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Mal être, si c'en est un ! (silia)

26 November 2005 - 09:26 PM

Se savoir laide, le savoir,
Ne pas vouloir être consolée, ne pas vouloir.

Assez de mensonges condescendants,
Envie de toucher le fond sans épaule pour pleurer,
Le cœur plein de doléances désespérées,
Envie de finir seule avec son sang.

S’en aller dans la rue noire,
S’évanouir sans beauté illusoire,
Etre vaincue par l’impitoyable miroir
Et ne surtout pas demander d’échappatoire.

S’enliser dans cette triste fatalité,
S’y noyer sans regret,
Marcher sans cesse avec ce poids,
Les arbres pleurant à chaque pas.

Se savoir laide, le savoir,
Ne pas vouloir être consolée, ne pas vouloir.



sad.gif






Se faire charrier sans cesse,
Se faire rabaisser sans fin,
L’accepter avec tristesse,
Mais l’accepter si bien.

Croire que cela va de soi
Que l’on se moque de moi,
Afficher un fade sourire,
Se résigner à tout entendre dire.

Finir par y croire,
Laisser les gens hilares
Briser ce qu’il me reste d’estime,
Laisser ce perpétuer le crime …

silia

j'erre au gré des gens ...

03 September 2005 - 06:44 PM

Je plane au dessus des foules en brouhaha,
Silencieuse, je n’existe pas.
Je ne suis qu’un regard,
Deux yeux dénués de vie et d’espoir.
J’observe depuis mon ombre indiscernable
Les nuées d’individus instables,
J’observe ce qu’ils font, ce qu’ils disent,
Comment ils sourient, comment ils rient,
Comment ils pleurent, pluie d’hystérie,
Comment ils se battent, comment ils se ridiculisent.
Je m’imprègne de leur essence
Et je vole un peu de leur vitale énergie
Mon ombre prenant alors quelque consistance
Mais pas suffisamment pour se gorger de vie.

J’erre au gré des gens
Espérant trouver dans leurs vérités
Le moyen salvateur me permettant
D’échapper à ma condition de fantôme oublié.

J’erre au gré des gens…
Petite ombre envolée, emportée,
Petite ombre fatiguée
Avec ses yeux secs de trop de vent.

J’erre au gré des gens…

Saint Pétersbourg

23 April 2005 - 06:23 PM

Elle se tient immobile,
Statue de marbre nostalgique,
Dehors la neige volubile
Zèbre la nuit de lumière magique.

Elle a les yeux perdus au milieu des flocons
Dans lesquels se reflète une Russie vécue,
Un voyage,St Petersbourg offert à sa vue,
Une semaine cristallisée en tourbillons
De souvenirs ou de neige tardive.
Elle se rappelle le soleil et la chaleur chétive
Sur la longue et magnifique perspective Nevski,
Les soirées sans fin dans la rue Sadovaia,
Elle revoit ce qu’avait décrit Dostoïevski
Et regarde la neige française d’un sourire las.

Elle partait de son hôtel à la nuit bleue,
Trois stations de métro à regarder
Les babouchkas et les hommes aux yeux d’aciers,
Personnages pâles cachant une histoire qui émeut
Derrière ces visages impassiblement fermés.
Puis elle descendait et montait de longs escaliers
Pour retourner à la surface nocturne éclairée.
Là se trouvaient des groupes de vieux amis
Sur des bancs, à tinter de paroles la nuit
Entrechoquant les bouteilles de vodka bientôt vidées.
Elle allait avec ses compagnons de voyage
Dans des bars où se joue de la musique locale,
Alors elle demandait en quantités abyssales
De la vodka pour lui prodiguer rires et mirages.

Un soir, alors qu’elle rentrait avec ses amis
Ayant les yeux mouillés de quelques folies,
Elle a croisé sur son chemin accidenté
Un militaire russe dans sa chapka engoncé.
Elle ne sait plus comment, ni pourquoi,
Mais elle s’est retrouvée blottie dans ses bras
L’embrassant avec une ardeur décuplée
Par les inhibitions que l’alcool avait levées.
Elle s’est simplement jetée de manière cavalière
Sur la bouche floue du militaire.

Un autre soir à une table bien remplie
De ses compagnons Français bruyants et d’ivresse joyeux,
Elle s’est retrouvée isolée par quelque nostalgie,
Des désillusions et des rêves douloureux
Peuplant son cerveau embrumé de vodka.
Etrangère aux rires, dans un monde loin de là,
Elle n’a pas vu qu’un Russe à la table voisine
L’observait de manière trop insistante pour être anodine.
Quand il s’est approché pour faire connaissance,
Elle a sursauté reprenant soudainement conscience.
Au milieu des rires assourdissants de la tablée,
Ils ont parlé dans un mélange de russe et de français,
De poésie, de Baudelaire et de Pouchkine sans s’arrêter.
Quand enfin, épuisés de tant d’enthousiasme,
Ils se sont tus, essoufflés et apaisés
Le Russe lui a alors conté son nouveau fantasme.
La trouvant belle perdue dans ses pensées,
Il voulait sur une toile l’immortaliser,
Poète des couleurs, il a voulu transcrire
Dans sa peinture, la Française en fade sourire.
Elle a refusé, pudique et gênée de tant de flatterie,
Puis elle est sans adieu repartie.

Elle est toujours immobile,
La neige s’est arrêtée,
Elle a surs sa bouche tranquille
Le goût d’un baiser passionné,
Le goût d’une folle aventure,
Et elle a dans la tête une douce errance,
Un agréable murmure,
L’empreinte d’une romance.

à bientôt !

01 March 2005 - 06:37 PM

Bonsoir !
Je voulais juste vous prévenir que je quitte momentanément TLP pour faire un "break" et reprendre les forces que j'ai perdues pendant cet hiver. Je reviendrai probablement prochainement, au plaisir de vous relire dans un petit moment,
amitiés.
Silia

oubli de l'essentiel.

25 February 2005 - 06:55 PM

Oubli…
L’air frais de la nuit
M’enveloppe sous les étoiles
Et je contemple une fleur
Un à un perdre ses pétales.
Quand un oiseau venu d’ailleurs
M’emmène sur ses ailes
Admirer du haut du ciel
Les hommes s’agiter.
Mais là un ange
M’enserre de ses bras
Et me conduit en un lieu étrange
Où un Dieu me chuchote tout bas :

« Oubli…
Est-ce bien toi qui as vécu cela ?
Nostalgie…
S’accrocher aux souvenirs qui ne sont pas là. »

J’ai déjà combien de fois
Senti sur ma peau le vent froid,
Saurai-je m’en rappeler
Une fois enterrée ?

Les pétales chutent
Inexorablement,
C’est sans lutte
Que ma vie s’efface lentement.

Les hommes se débattent,
Moi j’ai arrêté
Et j’essaie en toute hâte
De me remémorer…

Une fée de ses ailes brillantes
Me guide d’étoiles en étoiles
Je les parcours bondissante
En évitant de leur faire mal.
Puis un centaure prend le relais
Je le chevauche incertaine
A travers d’immenses forêts,
Soudain de ses sabots freine
Et me culbute dans une eau glacée.
Là des serpents argentés
M’enlacent pour me conduire
Au pays des sirènes
Dont le roi vient dire
A mon esprit en peine :

« Oubli…
Est-ce bien toi qui as vécu cela ?
Nostalgie…
S’accrocher aux souvenirs qui ne sont pas là. »

Combien de fois ai-je admiré
Les astres luisants au loin,
S’ils venaient à s’éteindre demain,
Saurai-je leur éclat redessiner ?

Magnifiques paysages
Offerts à mes yeux sages,
Pourrai-je vous tatouer
Sur ma peau pour ne pas oublier ?

Sensations uniques,
Eclairs fulgurants du corps,
L’eau et l’air si pudiques,
Vous partagerez de l’oubli le triste sort…

Puissé-je fusionner
Avec ce qui m’entoure,
Quitter ce corps lourd,
Devenir l’herbe balayée
Par le vent rugissant,
Puis être ce même air
Courrant en colère,
Et me souvenir….

Puissé-je imprimer
Sur chaque parcelle
De mon être entier,
Le bleu du ciel,
Le goût, les couleurs,
Le bruit et l’odeur
De ce qui vit,
De ce qui est figé,
De ce qui est folie
Et me rappeler…

Puissé-je être le jour et la nuit,
Etre le lézard au soleil,
Immobilité sans pareil,
Buvant la lumière comme de la pluie.
Etre le hibou sous la lune,
Vol puissant et gracieux,
Embrasser de mes yeux
Les recoins les plus obscurs,
Sentir sur mes plumes
Le frôlement de l’air pur
Et me remémorer …

Mais c’est du film de Tf1
Dont je me souviens,
Des gloussements entre amis,
De certains lits,
Du travail à faire,
De mes cheveux teints en clair,
De ce nouveau pantalon,
De la cigarette sur le balcon…

Peut être une nuit, une journée
Viendront l’oiseau ou la fée
Pour me sortir des souvenirs
D’albums photo et du banal,
Pour pouvoir graver avant de mourir
Dans ma tête un peu de vrai et d’idéal.