56 AM
#4
Posted 20 July 2005 - 12:16 PM
Magnifique ! Ce pont Notre Dame vaut le Pont Mirabeau, et m'en rappelle un autre sous lequel je ne savais plus pleurer (c'est de l'histoire ancienne, ayant déjà dépassé la fameuse route de la quarantaine...)
Quel rythme, quel balancement, quelle chanson, on s'y croirait !
Fasse le ciel que tu retrouves le même chemin que moi, que tu retrouves l'amour "sur la route de la quarantaine") ; dis-toi qu'on ne doit jamais cesser d'espérer : comme disait le grand Féré : "l'amour n'a pas d'âge".
Amitiés.
P.S. : ah quand les hommes laissent leur fierté de côté, ça donne de bien belles choses...
#5
Posted 20 July 2005 - 01:08 PM
Le chêne, lui, existe et reçoit de temps en temps mes visites
Michel
#6
Posted 20 July 2005 - 01:17 PM
Permettez pour une fois que je ne partage pas,
Le sujet, non la forme, des derniers tours de piste.
Quarantaine n'est qu'un nombre, dont il ne faut faire cas !
:-))
#7
Posted 20 July 2005 - 03:37 PM
Roseau, la quarantaine
Je suis toujours prêt à repartir
Le quinqua a du feu dans les veines
#8
Posted 20 July 2005 - 03:40 PM
#9
Posted 20 July 2005 - 03:47 PM
De pleurer au cinéma?
#10
Posted 20 July 2005 - 07:00 PM
#11
Posted 20 July 2005 - 07:34 PM
Ensuite, en lisant les commentaires, je l'ai adoré.
Moi aussi, la plupart du temps je me mets dans la peau d'un personnage et j'essaie de décrire les sentiments que je croirais avoir en pareille situation.
J'ai vraiment pris plaisir à te lire.
Amicalement.
#12
Posted 20 July 2005 - 09:43 PM
Roseau, la quarantaine
Je suis toujours prêt à repartir
Le quinqua a du feu dans les veines
Alors tout est en ordre, je n'aime pas les regrets,
Tout reste à découvrir à n'importe quel âge,
Le grand Charles disait '" Veillesse est un naufrage ! "
" Il faut imaginer Sysiphe heureux !" n'est-il pas vrai ?
Amitiés et bonne route..
:-))
#13
Posted 21 July 2005 - 07:31 AM
#14
Posted 21 July 2005 - 12:17 PM
Mais je respecte ; je vois ça comme un exercice de style : Michou a tout le bagage qu'il faut pour faire un grand romancier, mettre dans la bouche des personnages des émotions, des dialogues criant de vérité. (Moi j'en suis encore peu capable. Trop limité à l'autobiographie - avec du vrai, du faux... -) Je trouve que c'est du talent, que je n'ai pas.
Ca ne veut pas dire que M'sieur Michou est le gars qui, dans vie, joue la comédie - j'uis souhaite pas -.
Et sinon, il le dirait pas que c'est fictif cette histoire ; il chercherait à se faire plaindre, et ces demoiselles lui diraient "oh pauv' tit gars, viens te faire consoler..." ;-)
#15
Posted 21 July 2005 - 01:31 PM
#16
Posted 21 July 2005 - 01:50 PM
Bien-sûr. On ne me la fait pas à moi Y a toujours une part de vérité qui résonne au fond de celui qui écrit, un petit quelque chose qu'il a déjà vécu (même inconsciemment... enfin ça c'est une autre histoire...)
Amicalement.
Christophe.
#17
Posted 21 July 2005 - 09:36 PM
Permettez moi de dire un mot à la suite de vos commentaires: non, je n'ai pas vécu ce que raconte mon poème et pourtant, cette émotion que je livre avec mon poème, elle n'est pas affectée, et je l'ai ressentie aussi fortement que vous à mesure que j'écrivais.
N'allez pas croire que pour autant je n'ai pas connu de souffrance, sinon celle-là. Il m'est arrivé parfois de traîner au bord d'un quai avec un moral en berne et l'envie de mourir. Simplement, chez moi, écrire un poème est oeuvre de reconstruction, à la différence de certains qui ici font étalage de la noirceur dans laquelle ils sont à l'évidence englués.
De manière habituelle, je pratique plutôt l'humour et la dérision, non le drame. Comment ça démarre, alors, eh bien ça dépend: des fois le choc de quelques mots, des fois une idée rythmique, ici, le titre un peu remanié d'un roman de Paolo Coelho. Souvent, je ne sais alors pas du tout ce que je vais écrire, ça se construit à mesure
J'espère vous retrouver ici de temps en temps, et vous faire sourire, j'aime autant ça que faire pleurer
Bein amicalement
Michel
#18
Posted 21 July 2005 - 09:44 PM
Ce type d'inspiration n'est pas nouvelle ; y avait déjà Beaudelaire avec son spleen. Et puis on écrit avec l'humeur qu'on a... et avec le recul qu'on a par apport aux évènements
(...)"des fois le choc de quelques mots, des fois une idée rythmique, ici, le titre un peu remanié d'un roman de Paolo Coelho " :
"Sur le bord de la rivière Piedra je me suis assise et j'ai pleuré" : c'est vrai que des titres, parfois, ça inspire...
Amicalement
#19
Posted 21 July 2005 - 09:58 PM
Ton poème est vraiment Chouette.
plus sérieusement, tu as su transposer par son rythme et par tes mots des émotions autres que (comme tu le dis) la noirceur dans laquelle certains se complaisent. L'émotion passe, c'est l'essentiel.
C'est fou ce que les chênes inspirent, non ?
Cordialement
Quercus
PS : fort intéressants les échanges et commentaires également.
#20
Posted 21 July 2005 - 10:40 PM
#21
Posted 22 July 2005 - 08:36 AM
Au rythme de tes pas, j'en ai presque pleuré,
De prière en désir de quitter cette terre
En criant en silence, cette aveugle lumière.
Ton poème est magnifique d'émotions Michouhibou.
Et tout comme Quercus, j'ai apprécié les commentaires qui ont suivi.
balila
#22
Posted 22 July 2005 - 10:08 AM
La lave récente elle est noire, déchiquetée, coupante, tranchante (je l'ai observée en Islande) ; puis avec les années elle devient grise, pâle, sa teinte s'atténue, ses formes s'émoussent, deviennent plus douces. Elle a beau rester toujours séche, elle se couvre petit à petit de lichens, gris, verts, aux teintes bigarrées ; c'est fou comme la végétation apparaît vite et finit par la couvrir, doucement. Ca prend quelques décennies, quelques siècles, quelques milliers d'années (comme on peut voir avec l'Islande). Ca semble long mais à l'échelle géologique c'est une poignée de secondes.
A l'échelle humaine, ce qui repousse sur le coeur paraît long au début, mais ça ne prend que quelques années...
Christophe.
Ce qui nous détruit pas nous rend + forts.
#23
Posted 23 July 2005 - 11:44 AM
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