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La Faïence Rapide.


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#1 sellatvn

sellatvn

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  • TLPsien
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Posted 24 February 2006 - 12:46 AM

-LA FAÏENCE RAPIDE-


Le bol d’air se remplit calmement. Le bois coule entre les lignes, l’amour se scinde en deux, et si pour le sabre le vent n’est qu’un souffle créé, l’ivoire qui tient au creux de mes paumes s’effeuille à l’instant où mes mains le recouvrent. Le bol d’eau n’est qu’une tasse paraît-il. Le petit chien suit la reine, et dépassant le chemin de ronce qu’il affronte chaque jour, il s’en ira dormir dans sa maison de cuir. Mais que j’ai mal en soulevant mes yeux vers les miroirs qui renvoient l’arrière de la pièce. Au bord rigoureux de la soie, l’enfant en trombes d’eau s’écoule aux contrecoups de la cire, brûlé comme une torche tombée dans la nuit. Il se tient dans son étui plastique, longuement étendu de ses bras collés sur ses flans, écorchant ses ongles aux parois qui l’habitent. Il ne sait rien, il porte le songe comme un médaillon effritant son torse d’argent, et ses cheveux de suie tombent lentement dans un bol aux inscriptions merveilleuses. L’eau de vie est une aliénation semble-t-il. L’instant des glaces fertiles s’insinue dans les poitrines secouées au bout d’une ficelle, leurs filins de toiles amusent l’étonnante incapacité des nuages. Comme une règle d’eau, une règle d’amour, l’eau de sel, la ferveur blottit ses petits pieds d’enfant nu aux corolles pigmentées de ces seins volants. Le sourire que nous portons, remuant les ficelles dans nos phalanges précieuses, tyrannise l’esprit du soir, l’envie même que la mort avait de nous parler sur ses étendues de vase verte.

Le bol de lait récolté est maintenu précieusement dans les mais du prêtre dont les inepties impromptues ont cousu mille fois la bouche. Sur ses pieds de bois tendre, ses échasses d’oiseau migrateur, il a tant de fois embrassé l’ongle fusain que ses lèvres sont couvertes de graines d’étain. Soulignant sans faiblir l’obscurité de sa coupole, il accueille les poudres d’orfèvre, l’extrémité de sa quête que lui tend les ficelles que l’on tient. Le bol d’air s’évente en son milieu et les trésors, les baisers, qui s’écoulent sur le sol écorche la netteté de la robe blanche.




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