25 replies to this topic

[Artemisia]

Le cinquième élément


Je suis née dans la terre
Ainsi naissent serpents
Glissant sur les saisons
Ils fécondent la lune

Je suis née dans le feu
Comme naît l’or du monde
Forgé de sang de plomb
Au ventre d’un volcan

Je suis née dans les eaux
Comme naissent les perles
Irisées de douceur
Aux abysses virides

Je suis née dans les airs
S’évaporent les cygnes
Opalins et solaires
L’envol est une extase

Dans l’Amour je suis née
Comme naissent les femmes
Au miroir de tes yeux
La musique est une aile
Enlevée par ton âme
Aux confins éternels
Je grandirai.

Artemisia

[Desmaudesmots]

Quelle belle idée !
L'Amour comme cinquième élément.
C'est vrai qu'il peut être tumultueux
Comme une tempête
Ou serein
Comme un matin calme
Voilà un lundi qui commence bien.

Bien à toi

Maud

Edited by Desmaudesmots, 22 May 2006 - 07:14 AM.

[le hamster]

Je suis née dans la terre

Dans une rose... (moi, dans un choux)

Ainsi naissent serpents
Glissant sur les saisons
Ils fécondent la lune

très phallique !

Je suis née dans le feu
Comme naît l’or du monde
Forgé de sang de plomb
Au ventre d’un volcan

très alchimique !

Je suis née dans les airs
S’évaporent les cygnes
Opalins et solaires
L’envol est une extase

très conte de fées (les six cygnes sauvages...)

Dans l’Amour je suis née
Comme naissent les femmes

Là c'est l'apothéose, la chute, l'explication du titre...


Poème grandiose, déesse...

(Néanmoins tu pourrais retravailler la dernière strophe, d'autant que c'est la + importante. Notamment : "au miroir de tes yeux", "aux confins éternels"... je sais que je suis un peu perfectionniste mais quelque chose d'un peu + original, une expression + nouvelle et + forte...)


Bien amicalement, amoureuse...

Christophe

[Artemisia]

Merci, Maud, d'avoir pris
Quelques minutes
Pour me lire
Ce lundi matin
Et s'il commence bien
Me voilà heureuse
D'avoir servi à quelque chose
Aujourd'hui,

Amitié
Artemisia

[Artemisia]

Dans une rose... (moi, dans un choux)
très phallique !
très alchimique !
très conte de fées (les six cygnes sauvages...)
Là c'est l'apothéose, la chute, l'explication du titre...
Poème grandiose, déesse...
(Néanmoins tu pourrais retravailler la dernière strophe, d'autant que c'est la + importante. Notamment : "au miroir de tes yeux", "aux confins éternels"... je sais que je suis un peu perfectionniste mais quelque chose d'un peu + original, une expression + nouvelle et + forte...)
Bien amicalement, amoureuse...

Grandiose, faudrait peut-être pas exagérer non plus, hein , cher Hamster
Mais j'aime bien tes remarques.

Le serpent, dans la tradition Européenne, n'est pas que phallique. Il faut penser à Mélusine dans le Poitou, ou à la Wouivre en Bourgogne: il est ambivalent, le serpent, à la fois bénéfique et maléfique, à la fois mâle et femelle, puisque, comme la lune, il disparait sous terre selon les saisons et traditionnellement il participe aux anciens cultes de la fécondité-fertilité.

Quant à la fin, je vais y réfléchir.
L'ennui c'est que je voulais vraiment parler d'un miroir, un miroir où l'on se voit autrement que dans la vraie vie.

Hi! hi!
Les miroirs devraient réfléchir
avant de renvoyer des images, disait jean Cocteau...

merci de me faire avancer.

Artemisia

[Félice]

oui, oui, oui... oui.

Il est tout fin, je trouve, ce poème. Tout en luminosité.

Oui, la nature humaine le mérite.

Félice.

[Michel]

Idée simple
mais très bien exploitée
avec de belles images

que peut-on souhaiter de mieux ?

Michel

[Artemisia]

Oh merci, Michel!

Artemisia


Oui, Felice, merci pour la nature humaine, tu vois je me réconcilie peu à peu. En fait ce n'est pas la nature humaine qui me dérange, c'est le monde dans lequel elle vit.
Et comme je vis un peu hors du monde, hors du bruit et de la foule, très loin au delà des forêts, au long d'une rivière, au fond d'une vallée, j'arrive à la voir, la luminosité, elle se reflète dans les eaux claires de l'étang ...

Artemisia

[Charlie]

Si je laisse une trace de mon passage
c'est que j'aime alors point de verbiage
Charlie

[Félice]

Oui, les éléments... la nature... la souffrance : et l'amour pour nous extraire du tumulte. Pas de doute, tu es une romantique.

Félice.

(je salue au passage les vers de Charlie. Beau com, collègue).

[Tatenka]

J'aime, fortement imagé, subtil et un peu décousu(bonne dose) ; meme si l'amour en cinqième élément ne me convainc pas vraiment ... peut-être la musique,oui... un élément est indépendant de toute subjuctivité , de toute faiblesse c'est une puissance insurmontable alors je vote pour la musique !!

Au plaisir

M

[Artemisia]

Merci, Charlie, ça me fait plaisir!
bisous

Artemisia

Oui, les éléments... la nature... la souffrance : et l'amour pour nous extraire du tumulte. Pas de doute, tu es une romantique.
(je salue au passage les vers de Charlie. Beau com, collègue).

j'aime bien te lire dire cela...

bisous

Artemisia

J'aime, fortement imagé, subtil et un peu décousu(bonne dose) ; meme si l'amour en cinqième élément ne me convainc pas vraiment ... peut-être la musique,oui... un élément est indépendant de toute subjuctivité , de toute faiblesse c'est une puissance insurmontable alors je vote pour la musique !!
Au plaisir

Oui, la musique!
je suis d'accord!

Artemisia

[Charlie]

(je salue au passage les vers de Charlie. Beau com, collègue).

Oui beau com' n'est-ce pas?
Comme une envie de faire pouet!
Charlie

[Hauteur]

Très doux, musical, j'ai beaucoup aimé l'idée et les mots pour la dire.


Amitié
Hauteur

[Baudelarme]

Cela se déguste, en silence, avec douceur et l'on se prend à rêver...


Baudelarme

[Artemisia]

Très doux, musical, j'ai beaucoup aimé l'idée et les mots pour la dire.
Amitié

Merci de votre passage dans mon univers.

Amitié
Artemisia

Cela se déguste, en silence, avec douceur et l'on se prend à rêver...

Oui, rêvons...

Amitié
Artemisia

[Ramiel]

Très joli.

Mais l'amour d'un homme a-t-il autant de pouvoir ? On peut être emmené au septième ciel le temps d'une étreinte, mais ensuite, on retombe sur terre. Si c'est un pur amour, d'ordre mystique, un simple mortel n'est peut-être pas le plus approprié, pour rencontrer l'éternité. Du moins, c'est mon avis.

[Artemisia]

Ce n'est sûrement pas donné à tout le monde.
Il faut peut-être avoir une grâce
Il faut peut-être faire des efforts
avoir un état d'esprit spécial
Ou avoir une révélation
Je ne sais pas
Mais ce que je sais
Indépendemment des étreintes
Et de ce septième ciel-là,
Cela existe
Sur terre

Mais cela fait partie de l'incommunicable.

Artemisia

[Ramiel]

Oui, Rousseau disait que pour aimer vraiment, il fallait avoir une âme noble et pure. Mais François de Sales disait qu'il fallait aussi transposer l'objet de son amour vers la hiérarchie céleste.

Tu as voulu parler de la grâce donnée au mortel aimé, et qui justifiait l'amour qu'on lui portait, ou du sentiment de la personne qui aime ? Est-ce qu'un sentiment ne doit pas être lié à son objet ?

[Artemisia]

J'ai pensé plutôt à l'amour donné qu'à l'amour reçu.
L'amour donné n'est pas simple ni facile.
Il y a beaucoup d'obstacles à surmonter, des obstacles qui sont en nous: égoisme, mesquinerie, matérialisme, peurs, et souvent l'amour n'y résiste pas.
Mais quand il résiste, il nous fouaille, nous chahute, nous embête, nous bouscule, nous désespère parfois.
Nous avons le choix de faire taire l'amour pour ne plus être embêté, ou bien de faire taire nos propres petitesses pour conserver l'amour.
Et quand il résiste encore, c'est là que nous grandissons, spirituellement.
Et c'est là que nous atteignons un état "de grâce", une lumière, comme une naissance à nous mêmes...
Et c'est là que l'amour terrestre peut nous amener vers l' Amour absolu...

Artemisia

[Ramiel]

Oui, cela correspond principalement à la pensée de Rousseau.

Mais l'objet de l'amour, veut-il être aimé pour ce qu'il est, ou pour ce qu'il représente ?

[Artemisia]

L'objet de l'amour ?
L'objet de l'amour est un simple mortel, il est donc imparfait.
Au début, quand on aime, on ne voit pas les imperfections, tellement on est ébloui, on aime sans se poser de questions.
Et puis l'épreuve de la vie, on se frotte aux jours et aux routines. L'être aimé perd sa perfection et sa lumière. La plupart du temps, l'amour ne résiste pas à cela.
Mais parfois on ne veut pas redescendre. On résiste et on comprend que l'autre est un miroir: les imperfections qui nous font si mal, elles sont en fait en nous.
Alors nous avons mal, c'est difficile de résister à une telle blessure narcissique.
Soit on meurt, soit on progresse.
L'autre, on le découvre enfin tel qu'il est réellement: un être plein de faiblesse, mais un être quui mérite de l'amour.
On aime enfin l'autre pour lui même, on est capable de cette générosité-là, surmontant nos propres manques, nos erreurs et nos faiblesses.
Et à ce stade, l'amour que l'on donne ne peut que nous faire grandir et entrer dans la lumière.

Artemisia

[Ramiel]

C'est beau, Artémisia.

Est-ce que cette sorte d'amour ne peut pas, cependant, embrasser tout ce qui est, tout ce qui vit, tout ce qui existe ? N'est-il pas un peu inadéquat de le réserver à une personne en particulier ? Est-ce qu'on ne doit pas aimer de cette manière toute chose en ce monde ?

[Artemisia]

Sûrement !
Mais est-ce qu'on y arrive du premier coup ?
certains doivent y parvenir d'emblée.
D'autres y sont amenés par l'amour terrestre.
Embrasser tout ce qui vit, tout ce qui existe, car le divin est partout.
Cela nous englobe aussi, nous.
Pour moi la personne la plus difficile à aimer c'est moi même.
Et l'amour de l'Autre m'y amène doucement.

Bisous
Artemisia

[Carla.]

Une très belle évocation de l'amour, originale. Un joli texte à croquer.

[Artemisia]

Merci de ta visite, Carla

Amitié

Artemisia