Jump to content


Photo

Etude Intuitive


  • Please log in to reply
No replies to this topic

#1 sellatvn

sellatvn

    .............................

  • TLPsien
  • 163 posts

Posted 24 February 2006 - 12:14 AM

-ETUDE INTUITIVE-


Cerné de filaments de poussière liés aux briques des structures que je dépassais, je courrais telle une cuillère se débattant dans son cloître choisi. Nul enfant ne résultait de cette course à l’ampleur désorganisée, mon énorme jambe franchissait des corsets de mouches, des parapluies retournés d’orties. Des jours qui croissent sans l’horizon pluvieux de l’exactitude, des jours ou des plages qui voient mon ombre courir, fouetter les carcasses des cintres passants. Quelle idée fleurissait dans la pluie et le coton emplissant ma tête, le poids de ma puissance lumineuse fléchissait mais dans l’espace voilé que cette absence paraissait mesurer , une immense gratitude enveloppait mon courage. Dépassé par la grande sommation d’horloger , je courrais sur le bronze de la table basse et mes poignets gigotant comme des tulipes à la proue flottante d’un moulin, se détachaient de leur socle de verre. Je n’ignorais pas le temps, je déplaçais son aiguille sur les cheveux vermeils de mon abstraction.

Quiconque me discerne à cette heure d’ambre chaud ne pourrait dépasser la brume de mon ombre feuillée de larmes. La tête démesurée du loup, la tête en arche myosotis : je suis la proie de ma propre absence, l’orgueil du buste félin, du fil en forme de nageoire. Nageant sur une rangée convenue de chèvrefeuille, l’horloger mettait des pions sur le front des jeunes filles puis choisissant des ces pions les plus belles armatures, il criait dans un cloître marin. Reprenant ce qui la veille n’avait tremblé que faiblement entre ses doigts, l’horloger souligna les seins de la jeune fille d’un long coup de fusain. Quel emportement divin, quel silence aperçu dans ces lustres coulissant vers le sol, la jeune fille, une amertume tombant comme feuille à l’écaille de ses genoux, fredonnait lentement. Lentement, la pluie qui s’écharpe en gousses d’eau aux épaules du tablier, et ses yeux d’âpres consolations qui emportaient mon corps faiblement jusqu’au sable. Je courrais telle une montre oubliée aux tiroirs de ce bandit. Cerné par la mousse, par les rayons maudits qui dans les roches se reflètent, je dépassais les premières circonstances qui m’avait transporté. A genoux, j’en découvrais d’autres, puis sur le ventre d’autres encore, et comme l’horloger avait perdu son temps à tenailler les portes des courants malades, je pris d’autres saisons en ma faveur, je courrais vers une immense forêt de passions chaudes endormies.




0 user(s) are reading this topic

0 members, 0 guests, 0 anonymous users