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Les Boulevards Somnambules


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8 replies to this topic

#1 Alexandre.

Alexandre.

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  • TLPsien
  • 9 posts

Posted 23 September 2006 - 10:57 AM


J’irai maudire tous les chemins
En chantant de méchantes coliques
On fera des morts les poupées nouvelles
Et on tuera tous les pur-sang


Des clous insolents qui attentent
Les marteaux-chanteurs qui attendent
Les rangs sont ivrognes des vieilles saisons
Les bêtes revivent les triomphes
On a vu des livres fumer un briquet
Et le briquet rêveur
S’est brûlé à ses passions


Merci tout le monde
Adieu les affreux


Voilà le vagabond bourgeois
Il crie à la bastonnade
Voilà le chant du maraudeur
Les chemins sentent bon sous les nouveaux rythmes
On éventre les musiques barbares
Et casse le cou au rythme
Tant que ça secoue
Tant que ça secoue
On peut s’en émerveiller


#2 Alexandre.

Alexandre.

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  • TLPsien
  • 9 posts

Posted 23 September 2006 - 01:36 PM

Excusez la maladroite démarche, mais en réalité, j'aimerais connaître vos avis sur cette "chose"...

#3 (cloud)

(cloud)

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  • TLPsien
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Posted 23 September 2006 - 09:12 PM

mon avis est le même qu'ailleurs :

j'aime bien ce poème, je sens le crachat, la fièvre sur la route,
images qui se coulent bien pour moi,
encore quelques 'réchauffés' mais y'a un ton,

bref je trouve que ça progresse bien, bienvenue ici cher Alexandre.

j'attends la suite...

#4 uiox

uiox

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  • Conseils de lectures:J'ose pas le dire mais quand mais con comme ducomte...

Posted 24 September 2006 - 12:46 AM

c trop ou pas assez.

je crois fouillé mais pas émotionant ou etonant.

Des belles images sans coeur.

#5 Eden

Eden

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Posted 24 September 2006 - 10:23 AM

idem que uoix

#6 heloise

heloise

    Héloïse

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Posted 25 September 2006 - 12:30 PM

De la matière
A pétrir vigoureusement

#7 Pritos

Pritos

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  • TLPsien
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Posted 26 September 2006 - 10:16 AM

Il y a des images que je trouve très fortes:

"On a vu des livres fumer un briquet / Et le briquet rêveur / Se brûler à ses passions"

entre autres. Bien que ce type d'image ne soit que suggestif, elles permettent dans mon esprit de lecteur la circulation de sens possibles, ne serait-ce que par connotation. Je vois le livre qui brûle au sens propre et au sens figuré: on le censure, on en fait un auto da fe ou encore, par déplacement, c'est moi qui m'enflamme à sa lecture: il m'embrase et il devient la métonymie de mon enthousiasme... Mais le paradoxe contrarie cette piste: c'est le briquet pyromane qui subit le feu. Que signifie? Le livre résiste-t-il à sa critique? Rêve-t-il (ou l'écrivain) de brûler à son tour les censeurs (ou des encenseurs -fumée de l'encens)? Le bourreau-incendiaire se retrouve-t-il, face à cet échec, obligé d'envisager qu'il est partial, marqué par un parti pris qui l'aveugle, une passion qui lui brûle les yeux?

Les sens prolifèrent parce que l'image, bien qu'insolite, est cohérente.

En revanche, il est quelques autres images qui donnent l'impression d'être aberrantes:

"Les rangs sont ivrognes des vieilles saisons"

La formule est belle, mais "rangs" est un mot qui dans le contexte de cette image, paraît trop abstrait. Figure-t-il les mètres? Suggère-t-il que les mots, versifiés, semblent rangs d'oignons? Les vieilles saisons évoquent-elles la métrique traditionnelle que les mots, libérés de leur assujettissement sémantique (donc "ivres"), rejettent sous la plume de l'auteur?

Le mot "rangs" me gêne. Ce qui ne signifie pas qu'il soit mal choisi par son auteur, qui seul peut expliquer ce choix. Mais j'ai du mal à le faire entrer dans une cohérence.

La disposition m'épate: j'aime bien les décalages en toupie. Quant à la justifier...
Les vers blancs, la métrique libre ne se heurtent à aucun cahot (cahot n'est pas péché, d'ailleurs, s'il est justifié): l'ensemble est donc musicalement et visuellement agréable. Les allitérations et assonances sont à leur poste, comme sirènes.

Reste l'enjeu de ce poème. Manifestement, il s'agit d'une histoire de rébellion, qui ne se décrypte pas du premier coup, mais qui se laisse deviner par une série d'indices cohérents: le briquet fumé par le livre pourrait bien avoir un rapport avec le bourgeois qu'on bastonne... Histoire de sauvageon à plume qui se désentrave?


NB Je ne prétends surtout pas expliquer ton texte! (D'ailleurs, je ne prétends rien!) C'est une esquisse de commentaire raisonné, c'est tout. Toutes ces considérations de détails ne sont pas parfaitement présentes à l'esprit au moment où on lit (de même qu'on apprécie une fleur sans avoir à répertorier ses caractéristiques botaniques, sans quoi il deviendrait fastidieux de lire ou de se promener dans les champs). Mais l'analyse a posteriori d'un poème qu'on a aimé (et j'aime bien le tien) n'est pas cette chose rebutante réservée à des "intellos" secs incapables d'apprécier le monde sans lunettes! Il y a un plaisir à décortiquer le texte, à le soupeser, à l'étudier. L'analyse d'un texte esthétique est une herméneutique jouissive!

Oui, je sais: je suis trop disert, ce matin. On va faire des parallèles désobligeants!

#8 serioscal

serioscal

    serioscal

  • TLPsien
  • 2,179 posts

Posted 26 September 2006 - 10:45 AM

Ce serait bien malvenu, je trouve. Mais au pire, qu'est-ce que ça ferait ?

#9 Alexandre.

Alexandre.

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  • TLPsien
  • 9 posts

Posted 26 September 2006 - 05:32 PM

Pritos, merci beaucoup pour ton commentaire! Il est vrai que le thème n'est pas explicite mais se laisse facilement sentir pourtant. Il y a un air de révolte, mais au moment je l'ai écrit (couche-tard) j'englobais d'autres domaines que je ne serais expliquer ici ou ne voudrait pas!Disons que sur ce coup-de-nez je voulais tout démolire pour mieux reconstruire. Un certain changement de règne inconscient (le titre sert à cela). Je ne vais pas tout dévoiler dans les images mais me poser sur celle-ci, qui est à la base du poème : "On fera des morts les poupées nouvelles". Ici je voulais m'attaquer aux respects un peu futils et insensés pour les choses que l'on idolâtre certainement le plus, avec Dieu et autres futilités. le mort qui, dans notre culture, impose sérieux, prière, condoléances devient dans cette révolte inconsciente, cette manifestation somnanbule dans les boulevards une marionnette, un simple divertissement entre les mains du vivant. Je ne veux pas cracher sur les tombes, juste leur rappeler leur présent. Quant à mon briquet je vous le laisse celui-là, mon p'tit préféré...




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