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#353636 Dès Aujourd'hui

Posted by sellatvn on 26 October 2006 - 02:04 PM in Salon de publication principal

Dès aujourd’hui.

Sur la plage,
grosse pomme dorée,
nous avons distingué
la lueur du mythe.

Nous avons dénoué
des bras plus fluides
que des lits,
fourmis d’amour.

Nous avons tué
l’ignoble prêtresse
aux énormes champignons.

Nous avons sauté
sur la barque
tissus de braise.

Puis nous sommes morts,
légèrement,
comme l’on rit.



#343141 Strat 8

Posted by sellatvn on 08 September 2006 - 07:33 PM in Salon de publication principal

Je note les commentaires, lecture du poème de vélo certainement plus poussé que l'écriture elle même. Ce texte je le redis a été écris à deux, et je dois avouer que le poster est effectivement provocateur. Nous n'avons pas pris de grand-mère spécifique, ni la mienne, ni celle de l'ami coauteur. La grand mère est un point de départ. Le point de vu de l'enfant se retrouve effectivement dans l'ecriture, sorte de vision immédiate sans fil conducteur hormis le bilboquet qui monte et descend. Le poème a réussi finalement même pour toi Vasavoirsi, car il fait ressentir. Et poésie ne veut pas dire aller dans le sens du lecteur. Le caractère gratuit est ce qui pour moi à le plus d'importence, nous avons ce soir là fait une trentaine de texte (5 planches, 17 tables et 12 strates), et à la relecture celui-ci n'est certainement pas le plus beau, mais celui qui me renvoie immédiatement une image.



#343089 Strat 8

Posted by sellatvn on 08 September 2006 - 01:32 PM in Salon de publication principal

Comme il fallait un vainqueur, je suis heureux que la morale soit celle là.
Il n'y a ici que gratuité, illuminations faites à deux et pour laquelle il ne me semble pas avoir auparavent autant ri.
Différencier, je crois qu'il est nécéssaire le poème de sa porté. "Je tue quelqu'un" n'est pas à prendre au pied de la lettre.
grand-mère... grand-mère... si la mienne est morte et j'en suis chagrin, j'aime aussi en imaginé une volante, abominable, pourvu d'un abominable petit fils qui observe sa chute.



#343078 Strat 8

Posted by sellatvn on 08 September 2006 - 11:25 AM in Salon de publication principal

Strate 8

Ma grand mère est dégueulasse,
elle a du chocolat sur la joue,
et elle pue la limace.

Poudre du ciel !
Nous l’envoyons paître
amas planté sur d’épais blocs de glace.

Nous l’envoyons au ciel,
avec ses culottes gigantesques,
qui prennent des allures de caves.

Ballon gonflé
qui retombe comme un navet
puis repart ! tourbillonne !

et rechute encore comme une fiente atroce.



#341282 Palabre

Posted by sellatvn on 29 August 2006 - 06:12 PM in Salon de publication principal

merci,
j'étais en vacances, en pane internet, et autres,
certainement depuis cette palabre...
A.



#341233 Toucher

Posted by sellatvn on 29 August 2006 - 04:24 PM in Salon de publication principal

Toucher

A cheval sur les toits
comme à l’azur triomphant,
nous nous étions frôlés.
Un nuage, ou quelque chose
de plus évident ;
l’été bien entamé
avait déposé sur nos joues
autant de gouttes d’eau.



#341231 Christ Régénéré

Posted by sellatvn on 29 August 2006 - 04:22 PM in Le petit salon...

Christ régénéré

Un petit pruneau,
quelque chose de docile,
où quand immense et tanné,
il s’offrit le plaisir de choir.

D’autres ne comprirent pas.
Pas tout de suite.
Suite à quoi,
on les traita de guêpes.

Mais pouilleux, serpenté,
malin comme un singe,
il n’était pas content.

Nous non plus d’ailleurs,
et pour cela nous lui offrons
trois petits noyaux de pêche.



#341230 Bicyclette

Posted by sellatvn on 29 August 2006 - 04:22 PM in Salon de publication principal

Bicyclette

La petite tranche d’arachide
dont on se fout comme du soir
parlait fort fort fort fort.

Parlait pour rien et parlait fort,
la petite tronche de cailloux gris
dont on se fout comme d’une pioche,
pioche à touiller les pots pourris.

La petite tranche de planche à clous,
qui set à rien, qui sert à tout,
dont on se fout scrupuleusement,
comme d’une nuit trop passée,
est maintenant partie…



#308321 La Fougueuse Aventure

Posted by sellatvn on 23 March 2006 - 04:21 PM in Salon de publication principal

La fougueuse aventure

La fougueuse aventure n’avait de fougue que l’espoir
qu’elle crotinait,
comme brebis crotinent à l’ombre d’un astre éclatant.

La lumineuse baie vitrée entrouvrait sa poitrine
et laissait voir deux seins,
rouges et livides comme une armée de mandolines
qui ne connaît de l’espoir,
que ce qu’on a bien voulu dire
aux tristes cordes arquées à l’abri d’un  torrent.

La fougueuse aventure avait perdu sa fougue
comme brebis lutinent
une fleur désaxée.
Mais les cœurs de vitre aux songes s’ouvraient
comme une fleur
ou comme un sexe.

Les cœurs s’ouvraient
comme une bouche
ou comme un sexe
où l’on crotine
comme brebis crotinaient.



#300431 La Faïence Rapide.

Posted by sellatvn on 24 February 2006 - 12:46 AM in Salon de publication principal

-LA FAÏENCE RAPIDE-


Le bol d’air se remplit calmement. Le bois coule entre les lignes, l’amour se scinde en deux, et si pour le sabre le vent n’est qu’un souffle créé, l’ivoire qui tient au creux de mes paumes s’effeuille à l’instant où mes mains le recouvrent. Le bol d’eau n’est qu’une tasse paraît-il. Le petit chien suit la reine, et dépassant le chemin de ronce qu’il affronte chaque jour, il s’en ira dormir dans sa maison de cuir. Mais que j’ai mal en soulevant mes yeux vers les miroirs qui renvoient l’arrière de la pièce. Au bord rigoureux de la soie, l’enfant en trombes d’eau s’écoule aux contrecoups de la cire, brûlé comme une torche tombée dans la nuit. Il se tient dans son étui plastique, longuement étendu de ses bras collés sur ses flans, écorchant ses ongles aux parois qui l’habitent. Il ne sait rien, il porte le songe comme un médaillon effritant son torse d’argent, et ses cheveux de suie tombent lentement dans un bol aux inscriptions merveilleuses. L’eau de vie est une aliénation semble-t-il. L’instant des glaces fertiles s’insinue dans les poitrines secouées au bout d’une ficelle, leurs filins de toiles amusent l’étonnante incapacité des nuages. Comme une règle d’eau, une règle d’amour, l’eau de sel, la ferveur blottit ses petits pieds d’enfant nu aux corolles pigmentées de ces seins volants. Le sourire que nous portons, remuant les ficelles dans nos phalanges précieuses, tyrannise l’esprit du soir, l’envie même que la mort avait de nous parler sur ses étendues de vase verte.

Le bol de lait récolté est maintenu précieusement dans les mais du prêtre dont les inepties impromptues ont cousu mille fois la bouche. Sur ses pieds de bois tendre, ses échasses d’oiseau migrateur, il a tant de fois embrassé l’ongle fusain que ses lèvres sont couvertes de graines d’étain. Soulignant sans faiblir l’obscurité de sa coupole, il accueille les poudres d’orfèvre, l’extrémité de sa quête que lui tend les ficelles que l’on tient. Le bol d’air s’évente en son milieu et les trésors, les baisers, qui s’écoulent sur le sol écorche la netteté de la robe blanche.



#300428 Etude Intuitive

Posted by sellatvn on 24 February 2006 - 12:14 AM in Salon de publication principal

-ETUDE INTUITIVE-


Cerné de filaments de poussière liés aux briques des structures que je dépassais, je courrais telle une cuillère se débattant dans son cloître choisi. Nul enfant ne résultait de cette course à l’ampleur désorganisée, mon énorme jambe franchissait des corsets de mouches, des parapluies retournés d’orties. Des jours qui croissent sans l’horizon pluvieux de l’exactitude, des jours ou des plages qui voient mon ombre courir, fouetter les carcasses des cintres passants. Quelle idée fleurissait dans la pluie et le coton emplissant ma tête, le poids de ma puissance lumineuse fléchissait mais dans l’espace voilé que cette absence paraissait mesurer , une immense gratitude enveloppait mon courage. Dépassé par la grande sommation d’horloger , je courrais sur le bronze de la table basse et mes poignets gigotant comme des tulipes à la proue flottante d’un moulin, se détachaient de leur socle de verre. Je n’ignorais pas le temps, je déplaçais son aiguille sur les cheveux vermeils de mon abstraction.

Quiconque me discerne à cette heure d’ambre chaud ne pourrait dépasser la brume de mon ombre feuillée de larmes. La tête démesurée du loup, la tête en arche myosotis : je suis la proie de ma propre absence, l’orgueil du buste félin, du fil en forme de nageoire. Nageant sur une rangée convenue de chèvrefeuille, l’horloger mettait des pions sur le front des jeunes filles puis choisissant des ces pions les plus belles armatures, il criait dans un cloître marin. Reprenant ce qui la veille n’avait tremblé que faiblement entre ses doigts, l’horloger souligna les seins de la jeune fille d’un long coup de fusain. Quel emportement divin, quel silence aperçu dans ces lustres coulissant vers le sol, la jeune fille, une amertume tombant comme feuille à l’écaille de ses genoux, fredonnait lentement. Lentement, la pluie qui s’écharpe en gousses d’eau aux épaules du tablier, et ses yeux d’âpres consolations qui emportaient mon corps faiblement jusqu’au sable. Je courrais telle une montre oubliée aux tiroirs de ce bandit. Cerné par la mousse, par les rayons maudits qui dans les roches se reflètent, je dépassais les premières circonstances qui m’avait transporté. A genoux, j’en découvrais d’autres, puis sur le ventre d’autres encore, et comme l’horloger avait perdu son temps à tenailler les portes des courants malades, je pris d’autres saisons en ma faveur, je courrais vers une immense forêt de passions chaudes endormies.



#285645 Le regne détruit.

Posted by sellatvn on 09 January 2006 - 11:07 AM in Salon de publication principal

-LE REGNE DETRUIT-


Des cochons comme des nuages écartelaient le ciel de pigments filés de rose, d’une poussière de chaire flasque et de l’unique son frappé fuyant de leurs lourdes mâchoires. Des énoncés automatiques, des guerriers aux muscles étincelants supportaient ces éclairs de résignations. Et moi, le nez au ciel comme l’on monte aux lustres l’échelle des songes, j’interrogeais les masses écornées de mon arc perceptible. Dans ses mains de gravier, le petit vagabond passait la tête de paumes et d’autres, en tirait les cadres et les tableaux, puis y versant d’autres sons à l’écho d’une couleur, refermait la fine ellipse qui traversait le front, en chantant, qui traversait le front. Une armure en écaille, cela est, ce vêtement, parsemant le buste du jeune enfant, et reflétant les gouttes de la nuit, aux interfaces de la tortue. Une armure en écaille de tortue, et le corps même de ce dompteur qui bouge, qui aux cordes éblouies d’archer se prépare à avancer vers la porte ouvrant aux marteaux l’étrangeté de la mousse. La neige fluide, disloquée par le cuir ensorceleur des bottes, s’élevait au niveau de ses cuisses, ainsi qu’il me voit, je le vois entouré d’une brume blanchâtre. Le petit vagabond avait dans ses mains la tête de l’être à cloche pied, la tête du navire perdu, du serpent moqueur. Avec ma langue terrassant en deux points l’extrémité de mon affolement, j’étais l’objet. L’objet de ce fou bandit, l’objet choisi de ma route, dépassant subtilement la crainte par l’étendu d’être vécu. Du moment où l’index posé sur ma tempe, les doigts égrainant le papier sont l’abstraction, l’union fertile du tamis où l’on me passe et du chant pur de mon arrivée sur la grève. Je violente la mort, je la dépasse et transfigure son visage par l’appel. La plaine ou le désert, que sais-je, aux lignes verticales, aux refrains de l’amour seul règne de mon âme.

Je suis le mendiant en tissu de braise, le profanateur de théière, la part belle à l’ignorance. L’espace même de l’ignorance, le passage. D’une fleur à l’autre, d’une amulette aux poussières mortes de la plaine, je suis la captation immobile de tout ce qui fuit, du rêve tel que l’homme l’épouse aux plus noires brumes. L’amour et son enfant écorché traversaient le ciel, la couche de leur fruit échouant sur le sol, et par trois fois l’étoile qui éclate sans raison, se disloque et renaît aux contrecoups de leurs voix.



#285644 Dernières cartes.

Posted by sellatvn on 09 January 2006 - 11:06 AM in Salon de publication principal

Merci, à tous trois.
C vrai que les deux dernières strophes s'essouflent quelque peu.



#285347 Dernières cartes.

Posted by sellatvn on 07 January 2006 - 02:09 PM in Salon de publication principal

-DERNIERES CARTES-


Nous déployons devant nous les hommes et les femmes qui, frappés par l’écrin de l’oubli, se noient dans le vase à bords fermés. Nous déployons devant nous l’effervescence d’un ciel contenu, l’écho d’une plaque terrassée par mon chant et la farandole d’ivoire acharnée l’orgue divin. Nous déployons mais avant, que sont nos doigts ? Quelle beauté les drape au contre-jour des astres sur l’étang de morts éventrés ? Les uns les autres, sur les planches en bois, ils se mêlent, ils se lient, ils terrassent avec les doigts d’ondes en fer des mannequins de mousse, poupées de corail. La femme à tête de fennec entrait dans cette fiole, à l’instant même où son image avait été déployée. Entendez par là que le concret et l’abstraction s’étaient filés, écharpés l’un l’autre, comme seul la mer et le vent s’unissent aux bords médusés de la lune. Je ne distingue par la finalité de mes singularités déambulatoires, aujourd’hui l’horizon couvert d’une neige épaisse, le tic-tac effroyable du verre trépassant mon poignet, l’illusion de découverte, chaque jour. L’illusion de créer ce qui parsème déjà la clarté du ciel. Et pourtant je déploie, nous déployons, des trésors d’insouciance, le songe à en perdre haleine, la buée craquelant la vitre. L’homme à nez de merle, à la gourde versée entre ses narines. Vivement nous détournons nos yeux mais son reflet furète, vient chasser notre révulsion jusqu’au confort de nos positions. L’homme à la gourde, l’homme à nez de merle, nous allons pour désaxer l’enfance, désaxer les ventres, y semer notre amour même s’il n’en germe que d’hideuses tiges d’épine.

Nous déployons devant nous le monde tel qu’il reste, tel qu’il nous faut le créer, les fossettes polies des plus belles femmes, et les plus beaux saladiers pour y contenir leurs larmes. Tout est à faire, à recréer, de la friche, lande d’arbres nus et de buissons de sel, il ne reste que le petit point, l’infime commencement lumineux du cristal, avenir.

Nous déployons, l’homme à la gourde, l’homme à nez de merle, et la femme à tête de fennec, réunis par l’improbable destin. Nous déployons des vallées d’enclumes, et si las comme une souche, nos bras s’éternisent dans l’indolence nocturne, ils déploient, chaque jour, nous déployons.



#284861 Espoir.

Posted by sellatvn on 06 January 2006 - 09:57 AM in Salon de publication principal

-ESPOIR-


La dame à la rose m’attend. Avec ses cheveux d’arrivée déloyale, elle me tend, lorsque je rentre, un livre blanc sans aucune page. Elle se lève, me regarde longuement puis me dit : « Il est à vous, vous me le rendrez ». Le petit chien dans le sac à main savait bien que l’entreprise que l’on me destinait était impossible, ou alors imperceptiblement scellée par l’idée de mon orgueil. Je suis resté sans pouls à force d’attendre la dame à la rose. La petite croix blanche au sommet de mon front désosse depuis longtemps l’envie qu’il me venait d’aborder la beauté d’une souche sur le gris-vert de ma complaisance. Je bénis les lèvres de la dame à la rose mais plus encore je crains ses yeux et l’espoir gainé soupesant mon inactivité. Le malheur est une perception guidée qu’il faut chaque jour s’efforcer de combattre mais, il en va de même de cette abstraction qu’est : bonheur. Je foule des marches de briques, des lits de passion, mais les jonctions qui s’opèrent dans ces tempétueuses migrations n’ôtent rien à la mélodie d’abat-jour de la dame à la rose. Je partirai certainement mais cette entité naissante m’aura précédé dans ma fuite.

La dame à la rose m’attend, l’ange qui chante sur le portique de la cathédrale souffle des cylindres de papier à la stupéfaction passante. Les bains d’attente, les glaciers d’offrande, quelle médaille s’ébroue sur son cou ! Avec mon cœur improbable, mon parchemin troué, j’observe sans crainte l’égalité de mon espoir. De ci, de là, je sème et laisse à d’autre le soin de récolter. Il fait froid dans la chaumière, la dame à la rose apprend les poèmes de la bouche de l’écureuil. Il faut partir maintenant, je sème et j’éclate, j’attend sans feindre mon amour.



#284785 Chute au duvet

Posted by sellatvn on 06 January 2006 - 12:05 AM in Salon de publication principal

CHUTE AU DUVET-


Je courrais sur la fournaise de la ville, bouche ouverte, prêt à cueillir les flocons tourbillonnants, encerclant mes moulins accrocheurs de gravier. C’est une heure où toute distinction vivante déserte ma perception aux angles de pierres molles des rues que j’emprunte, c’est une heure d’errance suspendue aux filets d’ardoise de l’instabilité. Je courrais dans une boue tenace, fixant mes pieds aux goudrons, explosant en multiple directions à l’instant de l’extraction. Sur la double extrémité de mes points cardinaux, deux grandes boules de taille humaine roulaient vers moi, sur leurs poitrines, un mot inscrit en blanc à la structure d’ébène me fixait puis rentrait dans le mouvement circulaire, de nouveau me fixait, puis rentrait. Je courrais mais les deux boules emportées par leur élan et par la tentation polaire s’approchait de mes talons pourtant labourant la neige en béances portant ma marque. A présent, et la lune en porte les trous, les boules me laissent plus distinctement accrocher l’inscription terrassant leurs bustes : SILENCE OPTIQUE.

N’obéissant plus au flux nerveux de ma débordante terreur, mes jambes cessèrent leur martèlement creux. Les boule SILENCE OPTIQUE roulaient de plus en plus rapidement et, sentant l’impact, j’égrainais quelques mots, prière vaine à l’attention de ma chute : « Une urne de lait, un verre d’agrément, soupèses ma paupière dans son abri de brindille. Une langue de pierre, un paquet d’argent inutile. » Les boules roulaient, mes jambes infiniment fixes. A présent ma bouche se tord, les sons inhumains qui en sortent ne forment plus des mots, à peine des syllabes. Sacrement de mes funérailles, l’oraison égale à l’opacité de mon raisonnement devant la densité de mon impossibilité. SILENCE OPTIQUE, voici les fléaux sur la crête de ma résistance, mais, à la faveur d’une improbable inspiration, mon buste enfle, et les deux boules séparées l’une de l’autre par mes os SILENCE OPTIQUE.

L’impact éclata d’une gerbe de lumière d’or, formant un colonne du goudron jusqu’au ciel, dont je suis l’épicentre. Mon corps est d’une matière impalpable, lors du choc, de la rencontre des deux masses, j’étais hors de la pièce, ou alors j’y étais mais traversé d’innombrables gouttes d’eau, incroyablement transparent, de l’unique texture de la feuille. Quand tout fut fini, quand l’onde à la colonne n’était plus qu’une étoile au plafond des divinités, une page atterrit sur le sol. Je ne pus dans ce silence marin que me baisser pour la ramasser : SILENCE OPTIQUE.



#284501 moteur torsadé.

Posted by sellatvn on 05 January 2006 - 10:42 AM in Salon de publication principal

-MOTEUR TORSADE-


J’opère sur l’index une soustraction dénuée de toute logique, d’un chiffre, j’ôte un autre chiffre lui étant supérieur : sans nul doute me voici sous la mer. Un pélican aux plumes sublimes déplore la terreur de ma méthode, délaissant les friches lézardées des terres froides, il surplombe l’azur protecteur jusqu’à l’exact pont où coule mon corps. Par dessus la mer, en prenant l’axe ondulé de vagues, nous sommes à égale distance, et malgré le sel qui me ronge, je peux fixer ses variantes trajectoires. Opérant sur mes doigts une autre formule, je bas vivement des orteils et, franchissant la crête d’écume, je flotte. Le pélican, obéissant aux mouvements de mes ongles, se pose sur la surface de l’eau, les plumes frôlant mes cheveux trempés. Multipliant, nous multiplierons, pélican perméable à l’horizon de ma chute.

Il faut que le regard se pose, il faut, délaissant le rythme régulier des murs de glycine, extirper les équations des cavités où elles dorment. Barrant la route à la chance, nous n’opérons que par méthode et si, pour que sa structure persiste, je dois terrasser à mains gorgées de certitude l’échine sanglante des vallées de la gloire, je m’y évertuerai avec passion. Je bifurque à gauche et systématiquement dans cette direction, dans mes bras, tombent des boites de clous, et face à moi, une robe de lin translucide avance en cueillant de la manche les pommes des petits arbres l’entourant. A l’ombre elle détient la capacité d’attraction irréversible, sur ses fines dentelles se dessinent savamment des membres, tête, jambes, puis bras et enfin mains soupesant deux ombrelles. J’ai ramassé des petits cailloux bleus et presque miroitant la face les regardant, puis m’élançant vers la silhouette, j’égraine ces paravents d’espérance aux paumes de la soupçonnée. Un à un compté, de quelle méthode puis-je être le détenteur ?

Sur mes avants bras, comme des germes d’acacia, fleuri l’énoncé compris de ma texture de sabre. Je lance à la dérobé l’opulente poitrine des femmes interdites puis je piétine ces cylindres de lait avec rage et éclatement. L’ombre de la robe et celle de mon destin se joignent en un bouquet de fleurs fanes. Je me dévêts et retrouve la nudité partielle de toute logique, frappant des doigts la cloche de l’autorité morcelée. J’ouvre une porte, j’en ouvre une autre, et comme le seul horizon d’un tel comportement est le renouvellement de chaque poignée, je m’éteins sur le seuil de ma détresse.



#283978 Fragments d'amour.

Posted by sellatvn on 03 January 2006 - 07:48 PM in Salon de publication principal

risqué?



#283972 Fragments d'amour.

Posted by sellatvn on 03 January 2006 - 07:33 PM in Salon de publication principal

-FRAGMENTS D’AMOUR-


Sur chaque route, chaque digue, de la colline aux ruches fourmillants, aux marais de vase et d’inspiration, l’être aimé reste le seul monument digne d’épouser mes mains d’hippocampe. Aux reflets partis de l’effroyable quotidien, l’argument mis à ma disposition est un joyau innommable, une perle de fougère aux sacrements d’aigles blancs. Sans trêve, les routes jonchées d’inutilité s’érigent, et sans raison mes pas les foulent, comme si l’horizon humide de l’écume résolvait l’impossibilité u renouvellement. Une gourde d’eau claire accrochée à la taille, ma danseuse des tisserands dirige les bougies au confort du chandelier. Et moi, fourmis de soumission, j’attend sous la table où elle posera ses pieds.

Une petite pèlerine à rabat sur son dos, du sucre et du miel inscrits à l’emprunte de ses bottines, voici la douleur enfantine, la bénédiction du couteau à la lame douce, la folle peur du vide. Ses boucles de cheveux lisses, filet de papillons aux ailes soyeuses, sont une nourriture qui ne connaît d’achèvement et qui , pour peu que l’on détourne une ultime fois l’orage au foyer de sa prison, sera infiniment gorgée par mes mains en gouttes d’eau. Le nom que j’égraine sans lassitude à l’abris du soleil couchant délabre le front des arbres si nus face à l’entêtement de ma poitrine. Infiniment je songe à l’instabilité qui me guette mais par moissons d’embruns, l’éclaireuse de la passion cloisonnée apporte la tranquille couche permettant à mes bras de dormir. Faut-il que la fermeté de mon appel soit le fruit de sa tendresse ? J’oses implorer la grive et l’épervier pour qu’ils me maintiennent au cœur de la souche, parchemin d’odes apportées aux couronnes de sa gloire.

Qu’il me lamente la plaine, qu’il m’interdise le creux de mon refrain, je serai toujours plié dans la sécheresse de ce clair de terre. A genoux, rempli de l’immense plainte qu’apporte ses doigts sur les parcelles tordues de mon chemin.



#283952 de la foule à l'isolement.

Posted by sellatvn on 03 January 2006 - 06:25 PM in Salon de publication principal

-DE LA FOULE A L’ISOLEMENT-


De haut en bas, l’amour que nous frappons trois fois. De points en points, nous lions nos rêves en d’autres points. La femme assise semble l’espace béant que chaque jour, nous cherchons à enfanter. Etre le fruit de l’amour, n’est-ce pas le destin que l’on nous avait promis ? De la noblesse, s’élance une perception d’angle creux, une cavité cérébrale détenu par les mains poisseuses d’insectes aux cous d’enfants. Dépeuplant la larme du refrain, il me faut dorénavant dévoiler l’intégralité de mon essence : des fils d’ormes glacés serpentant mes entrailles aux pourpres pigments soulevant ma chair. Je ne ferais aucun mystère quand à ma nature : des paravents nocturnes de mes pupilles aux luttes damnés de mes pommettes déchues. J’ouvre et je tends.

Qu’aurais-je à défendre ? Je suis l’enfant nu qui écarte la plaine de ses bras frêles et tendres. Aucune lutte ne saurait me fendre car, opaque comme la tempête, têtu comme la jonction d’écume à mes lèvre, je fuis. A vive allure, mes membres de pierre ponce dépasse l’idée même de la vitesse, mon cou qui se tord d’un bout à l’autre du torrent fixe l’amour d’algues irisées. Assis sur la mollesse, un pic de bronze transperçant le velours agacé de mon siège, j’attends l’arrivée de l’inattendue. J’espère, labourant le paravent poisseux de l’espadon, la création d’une autre matière capable de combler l’ascendante distance me séparant de la béatitude espérée.

De points en points, je lie mes rêves en d’autres points, qu’une espérance sirupeuse sera la barre du métronome impassible avec le jeu que l’on épouse sur les sublimes touches d’ivoire. Des traits noirs surviennent les traits blancs et l’on fait croître ce pouvoir d’invention avec la fugacité de phalanges anonymes. Je place sur le tabouret de l’innocence l’image de l’espace creux : une femme assise sinuant dans la cire qui la noie. De haut en bas, l’amour que nous frappons trois fois, une règle en écaille de sirène tapote l’interstice formé dans le val de ma nuque. Et l’adorable fougue sautille au sommet de mes genoux…



#283628 La sorcière

Posted by sellatvn on 02 January 2006 - 07:39 PM in Salon de publication principal

-LA SORCIERE-


Avec des langues de crapauds, elle frappait sans vergogne l’arrête boisée de la table, les pauvres besogneux étaient reclus dans l’effrayante pièce d’où l’on ne s’échappe qu’après avoir embrassé trois fois le comptoir plein de cendres. Une voix de ferraille s’élève avec dans les bulles de suie qui en découlent, les mots les plus horribles qu’une identité pourrait connaître. Les plus nobles résumés dans une cage, redécouvraient la mort que l’on sabre sans honte et déflore les matins revenus sur des nappes blanches à carreaux rouges : c’est la haine qui monte ! Et venez vous y lover, cette mort sans rire, cette belle mort qu’il nous reste à inventer.

Le soir, aux feuilles de martin pêcheur, dans son cloître, elle avançait sur une dérangeante ligne d’épine, et pieds nus, elle s’enfonçait jusqu’à l’os de sa hargne. Il est clair que tout sentiment se tait lorsque, au loisir d’une bâtisse sûr, on entreprend d’en fragmenter la substance. Et comme le jour s’emporte, comme ma raison n’est plus qu’une pointe de pétale qui vole d’arbre en arbre sans ne plus s’assouvir, j’apprend cette nouvelle danse. Prendre deux par deux les iris d’un amour plein et serein pour effeuiller leur union dans un bol d’eau où surnage une lettre. Tu m’avais envoyé la pureté glaciaire sur des timbres d’argent portuaire, et si mes doigts déflore cette folle pulsation , je n’en déplore pas moins le courage qu’il me manque pour te bénir aux divagations de ton corps. Un carré de papier reste le carillon le plus familier de mon quotidien en lustre d’étourneau.

La femme chantait, à son nez de crochet la sorcière, mais sans porte d’attention à son pénible labeur, bien vite elle se tut. Seulement, pour en occulter parfaitement la résonance, il faut ouvrir les armoires de l’oubli, laisser miroiter dans cette cuve le spectacle de la rédemption factice et refermer les rabats quand, ivre de désir, la femme à croche s’y sera introduit. D’une avancée, la damnation bien pauvre tinte la cloche, l’arrière garde de la haine recluse dans les boiseries. La foule d’image qu’apporte la source prend l’écrin dans les rides les plus pénibles, et si leur vue reste insupportable, leur mention se tisse dans la matière même de notre salut.



#282972 La fuite d'argent.

Posted by sellatvn on 31 December 2005 - 04:04 AM in Salon de publication principal

-LA FUITE D’ARGENT-


Comme une floraison de fourmis aux confins tamisés d’un tiroir mou et changeant, j’avance sur une rangée de fleurs pourpres, et, sentant à mes talons, le souffle d’une mygale, j’accélère les pierres sur mes sabots fendus. Portant sous son bras un petit panier filé de lierre, la femme qui me devance et que je suis, avait déposé dans son urne végétale les fagots découpés de mes doigts. Le ciel qui se changeait en gueule de loup à chacun de mes pas, enflait d’une rumeur sourde de toile frappée par les baguettes de l’obscur. Et moi, de quelle peur absurde étais-je l’enfant ? Pourtant les pattes fébriles de ma mygale sont les mêmes, la fuite identique que l’on oriente aux lignes blanches.

Et la lune, la mangeoire céleste des moutons d’étoile, sortait de la boite comme un diable qui se mort la queue. Sous une arche faite de deux saules joignant leurs branches en un cœur dissous d’absolu, j’avais posé mes pauvres jambes dans l’opacité du lac. J’enfonçais mes orteils dans la vase comme on le fait du sable, j’orientais mon destin au foyer de cristal que nul homme n’aurait su atteindre. Haut sur les rocs, ma tête –décomposition des bouches précieuses-, j’affrontais l’ombre stagnante arrimée au ciel et brandissant un poing ou la foudre tombait, je pointais du doigt la perfection divine, toujours cachée dans la lenteur des nuages parsemant la voûte.

Mais la femme étendue sur les traits tranchants de la falaise appelait mon sang. Telle la sirène, aux rides d’églantiers, je répand la moiteur de l’écume et la boule fumante de ma soumission. Aplati sous son cœur, je brodais des tables, je brodais les fils de mes jambes pour qu’à l’autre fureur, je puisse sans attendre courir, échapper aux mâchoires claquantes de la plaine verte perlée jaune. La vue de mon crâne répand des larmes à quiconque risque d’y étendre son front. La porte au milieu du champs ne sert à rien : on peut facilement la contourner, et mon âme –au fond qu’est-ce ?- si l’on en dépèce les broderies de cuivre la contenant, sera piétiner comme on le fait du vin de l’armoire aux songes.



#282971 l'odeur organisée.

Posted by sellatvn on 31 December 2005 - 03:48 AM in Salon de publication principal

-L’ODEUR ORGANISEE-


Par la courbe, la hache frappait du ciel à la mer sa lame soudaine de peuplier. L’enfant roi répétait les mots mous de l’arrière de la mousse aux rédempteurs de sa dynastie. S’il met sa tête sur le marbre froid à l’horreur de l’échafaud, il sentira rapidement se répandre son long destin cramoisie, sa mort recouvrée aux contrecoups de son sang. Placée dans une bouteille de verre épais, au socle haut comme un pouce, la langue de lézard nageait dans le vin, et l’enfant soupirait quelques mots aux reflets de l’image : « ceci est mon sang ». Une langue de reptile plongée dans l’opacité du vin. On appréhende tout aussi clairement la puissance d’une couronne et celle de l’épine mais si l’on répand ces deux traits dans un espace clos, la fulgurance de leur rencontre coupe l’articulation de chaque membre et jusqu’au feu brûlant d’un mensonge plus têtu que la vérité délabrée.

Griserie de la planète, que la vie soit courbe comme une étoile ou plastifiée par l’écho d’un voix tremblante. Je cours sur les touffes d’herbe grasse et mélancolie décharnée par les cris de la chouette. Un chapeau en poil de souris sur mon petit crâne, en passant par la rue de la République, les femmes se courbent devant moi, déposées comme des diamants d’un bout à l’autre de leurs doigts, des lettres s’empilent, indiquant la folle adresse du lichen à poudrer. Je n’ai su les retenir et comme un visage que l’on couvre abondamment de sable, le reflet de leurs yeux bleutés s’estompa aux contours de ma main. Relevé sur une poutre de cuivre, l’enfant roi, tel un bandit, écartait ses bras et arrivé au recoin le plus visible de sa folie, il déchira son petit bracelet de tissu. Une femme munie d’ailes de papier crépon se plaça face à lui et, passant ses doigts dans les cheveux d’argent , elle lui répéta ces bribes de pain dur : « ceci est ton sang ».

L’enfant s’allongea sur une pente, les bras collés à mon corps disposé identique. Puis prenant une lame dans la poche de mon blouson, il se répandit sur l’asphalte.



#281947 L'autre passion

Posted by sellatvn on 28 December 2005 - 08:53 PM in Salon de publication principal

acharnant je maintiens



#281937 L'autre passion

Posted by sellatvn on 28 December 2005 - 08:32 PM in Salon de publication principal

-L’ AUTRE PASSION-


Deux vieillards, assis à la table de l’habitude, tiraient chacun l’extrémité d’un chapeau de paille disposé au centre de la surface boisée qui tremblaient sous les contrecoups de leur traction. Une petite grenouille se tenait dans la cavité au sommet du chapeau et, par instant, un des deux hommes criait sous l’effort plus violent de celui lui faisant face. Habillé d’une chemise rayée verticalement blanche et noire, je me tenais debout devant la table, entre les deux personnages. Une femme riait incroyablement fort, et quelle chaleur se dégageait des traits pourpres des combattants ! D’autres personnes entreprirent de frapper violemment des mains mais c’est alors que les lanières tressées du chapeau cédèrent et que les vieillards basculèrent, un morceau de paille entre les mains et la tête éclatée sur le sol.

La grenouille sauta à l’éclatement de son nid, et mue d’une destinée cocasse, atterrit sur le pli poudré d’un bouton, liant deux bandes de tissu à l’épaule de ma chemise. Je sortis. Dehors, une plaque de bronze reflétait une lumière diffuse, et la grenouille s’approchant de mon oreille, me conta l’histoire d’un marin devenu hors la loi. Je longeai une allée de platanes qui se dressait aux mouvements de mes pas, j’avançais, franchissant deux grands arbres, et deux autres au bout de la rangée, s’élançaient vers le ciel. Je marchais ainsi des heures, des semaines, le temps était une tasse remplie que deux doigts enfoncés débordaient des limites d’ivoire. D’un arbre, un pivert tomba sur l’autre épaule de mon buste de corail, puis, s’approchant de mon oreille, il me narra l’histoire d’un hors la loi devenu capitaine.

Mais, comme le jour à la lune, et la pluie aux craquelures du désert, il me fallut bifurquer, dénouer les cordes liant la barque aux gonds de fer de la jetée. Il me fallut sauter sur le bois de l’embarcation et il fallut que celle-ci s’enfonce un peu dans l’eau claire avant d’avancer vers les paniers de groseilles. Tout ceci, scellé par l’obligation, doit être calmement appréhender, on ne déride pas les jeunes filles en leur parlant de sable, tout juste les mène-t-on par la main vers la clairière aux clochettes garnies.

Vers d’autres rives, la barque coula. Le pivert et la grenouille acharnant leur discours aux contours de ma nuque, tirèrent les cheveux bâtards de mes tempes. La rumeur de leur chant grossit et, reclus dans la chambre sans coussin, le songe éclata, dénoté ça et là par les touffes brunes de cheveux l’encerclant sur le sol.