10 replies to this topic

[Artemisia]

Rencontre sur un chemin creux

Une chenille
Noire et or
Se tortille
Vrille

Suspendue dans l’air
Elle monte
Et s’évertue
Et se tue

Epreuve
Millimètre
Après
Millimètre

Effort
Douleur
Elle se hisse
Sur l’insoupçonnable

Fil
De lumière irisée
File
Lié à nulle part

Amarré
Fixé au ciel
Épinglé aux étoiles
Elle s’élève !


Chenille
Suspendue
Au fil d’or
Je quitte la terre

Et monte
Pendue
Au fil impalpable
Ténu

De la vie
Millimètre
Après
Millimètre

Peine
Et tourment
Je grimpe
Abandonne le monde

A l’invisible
Lien
Entre la nuit et la lumière
Cramponnée

Poussée
Par mon amour
Vers la Beauté
Je m’élève !

[Ramiel]

Oui, on dirait que tu es la voix intérieure de la chenille. Le premier mot de la seconde partie, "chenille", implique encore la comparaison. Personnellement (mais je ne sais pas si tu irais aussi loin), je ferais ou feindrais de faire parler la chenille. Cela serait transformé en fable, aussi. C'est ce qu'il faut voir. Ceux qui d'instinct n'aiment pas le fabuleux diront que c'est scandaleux, parce que dans la réalité, les chenilles n'ont pas de voix intérieure. A notre époque de science et de machines, comme on dit !

[Artemisia]

Ah mais moi j'aime le fabuleux.
D'ailleurs je les entends, les voix des chenilles. Et aussi celles des arbres, des rochers,(oui, même les rochers nous parlent!) et des oiseaux.

Donc, je devrais mettre tout à la première personne dès le début, comme si c'était la chenille qui racontait l'histoire ? mais est-ce qu'on comprendrait la différente entre la première et la seconde partie.

Merci pour ta patience

Artemisia,
élève poètesse

[Ramiel]

Non, mon avis est qu'il faut faire parler la chenille, pour la seconde partie.

La chenille donc "s'élève !"

On peut dire : Tu parles, chenille, je t'entends

Et, comme dans les textes sacrés, ne pas signaler qu'on a changé de personne, car en fait, on est entré dans la conscience d'un autre être, on parle en lui : on se met à sa place.

Tu parles, chenille, en montant
Tu me parles, je t'entends
Suspendue au fil d'or
Je quitte la terre

La confusion est totale : est-ce la chenille qui parle, ou est-ce qu'on monte en l'entendant ? C'est cette indécision qui, personnellement, me plaît.

Enfin, il faudrait sans doute modifier ce que j'ai écrit, si tu gardes cette proposition, car tes vers sont plus courts. Peut-être rajouter une strophe, je ne sais pas. Une strophe entièrement consacrée au moment où on entend la voix intérieure de la chenille. En tout cas, dans une fable, le plus simple, c'est de dire les choses, mais dans le cadre d'une fable : la chenille parle. Du reste, quand on observe longtemps un objet, est-ce qu'il ne finit pas par parler à la conscience, d'une manière ou d'une autre ? Le procédé de la vieille rhétorique est un peu trop mécanique, ou l'est devenu, en tout cas. Car on peut toujours établir des correspondances secrètes entre les choses. Mais si c'est seulement intellectuel, cela ne va pas, à mon avis.

Néanmoins, je ne veux pas donner l'impression que je dirige l'inspiration des autres. Ce sont juste des suggestions.

[labelledeschamps]

où est passé le papillon ?

[Erre]

Une belle allégorie montante ! Je l'aurais aimée un peu plus courte, afin que l'émotion ne retombe pas...Dur, dur pour une chenille!
Amitiés
Erre

[Artemisia]

où est passé le papillon ?

Le papillon n'appartient pas au poème.

Il appartient
au futur.

Artemisia

Une belle allégorie montante ! Je l'aurais aimée un peu plus courte, afin que l'émotion ne retombe pas...Dur, dur pour une chenille!
Amitiés
Erre

Merci, Erre.
c'est qu'il est long, le fil!

Artemisia

[Ben-du-Toit]

Paraphrasant Leibniz
Qui disait :
Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?
J'ai écrit :
Pourquoi y a-t-il des insectes plutôt que rien ?
Et vous :
Pourquoi ne suis-je pas une chenille plutôt que moi ?
Une toute petite chenille qui monte au ciel ...

Et oui ce sont de bonnes questions tout ça
Bon disons que la vôtre est plus féminine
Mais vous avez raison :
Apprenons à nous mettre à la place d'autres choses.
La chenille,
ou le petit veau accroché dans l'étable par le cou
et qui ne verra la lumière que le jour d'aller à l'abattoir.
Ou l'enfant qui apprend à marcher dans les faubourgs de Pyongyang

Eux, pour l'instant ne montent pas au ciel
Ben-du-Toit

ce texte a été édité ..... (ben j'ai juste corrigé mes fôtes d'ortografe)

Edited by Ben-du-Toit, 31 May 2006 - 08:09 AM.

[(cloud)]

le poète passe sa vie à fuir
comme tout le monde
il ne s'élève pas.

c'est encore pire
il est conscient de sa fuite

non le pire
c'est quand détaché du temps
il considére la vie sous , non, sans dimensions imposées.
Il sent juste, autre chose, une autre façon de vivre qui sait
et il est conscient qu'il ne fera que fuir
les modes de pensées sans pour autant ne serait ce qu'accrocher la vie comme il la sent

pff

je dis n'importe quoi ce soir sorry j'me fais chié a essayer de bosser ca marche pas


sinon , j'aime bien ton écriture!

[Artemisia]

Paraphrasant Leibniz
Qui disait :
Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?
J'ai écrit :
Pourquoi y a-t-il des insectes plutôt que rien ?
Et vous :
Pourquoi ne suis-je pas une chenille plutôt que moi ?
Une toute petite chenille qui monte au ciel ...
...

Oui, peut-être est il "mieux" d'être chenille que pettit veau ou enfant de Pyongyang.
je ne sais pas. Là je ne sais pas.
Ici où je vis, les petits veaux sont dans les prés à gambader auprès de leur mère et avec les autres petits veaux.
Peut-être est il mieux d'être petit veau ici qu'enfant ailleurs.
Sûrement, oui.

Il faudrait bien sûr que le monde soit beau et soit juste. Cela s'appelle une utopie.

Tous, les petits veaux, les enfants, les poètes et même les bourreaux, vus depuis les étoiles, ce ne sont que des chenilles.

Amitié
Artemisia

le poète passe sa vie à fuir
comme tout le monde
il ne s'élève pas.
...

Fuir ?
Monter ? Descendre ?

C'est juste une question de point de vue, non ?


Merci, il est intéressant ton commentaire.

Artemisia

[Félice]

Oui, oui, Artémisia... cette soif que tu as d'évoluer, d'apprendre... c'est lumineux.

Et je me souviens du texte initial. Tu as donné un rythme beaucoup plus soutenu cette fois. Tu as élevé le niveau encore un peu.

Félice.