:mellow:
Started by Manon Huot, Sep 15 2006 02:13 AM
10 replies to this topic
#1
Posted 15 September 2006 - 02:13 AM
#2
Posted 15 September 2006 - 09:53 AM
Bonne maîtrise
du vers classique
pour opposer
gentilesse et méfiance
amitiés
Michel
du vers classique
pour opposer
gentilesse et méfiance
amitiés
Michel
#3
Posted 15 September 2006 - 10:17 AM
Un bel éclairage sur la "bêtise humaine"
Comme quoi le sot du village n'est pas celui qu'on croit
Une belle fluidité et un bon choix d'images pour servir le propos.
Amitiés
Salam
Comme quoi le sot du village n'est pas celui qu'on croit
Une belle fluidité et un bon choix d'images pour servir le propos.
Amitiés
Salam
#4
Posted 16 September 2006 - 05:51 AM
Merci, Michel. Oui, j'ai éprouvé cette méfiance, d'où cette réflexion sur le village d'idiots dont je faisais partie avant de ressentir sa gentillesse.
Tu sais, Salam, c'est une histoire vraie ! J'ai vu cet homme pour la première fois à l'été 1998. Ce n'est que l'été suivant qu'il m'a apprivoisée. Oh ! Pas grand chose, bonjour, bonsoir, une salut de la main, et toujours son grand sourire. C'était rassurant, je ne saurais expliquer pourquoi exactement. Et désolant aussi, de voir les gens se moquer de lui, le repousser.
Étrangement, maintenant qu'on ne le voit plus, tout le monde s'interroge à son sujet. C'est à se demander où la bêtise humaine commence, et où elle s'achève.
Merci de votre lecture et de vos chaleureux commentaires !
Tu sais, Salam, c'est une histoire vraie ! J'ai vu cet homme pour la première fois à l'été 1998. Ce n'est que l'été suivant qu'il m'a apprivoisée. Oh ! Pas grand chose, bonjour, bonsoir, une salut de la main, et toujours son grand sourire. C'était rassurant, je ne saurais expliquer pourquoi exactement. Et désolant aussi, de voir les gens se moquer de lui, le repousser.
Étrangement, maintenant qu'on ne le voit plus, tout le monde s'interroge à son sujet. C'est à se demander où la bêtise humaine commence, et où elle s'achève.
Merci de votre lecture et de vos chaleureux commentaires !
#5
Posted 16 September 2006 - 03:55 PM
Cet homme ,que l'on rencontre sans doute dans tous les villages, je le croise souvent; il est heureusement là pour me rappeler à ma " condition humaine" et pour ma part j'ai plus de choses à lui dire qu'au reste des habitants.
Très beau texte; je t'ai déjà lue et j'aime beaucoup ce que tu écris parcequ'au delà de la prouesse littéraire on retrouve dans tes lignes, la sincérité.
Martine
Très beau texte; je t'ai déjà lue et j'aime beaucoup ce que tu écris parcequ'au delà de la prouesse littéraire on retrouve dans tes lignes, la sincérité.
Martine
#6
Posted 17 September 2006 - 08:59 AM
Exactement, Martine, notre condition humaine ! J'en ai appris davantage avec lui, grâce à quelques mots, un échange de regards, son sourire.
Son sourire, celui qui me faisait pleurer, tant il était pur, sincère, innocent et dépourvu de toute ambiguité. Et de le voir ainsi ridiculisé à cause de ce sourire me bouleversait, je versais dans la pitié.
J'ai compris peu à peu que c'était de moi dont j'avais pitié, incapable que j'étais de sourire ainsi, sans arrière pensée, gratuitement. Il me manque, tu sais !
Merci Martine !
Son sourire, celui qui me faisait pleurer, tant il était pur, sincère, innocent et dépourvu de toute ambiguité. Et de le voir ainsi ridiculisé à cause de ce sourire me bouleversait, je versais dans la pitié.
J'ai compris peu à peu que c'était de moi dont j'avais pitié, incapable que j'étais de sourire ainsi, sans arrière pensée, gratuitement. Il me manque, tu sais !
Merci Martine !
#7
Posted 17 September 2006 - 09:12 AM
Ah je vous aime vous.
Oui j'aime beaucoup cette sensibilité-là.
J'ai moi-même été dans un lointain passé une sorte d' "'idiot du village".
Je m'en suis sorti à la force du poignet, tous n'ont malheureusement pas cette ressource.
Si vous avez beaucoup de courage, il faut relire "L'aveugle" et "Une famille" dans les contes et nouvelles de Maupassant.
Je vous embrasse,
Harry
Oui j'aime beaucoup cette sensibilité-là.
J'ai moi-même été dans un lointain passé une sorte d' "'idiot du village".
Je m'en suis sorti à la force du poignet, tous n'ont malheureusement pas cette ressource.
Si vous avez beaucoup de courage, il faut relire "L'aveugle" et "Une famille" dans les contes et nouvelles de Maupassant.
Je vous embrasse,
Harry
#8
Posted 17 September 2006 - 11:06 PM
Citation (Harry @ Sep 17 2006, 10:12 AM) <{POST_SNAPBACK}>
Je m'en suis sorti à la force du poignet, tous n'ont malheureusement pas cette ressource.
oui, les filles notemment...
(désolé, il est tard...)
#9
Posted 18 September 2006 - 10:04 AM
Bonjour Harry,
Merci d'avoir offert un aperçu de ton vécu. On a beau posséder toute la sensibilité du monde, on ne peut qu'imaginer ce qu'un "idiot du village" ressent. Toi, tu sais !
Et s'en sortir à la force du poignet est remarquable !
Contrairement aux filles, comme le dit si bien Gaston, qui ont souvent besoin d'un coup de main
Merci à vous deux !
Merci d'avoir offert un aperçu de ton vécu. On a beau posséder toute la sensibilité du monde, on ne peut qu'imaginer ce qu'un "idiot du village" ressent. Toi, tu sais !
Et s'en sortir à la force du poignet est remarquable !
Contrairement aux filles, comme le dit si bien Gaston, qui ont souvent besoin d'un coup de main
Merci à vous deux !
#10
Posted 03 October 2006 - 07:21 PM
Citation (Manon Huot @ Sep 15 2006, 02:13 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Un village d’idiots
Comme tous les matins, il sillonnait les rues
De notre île étendue sous son pas incertain,
Son journal à la main, l’autre bras par-dessus
Un sac brun rabattu sur un flacon de vin.
« Bonjour mademoiselle, il fait beau aujourd’hui »
Disait-il sous la pluie, et moi, je faisais celle
Que la gêne muselle ou qui n’a pas compris
En m’éloignant de lui comme d’un criminel.
Mais cet enfant trop vieux au charme inoffensif
Me souriait, naïf, le regard bienheureux
Et saluait tous ceux qui l’évitaient, craintifs,
D’un bonjour explosif, ventru et contagieux.
Son cœur ivre d’amour et de fraternité
Recherchait l’amitié des gens aux alentours
Qui riaient de lui pour se revaloriser,
Fiers de savoir manier un aussi vil humour.
Souvent, voulant prêter main-forte à un voisin,
En bon samaritain serviable et empressé,
Il voyait rejeter son aide avec dédain
Comme s’il était plein de poux fous à lier.
Parfois, il s’asseyait sur le bord du trottoir,
Parlant seul sans savoir que, moi, je l’écoutais,
Étonnée par le fait qu’à travers son histoire,
Entrecoupée pour boire, il gagnait mon respect.
« Je me plais bien ici, marmonnait-il alors,
Quand il fait froid dehors, je déniche un abri,
Tout le monde est poli, c’est d’un grand réconfort,
Mais l’important d’abord, j’aime quand les gens rient »
Dépourvu de rancœur et bon, tout simplement,
Il vivait, innocent dans toute sa candeur.
Je le sentais meilleur que tous ces bien-pensants
Au nombril imposant de futiles valeurs.
Au retour du printemps, inquiète, je guettais
Son retour, mais jamais on ne revit l’errant,
Je croyais cependant que le monde éprouvait
Un quelconque regret d’avoir été méchant.
Mais c’était beaucoup trop espérer, j’ai appris
Combien être gentil indiffère les sots ;
Ce n’est pas un cadeau d’être simple d’esprit
Et partager la vie d’un village d’idiots.
Manon
Comme tous les matins, il sillonnait les rues
De notre île étendue sous son pas incertain,
Son journal à la main, l’autre bras par-dessus
Un sac brun rabattu sur un flacon de vin.
« Bonjour mademoiselle, il fait beau aujourd’hui »
Disait-il sous la pluie, et moi, je faisais celle
Que la gêne muselle ou qui n’a pas compris
En m’éloignant de lui comme d’un criminel.
Mais cet enfant trop vieux au charme inoffensif
Me souriait, naïf, le regard bienheureux
Et saluait tous ceux qui l’évitaient, craintifs,
D’un bonjour explosif, ventru et contagieux.
Son cœur ivre d’amour et de fraternité
Recherchait l’amitié des gens aux alentours
Qui riaient de lui pour se revaloriser,
Fiers de savoir manier un aussi vil humour.
Souvent, voulant prêter main-forte à un voisin,
En bon samaritain serviable et empressé,
Il voyait rejeter son aide avec dédain
Comme s’il était plein de poux fous à lier.
Parfois, il s’asseyait sur le bord du trottoir,
Parlant seul sans savoir que, moi, je l’écoutais,
Étonnée par le fait qu’à travers son histoire,
Entrecoupée pour boire, il gagnait mon respect.
« Je me plais bien ici, marmonnait-il alors,
Quand il fait froid dehors, je déniche un abri,
Tout le monde est poli, c’est d’un grand réconfort,
Mais l’important d’abord, j’aime quand les gens rient »
Dépourvu de rancœur et bon, tout simplement,
Il vivait, innocent dans toute sa candeur.
Je le sentais meilleur que tous ces bien-pensants
Au nombril imposant de futiles valeurs.
Au retour du printemps, inquiète, je guettais
Son retour, mais jamais on ne revit l’errant,
Je croyais cependant que le monde éprouvait
Un quelconque regret d’avoir été méchant.
Mais c’était beaucoup trop espérer, j’ai appris
Combien être gentil indiffère les sots ;
Ce n’est pas un cadeau d’être simple d’esprit
Et partager la vie d’un village d’idiots.
Manon
Chère Manon,
Quand on aime, on ne compte pas... parait-il !
Alors me voilà sur ton chemin à ramasser tes petits cailloux...
Voilà encore une histoire fabuleuse et qui me ravit !
Il fut un temps, quelques uns de mes textes (d'une longueur monotone ! ) défrisaient certains lecteurs... je suis heureuse d'avoir rencontré une plume aussi longue... pour nous narrer de si belles histoires et fortes de vie.
Merci à toi.
Nady-Mary
#11
Posted 04 October 2006 - 10:30 AM
Nady-Mary,
C'est drôle, j'utilise aussi des expressions genre "Ça me défrise" et "Ça me constipe", je les trouve assez parlantes
Merci de tes lecture, tu as fait remonter quelques poèmes, j'aime bien relire les commentaires d'alors sans avoir à me farcir la recherche pour y arriver.
Là, je vois que tu n'es pas remontée jusqu'à mon plus long poème, Petits bonheurs marchands, que je me permets de rappeler ci-dessous. Il a été lu mais peu commenté. J'admets que j'y ai été pas mal fort, mais c'était une très belle journée, alors si tu as du temps...
C'est drôle, j'utilise aussi des expressions genre "Ça me défrise" et "Ça me constipe", je les trouve assez parlantes
Merci de tes lecture, tu as fait remonter quelques poèmes, j'aime bien relire les commentaires d'alors sans avoir à me farcir la recherche pour y arriver.
Citation
je suis heureuse d'avoir rencontré une plume aussi longue...
Là, je vois que tu n'es pas remontée jusqu'à mon plus long poème, Petits bonheurs marchands, que je me permets de rappeler ci-dessous. Il a été lu mais peu commenté. J'admets que j'y ai été pas mal fort, mais c'était une très belle journée, alors si tu as du temps...
Citation
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