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Tu te dandines dans la cuisine,
caressant la faïence grasse et les joints moisis,
tenant du bout des doigts une éponge pourrie.
Archétype même du flegme anglo-saxon,
dans ce fourbi, consciencieusement, tu replies des torchons.

Tu parles toute seule en agitant les mains
sous l’œil énamouré d’un auditoire canin.
Tu glousses, tu révasses, te gorgeant de café,
mimant un De Villepin par la foule harangué,
ou ton onctueuse belle mère au débit hachuré.

Damned, le voilà , au loin tu l’entends tousser!
Pour repaître sa seigneurie : pain, saucisson,
sans oublier, outrage odieux, le sacro-saint litron.
Il entre en beuglant ; Tyran puéril, multifonctions,
il fume, geint et rôte, sans nulle modération.

Stoïquement tu prêtes l’oreille à ses lamentations
le laissant paisiblement de son fiel se vider :
« Ta bouffe est dégueulasse, je suis le seul à bosser,
j’ai mal à mon bras gauche, je suis vraiment crevé …»
Rubicond et hagard, il s’assoupit, ce soir tu auras la paix.

[lacape]

bonjour tyfène !

quel tableau, j'en tremble :! j'espère que tu ne.........je sais cela ne me regarde pas !


bonne journée !

Rien de personnel dans ce texte, rassure toi.
J'ai un petit penchant pour le glauque, j'avoue, étant malgré tout d'un naturel plutôt guilleret.
J'essaierai de contrebalancer cet aprem avec quelque chose de + primesautier :wink:

Bravo ...c'est exellent ...il est melodieux en plus ...je le l'imagine bien enmusiqué

[mistral]

C'est malheureusement le vécu de nombre d'entre elles dans mon centre Bretagne; mais mis en vers c'est agréble à lire et bien dépeint.
Bonne journée.
Martine

[KERFON]

Est-ce l'emploi du temps ou le temps de l'emploi ???

KLC

[julliane]

Ce réalisme m'a replongée dans les ambiances d'Ettore Scola...

Ce texte par sa "mélodie" m'a emprisonnée , vite de l'air.

Relation de cause à effet. Bien vu :wink: