L’usine sommeillait on ne sait sur quelle grève. C’était peut-être un dimanche. Seuls les nuages sortaient en volutes des grandes cheminées. Le temps arrêté de la sirène du matin résonnait des pas vides du quartier ouvrier.
A l’aurore, le bistrot de quartier s’animait peu à peu des habitudes quotidiennes.
Le chat ronronnait plaqué contre le percolateur.
Il avait les mains abîmées par la forge de vulcain, les feux de l’enfer. Des torsades de fer avaient peu à peu pris possession de ces doigts. De ces mains devenues malhabiles avec le temps, il avait éveillé tant de fois le métal froid, tordu, torsadé, du rouge au blanc incandescent.
Assis au coin du bar, il pensait qu’il n’irait pas défiler avec les banderoles ridicules. Il était las des guerres, des anciens combattants, de ses médailles et des luttes.
De toute façon c’était juste un dimanche…
Accoudé à la table, Il lisait tranquillement un polar devant son canon de rouge.
Le bistrot...
Started by bohemia, Aug 29 2005 05:43 AM
7 replies to this topic
#1
Posted 29 August 2005 - 05:43 AM
#2
Posted 29 August 2005 - 07:06 AM
les mains d'or de lavilliers, ton texte m'y fait penser
tu as bien saisi cet état !
amitié
tu as bien saisi cet état !
amitié
#3
Posted 29 August 2005 - 07:53 AM
Tu as rendu magistralement cet univers du monde de la sidérurgie. En te lisant, j'ai cru revivre ce que mon grand-père nous racontait.
Amitiés
Laurence
Amitiés
Laurence
#4
Posted 29 August 2005 - 08:06 AM
merci à vous de passer dans ce petit bistrot de quartier d'une autre époque...
#5
Posted 29 August 2005 - 02:02 PM
Ton petit bistrot nous rappelle ce que nous oublions souvent, les vraies valeurs, merci Bohémia de ce texte sobre et fort.
#6
Posted 29 August 2005 - 06:52 PM
c'était tout simplement une autre époque...
Merci Elysa
amitiés
Merci Elysa
amitiés
#7
Posted 29 August 2005 - 07:08 PM
Tant qu'à troquer quelque chose, autant troquer un polar contre un verre de rouge :wink:
Belle ambiance surannée du temps où le bruit des forges et la sirène remplissaient l'espace sonore des quartiers ouvriers... Longwy, Monthermé, Gueugnon... Lorraine, Ardennes, Morvan... J'ai cotoyé ceux qui ont vécu les heures glorieuses de la sidérurgie, serrer leurs mains marquées par le fer, la fonte ou l'acier et écouter leur vie passée. Parce que là où il y a des forges, la forêt n'est jamais loin...
Merci pour ce beau texte, Bohemia
Amitiés
Quercus
Belle ambiance surannée du temps où le bruit des forges et la sirène remplissaient l'espace sonore des quartiers ouvriers... Longwy, Monthermé, Gueugnon... Lorraine, Ardennes, Morvan... J'ai cotoyé ceux qui ont vécu les heures glorieuses de la sidérurgie, serrer leurs mains marquées par le fer, la fonte ou l'acier et écouter leur vie passée. Parce que là où il y a des forges, la forêt n'est jamais loin...
Merci pour ce beau texte, Bohemia
Amitiés
Quercus
#8
Posted 30 August 2005 - 09:39 AM
Il avait les mains abîmées, par la forge de Vulcain , j'aime particulièrement
ce passage .
Amitiés.
ce passage .
Amitiés.
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