Golvan

L’Hiver s’en est allé
La neige épuisée
A quoi bon rester ?
Comme un hôte qui dérange
Et a fini de plaire
Il s’en va amer
En prononçant ces maux :

Ton absence
Je suis seul
L’herbe est toujours plus verte dans la saison d’à côté

Je me rejouissais à l’idée du printemps

Voir les fleurs blanches
Ranimer le bois mort
Les insectes repoussants
danser dans l’air
Devenu presque tiède

Et ce vert vif et jeune
Qui nappe les jardins
J’y avais posé deux couverts
Et une chandelle , où
se consument mes dernières illusions

Je voulais te voir renaître , toi aussi
Mais t’étais tu vraiment éteinte ?
Si loin de moi

La lueur s’en va

Le soir devient subitement frais
L’hiver sans doute qui me rappelle

Mes yeux ont enduré
Tant de blanc épuré

Sur un lit allongé
Il me vient à aimer
Tout ce qui devient gris
Et même les souris…

Le ciel qui devient nuit
La mine de celui
Dont le sang est parti

On l’a saigné à blanc
Avec d’autres patients
Qui crient de temps en temps
Pour qu’on arrive à temps

Et danse le ballet
Que l’on trouve bien laid
Paroles, réconfort
Pensez pas à la mort !

Voilà la piqûre
Pour que ce soit moins dur
Et un médicament
Qu’on glisse entre les dents

Avec une paire de gants
Qui sont bien sûr tout blanc

Surtout ne pas toucher
Un sourire forcé
Une porte claquée
Un silence emmuré

Aucune de leurs mains
N’a caressé ma joue
Alors j’attends demain
Pas rassuré du tout.

Et quand voilà la nuit
J’abandonne le gris
Pour broyer tout ce noir
J’aimerais tant te voir…

Souriante, légère
Fais moi prendre cet air
Glissé dans tes cheveux
Avec ce tendre aveu :

Tu viendras m’enlever
Pour cueillir des roses
Avant que je n’ose
Te couvrir de baisers

Qu’en est-il du lilas ?
De son rouge foncé
Dont on s’est enivré
Tel un vin délicat

La douceur d’un verre
La tête en arrière
Baissons les paupières
D’ivresse éphémère

Je voudrais qu’un jaune
D’un éclat de faune
De soleil ou de fleurs
Nous sâoule de chaleur

Se baigner dans un bleu
Marine ou bien très clair
Et rire tous les deux
De s’aimer en plein air

Ceci n’est qu’un rêve
Le jour qui se lève
T’emporte doucement
Laissant la place au blanc

Il faudrait bien me dire
En absence de couleurs
Comment peuvent-ils guérir
Les maladies de cœur…

N'y tenant plus, je l'appellerai
Que dira-t-elle? ses premiers mots
Mais que lui dire ? serai-je prêt
Pourquoi cette peur, un peu idiot

Une voix posée,un timbre doux
Je suis à terre
Bouygues, SFR me rendent fou
Où me libèrent ?

La retrouver ?

Oui,mais trop tard
Beaucoup trop tard
Gros coup d'cafard

Les bras lestés,les main gelées
Sur son visage,la pluie glacée
Le pas pressé, d'une rue trempée

Ne pouvant plus la retenir
D'autres sont là pour la ceuillir
Le sale réseau,le ciel d'hiver
Pourquoi aurai-je encore souffert ?

Il vous fallait rester au froid
j'aurais seul soufflé sur ses doigts
Tout en sondant ses yeux
Essuyé ses cheveux

Ce soir n'en déplaise à vous tous
Ce soir on m'a volé la Douce..

Deviendrai-je jaloux
d'une bande de garçons
venant de je n'sais où
Courant à Besançon

Y guetter un balcon
Une douce tient salon
Là,derrière ce balcon
d'une rue à Besançon

N'y rentre pas qui veut
C'est bien là le drame
Que de vagues à l'âme
Chez tous ces malheureux

J'ai bien mal car trop tard
D'une rue de Besançon
Oublier un balcon
La teinte d'un foulard