Les mots ont fini par se cristalliser dans les conduits, interdisant à tout son articulé de venir respirer l'air froid du soir.
Mais la pensée, elle, n'est pas morte, la pensée se tord dans une longue agonie, comme si rien ne pouvait jamais l'éteindre...
Alors, tout a disparu, sauf la douleur, atteignant peu à peu son climax pour ne plus jamais descendre. Elle, pouvait parler et ne s'en privait pas, me dit que son vrai nom était Réalité, moi, je l'avais toujours su malgré les illusions usurpatrices.
Désormais, elle était un monolithe au milieu du désert, et moi son esclave.
Alors j'ai pris une lame de rasoir et j'ai entaillé mon bras en divers endroit, juste pour voir le sang perler comme un étrange ruisseau, contrastant d'avec la paleur de la peau.
Et la douleur riait de me voir me débattre ainsi, pauvre papillon aux ailes arrachés, jalousant la liberté du lombric. Elle riait à grand fracas, car elle était mon sang, car elle était ma vie, et tous mes lendemains. Et moi qui ne savait plus pleurer...
J'ai attendu la folie, mais rien n'est venu, je souffre, c'est tout, comme un poisson avide de cimes. Je vous hais, à défaut d'éloquence.
Anti-matière
Started by Déserts, Dec 24 2005 12:40 AM
5 replies to this topic
#1
Posted 24 December 2005 - 12:40 AM
#2
Posted 25 December 2005 - 11:37 AM
Un texte dense et fort, de très belles formules intenses...
"Elle, pouvait parler et ne s'en privait pas, me dit que son vrai nom était Réalité, moi, je l'avais toujours su malgré les illusions usurpatrices."
"(...) pauvre papillon aux ailes arrachés, jalousant la liberté du lombric."
Bravo !
"Elle, pouvait parler et ne s'en privait pas, me dit que son vrai nom était Réalité, moi, je l'avais toujours su malgré les illusions usurpatrices."
"(...) pauvre papillon aux ailes arrachés, jalousant la liberté du lombric."
Bravo !
#3
Posted 25 December 2005 - 12:20 PM
chaud, fort, poignant, tes tripes ! ouaf, comme un coup !
amitiés
amitiés
#4
Posted 25 December 2005 - 08:23 PM
J'ai aimé te lire
#5
Posted 26 December 2005 - 12:10 PM
Je partage l'avis de Socque, de très belles expressions. A mettre au service de la vie...
#6
Posted 26 December 2005 - 04:31 PM
A te lire, j'ai senti la lame de rasoir dans mon bras, j'ai cherché à l'ombre du monolythe un abri du feu du désert.
Je me suis sentie dedans.
Ton texte a soulevé mon coeur.
Merci
Je me suis sentie dedans.
Ton texte a soulevé mon coeur.
Merci
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