DIATRIBE.
#1
Posted 17 January 2006 - 02:17 PM
de longs wagons de mots, pesamment stationnaient.
Un train sans marchandise, contrôleur, un convoi
d'expressions et maximes, lieux communs, sans émoi.
De ces sentences vaines, se tressait une clisse
aux maillons invisibles, à la surface lisse ;
loin du monde sensible, d'émotion, de candeur
arrondi de parfum, d'ébène et de blancheur.
D'une écriture souple, il escomptait brosser
une quête sans chute, suave, décolletée
quelque chose de simple, fragile, bien léché
façon d'un artisan au métier consommé.
Des mots qui comme un vin envahissent la bouche
résonnent entre les dents, les joues et le palais
glissent et au passage sculptent en un seul trait.
Sensation de rondeur, de plein, de frais vestiges
quand les mots voyagés, éphémères voltiges
s'ordonnent et s'émancipent. Les voilà qui accouchent :
une histoire répétée
une histoire oubliée
mais qui laisse sa trace.
Une histoire secrète
qui oblige à aimer
à crier ou se taire,
pour mieux se colporter.
Une histoire d'un monde
fait de chair et d'humain,
un monde qui s'apaise
ralentit, s'affadit
et retrouve une âme
un corps,
un cœur,
qui vit.
Est-ce un leurre,
utopie,
maladie ?
Puis-je vivre sur terre
oublier ces envies,
ces désirs de voiture
de cravate,
de Paris ?
Oublier cette guerre
quotidienne au turbin
où s'ajoutent aux malaises
la raideur, le malsain,
des encore, des faux-êtres,
des gibets que la peur, le paraître
dressent
tels des trophées
érigés à la gloire du plus beau
du malin,
de celui qui fait croire
ou menace
ou éteint
les splendeurs que l'on porte
aux tréfonds, dans l'oubli.
Tous ces fards
tous ces masques
qui consument et trahissent.
Ils trahissent notre âme
pervertissent et spolient.
Mais en chœur tous déclament :
"qu'y faire, c'est ainsi"
c'est ainsi qu'il faut faire,
agresser et presser
menacer et contraindre
de force ou bien de gré
pas le temps de reprendre
le fil, il faut agir,
" toujours plus " c'est l'adage
au fer rouge, il s'inscrit.
Méfie-toi, trop sensible
candide, doux rêveur
dans ce monde de haine
d'irrespect, de fureur
toute entrave à la guerre
est taxée d'insensée ;
car rien ne peut se faire
si l'on est à côté
non inscrit dans la guerre
on triche, on est suspect.
C'est un tort considérable
et tu vas le payer,
tu seras insolvable
rejeté, ignoré.
Tu vois bien,
ce sont vaines
jérémiades, illusions,
peine perdue de croire
que l'on peut sans façon,
vivre et laisser croître
le jasmin, le gazon.
Mais seule l'audience compte
et l'intelligence paie
si elle use et érode
la candeur, la beauté.
#2
Posted 17 January 2006 - 02:37 PM
#3
Posted 17 January 2006 - 02:50 PM
La tienne est féconde, presque amoureuse... de l’amertume qui déplie, rare… Henri.
Du grand !
Je m’interroge sur l’âge de ce texte, tu me diras. Pour toi c’est vendredi, me souviens maintenant, prêt ?
l'âge du texte ? pas tout jeune, un "ancien". Mais reste d'actualité je crains.
oui presque amoureuse tu as raison.
Mais pour moi pas vendredi mais jeudi ! >
Henri
#4
Posted 17 January 2006 - 04:51 PM
#5
Posted 18 January 2006 - 10:56 AM
#6
Posted 18 January 2006 - 11:22 AM
le découper en pièces d'un puzzle ?
et y mettre de la couleur pour plus de gaieté ?
pourrais tu m'en dire plus, Carla ?
Henri
#7 Guest_Juliet_*
Posted 18 January 2006 - 11:29 AM
de longs wagons de mots, pesamment stationnaient.
Un train sans marchandise, contrôleur, un convoi
d'expressions et maximes, lieux communs, sans émoi.
De ces sentences vaines, se tressait une clisse
aux maillons invisibles, à la surface lisse ;
loin du monde sensible, d'émotion, de candeur
arrondi de parfum, d'ébène et de blancheur.
D'une écriture souple, il escomptait brosser
une quête sans chute, suave, décolletée
quelque chose de simple, fragile, bien léché
façon d'un artisan au métier consommé.
Des mots qui comme un vin envahissent la bouche
résonnent entre les dents, les joues et le palais
glissent et au passage sculptent en un seul trait.
Sensation de rondeur, de plein, de frais vestiges
quand les mots voyagés, éphémères voltiges
s'ordonnent et s'émancipent. Les voilà qui accouchent.
..................................
Des mots qui glissent au coeur et au passage le sculptent en un seul trait.
très beau texte!
Juliet
une histoire répétée
une histoire oubliée
mais qui laisse sa trace.
Une histoire secrète
qui oblige à aimer
à crier ou se taire,
pour mieux se colporter.
Une histoire d'un monde
fait de chair et d'humain,
un monde qui s'apaise
ralentit, s'affadit
et retrouve une âme
un corps,
un cœur,
qui vit.
Est-ce un leurre,
utopie,
maladie ?
Puis-je vivre sur terre
oublier ces envies,
ces désirs de voiture
de cravate,
de Paris ?
Oublier cette guerre
quotidienne au turbin
où s'ajoutent aux malaises
la raideur, le malsain,
des encore, des faux-êtres,
des gibets que la peur, le paraître
dressent
tels des trophées
érigés à la gloire du plus beau
du malin,
de celui qui fait croire
ou menace
ou éteint
les splendeurs que l'on porte
aux tréfonds, dans l'oubli.
Tous ces fards
tous ces masques
qui consument et trahissent.
Ils trahissent notre âme
pervertissent et spolient.
Mais en chœur tous déclament :
"qu'y faire, c'est ainsi"
c'est ainsi qu'il faut faire,
agresser et presser
menacer et contraindre
de force ou bien de gré
pas le temps de reprendre
le fil, il faut agir,
" toujours plus " c'est l'adage
au fer rouge, il s'inscrit.
Méfie-toi, trop sensible
candide, doux rêveur
dans ce monde de haine
d'irrespect, de fureur
toute entrave à la guerre
est taxée d'insensée ;
car rien ne peut se faire
si l'on est à côté
non inscrit dans la guerre
on triche, on est suspect.
C'est un tort considérable
et tu vas le payer,
tu seras insolvable
rejeté, ignoré.
Tu vois bien,
ce sont vaines
jérémiades, illusions,
peine perdue de croire
que l'on peut sans façon,
vivre et laisser croître
le jasmin, le gazon.
Mais seule l'audience compte
et l'intelligence paie
si elle use et érode
la candeur, la beauté.
------------------------------------------
C'est d'un autre monde!
Juliette
#8
Posted 18 January 2006 - 11:32 AM
#9
Posted 18 January 2006 - 11:37 AM
que veux dire c'est d'un autre monde ?
Carla,
vas y fais-le tu sauras mieux que moi. Je me vois mal arriver à mettre de la couleur dans ce texte. Ailleurs oui (j'espère) mais là ; non. Et du vent oui, tu as raison, y mettre du vent. Essentiel.
merci à vous 2
Henri
#10
Posted 18 January 2006 - 11:46 AM
#11
Posted 18 January 2006 - 11:54 AM
Continue STP à m'éblouir !
#12 Guest_Juliet_*
Posted 18 January 2006 - 12:42 PM
que veux dire c'est d'un autre monde ?
Carla,
vas y fais-le tu sauras mieux que moi. Je me vois mal arriver à mettre de la couleur dans ce texte. Ailleurs oui (j'espère) mais là ; non. Et du vent oui, tu as raison, y mettre du vent. Essentiel.
merci à vous 2
Henri
Une bise à Carla au passage!
Le premier me parait simplement naître de l'intérieur, se suffire à soi, ETRE.
Le second texte (pardon la seconde partie) est un regard, une intention...
Juliet
#13
Posted 18 January 2006 - 01:41 PM
Le premier me parait simplement naître de l'intérieur, se suffire à soi, ETRE.
Le second texte (pardon la seconde partie) est un regard, une intention...
Juliet
Oui , je suis d'accord le second est un regard ; il ne me semble pas une intention.
A la limite on peut voir une intention dans le 1er.
Second texte ou seconde partie ? je l'ai voulu en seconde partie en tout cas. Comme si la 1ère conduisait à la seconde. Mais bon, l'intention n'est ce pas ?
merci de tes réactions Juliet
Henri
#14
Posted 18 January 2006 - 03:24 PM
Amitiés
Erre
#15
Posted 18 January 2006 - 03:32 PM
Amitiés
Erre
Oui assez. Pourtant je ne suis pas si sûr d'avoir abandonné la rigueur dans le temps 2 ou plutôt pas si sûr d'en avoir tant usé dans le temps 1.
Mais les affects, disons les musiques ne sont pas les mêmes.
Merci de ce com
Amitiés
Henri
#16
Posted 18 January 2006 - 04:33 PM
un monde de poesie, mais où tout cela nous emmène? absurdité de notre condition, prisonnier d'un cercle vicieux.
Les poètes ont ils la responsabilité de le rendre vertueux? Montre nous le chemin
#17
Posted 18 January 2006 - 04:42 PM
un monde de poesie, mais où tout cela nous emmène? absurdité de notre condition, prisonnier d'un cercle vicieux.
Les poètes ont ils la responsabilité de le rendre vertueux? Montre nous le chemin
ouhaou. Montrer le chemin. J'essaye de marcher.
je n'essaye ni de le rendre vertueux ni même de l'être. De temps en temps je pleure, de temps en temps je ris de temps en temps je crie. Et j'essaye de partager.
Pour la responsabilité nous l'avons tous poètes ou pas poètes si ça existe.
amitiés et merci à toi de m'offrir à réagir.
Henri
#18 Guest_Juliet_*
Posted 18 January 2006 - 05:08 PM
A la limite on peut voir une intention dans le 1er.
Second texte ou seconde partie ? je l'ai voulu en seconde partie en tout cas. Comme si la 1ère conduisait à la seconde. Mais bon, l'intention n'est ce pas ?
merci de tes réactions Juliet
Henri
Intention au sens de 'vue', 'visée'
Juliet
#19
Posted 18 January 2006 - 05:10 PM
Juliet
yes, je l'avais perçue ainsi.
Le 1er parle de cela au fond.
A quand de te lire Juliet ?
Henri
#20
Posted 18 January 2006 - 05:12 PM
#21
Posted 18 January 2006 - 05:23 PM
Amitiés, valérie
0 user(s) are reading this topic
0 members, 0 guests, 0 anonymous users