Nictaloperie
#1
Posted 01 February 2006 - 11:36 PM
Cinquante cinglantes lames coupant la nuit
Assommée de narcotiques
Vu alors l’écart autours des flaques vomitives
Les bavures jaunâtres et sales
Salive vitalité amibienne
Et l’odeur acre
Gronde
Et aigre
Vrombissante
Vus ceux qui titubent rampant accrochés comme des tissus déchirés aux murs hérissés
Trop saouls de mauvais vin ou d’alcool à brûler ou de sniffer de l’essence
Les yeux engoncés engouffrés dans les golfes d’os et de viande et de mollesse grise
Ceux qui bombinent haletant avec le regard vide et le cœur avide
Dans les arrière-cours sombres
Les ruelles sueurs amères acides
La gorge aride assoiffée
Le corps maigre
Et un peu plus loin encore
Qui se cachent terrifiés
Dans l’atmosphère viciée
D’un cercueil plein de merde
Qui grattent frénétiquement les parois pour s’échapper
Sous leurs ongles le poison le poison le poison
Qui empêche le sommeil
Ceux comme des griffures qui traversent la nuit et qu’on retrouve au matin embryonnaire
Gelés dansant figures fixées dans les lumières rasantes de l’aube
Affalés l’âme éventrée
Vautrés là dans une croûte de vomi
Figés en transes de statues de sel
Coincés dans l’interstice fatal
Entre la vie et la mort
Coma
Points de suspension
Vu encore et encore ce n’étaient peut-être qu’hallucinations dans le matin froid
La valse des squelettes
Extasiés psychotiques
Jonglant avec leurs ombres roulées en boules
Ectoplasmiquement drolatiques
Les anges noirs meuglent meuglent
Qu’ils se taisent
Qu’ils se taisent
Ou bien qu’ils attaquent
Vu dans un journal je ne sais plus lequel ni quand ni où mais en fait rien du tout
Que le rien
Ceux qui appellent les assassins des assassins
Les voir dévorés par leurs atomes explosifs en fusion leurs neurotoxiques leur injecter
Leur enfoncer des suppositoires empoisonnés jusqu’à ce qu’ils se vomissent enfin
Tripes poumons reins
Intestins chiés en coulée fluide dans le relâchement de la mort
Comme dans un rêve le rêve continue descendant la rue en escalades désinvoltement délirantes elles se dégoulinent en cascades substantiellement virtuelles la vie la vie des ombres
Qui s’accrochent aux réverbères
Qui pourlèchent affamées les vitres alléchées des vitrines
Font les pitres voyous de la pire espèce
Déambulant somnambules aveugles
Hystériques
Hurlant des chansons de fureurs
Perdues dans le son des klaxons
Découvrent les visions en fines flèches
Comme des cathédrales
Lancées désinvoltement
Arabesques d’orient
Aux senteurs envoûtantes
Encres jetées
Suavement
Ancrées
Aux cordes du ciel
Aux portes des solitudes nocturnes
Mélopées mélancoliques
Quelques giclures sur un écran une page une photo une trace n’importe où
Le poème du monde
Enigmatique oracle chinois
Gravé en lettres invisibles
Par de maigres bras pleins de rage
Sainte litanie
Soufflée hallucinée dans les vestiges complices de la nuit
Benjamin Menasce
#2
Posted 02 February 2006 - 02:53 PM
J'ai déja lu ce poème.
Clairement, il ne mérite pas un zéro pointé.
Je le remonte.
Amitiés,
Thierry
#3
Posted 02 February 2006 - 11:01 PM
#4
Posted 02 February 2006 - 11:04 PM
Univers étrange, très étrange tu nous enmène bien loin a travers tes vers..
J'aime vraiment beaucoup...
#5
Posted 04 February 2006 - 12:08 AM
#6
Posted 04 February 2006 - 12:49 PM
"Encres jetées
Suavement
Ancrées
Aux cordes du ciel
Aux portes des solitudes nocturnes
Mélopées mélancoliques
Quelques giclures sur un écran une page une photo une trace n’importe où
Le poème du monde"
Ca j'adore...
#7
Posted 10 February 2006 - 06:39 PM
#8
Posted 14 March 2006 - 07:24 PM
#9
Posted 14 March 2006 - 07:30 PM
Bon, très bon, surtout lorsque l'on sait que l'auteur désabusé semble laisser errer les sens que nous nous proposons dans l'énigme !
Sinon, je regarde le fleuve passer son temps...
#10
Posted 14 March 2006 - 08:05 PM
#11
Posted 14 March 2006 - 10:54 PM
#12
Posted 15 March 2006 - 08:40 AM
Pascale
#13
Posted 15 March 2006 - 01:53 PM
#14
Posted 20 March 2006 - 07:53 PM
#15
Posted 26 March 2006 - 11:24 PM
#16
Posted 07 October 2006 - 12:31 PM
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