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Le regne détruit.


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#1 sellatvn

sellatvn

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  • TLPsien
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Posted 09 January 2006 - 11:07 AM

-LE REGNE DETRUIT-


Des cochons comme des nuages écartelaient le ciel de pigments filés de rose, d’une poussière de chaire flasque et de l’unique son frappé fuyant de leurs lourdes mâchoires. Des énoncés automatiques, des guerriers aux muscles étincelants supportaient ces éclairs de résignations. Et moi, le nez au ciel comme l’on monte aux lustres l’échelle des songes, j’interrogeais les masses écornées de mon arc perceptible. Dans ses mains de gravier, le petit vagabond passait la tête de paumes et d’autres, en tirait les cadres et les tableaux, puis y versant d’autres sons à l’écho d’une couleur, refermait la fine ellipse qui traversait le front, en chantant, qui traversait le front. Une armure en écaille, cela est, ce vêtement, parsemant le buste du jeune enfant, et reflétant les gouttes de la nuit, aux interfaces de la tortue. Une armure en écaille de tortue, et le corps même de ce dompteur qui bouge, qui aux cordes éblouies d’archer se prépare à avancer vers la porte ouvrant aux marteaux l’étrangeté de la mousse. La neige fluide, disloquée par le cuir ensorceleur des bottes, s’élevait au niveau de ses cuisses, ainsi qu’il me voit, je le vois entouré d’une brume blanchâtre. Le petit vagabond avait dans ses mains la tête de l’être à cloche pied, la tête du navire perdu, du serpent moqueur. Avec ma langue terrassant en deux points l’extrémité de mon affolement, j’étais l’objet. L’objet de ce fou bandit, l’objet choisi de ma route, dépassant subtilement la crainte par l’étendu d’être vécu. Du moment où l’index posé sur ma tempe, les doigts égrainant le papier sont l’abstraction, l’union fertile du tamis où l’on me passe et du chant pur de mon arrivée sur la grève. Je violente la mort, je la dépasse et transfigure son visage par l’appel. La plaine ou le désert, que sais-je, aux lignes verticales, aux refrains de l’amour seul règne de mon âme.

Je suis le mendiant en tissu de braise, le profanateur de théière, la part belle à l’ignorance. L’espace même de l’ignorance, le passage. D’une fleur à l’autre, d’une amulette aux poussières mortes de la plaine, je suis la captation immobile de tout ce qui fuit, du rêve tel que l’homme l’épouse aux plus noires brumes. L’amour et son enfant écorché traversaient le ciel, la couche de leur fruit échouant sur le sol, et par trois fois l’étoile qui éclate sans raison, se disloque et renaît aux contrecoups de leurs voix.




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