pallio

Sont tristounett’s parfois. Sont bell’s, sont chouett’s, mais alors… trist’s. Paraît que ça vient de quand è z’étaient p’tit’s. Enfin, souvent…Des fois ça dur’ longtemps après…On sait pas quoi fair’ nous, alors, ben…on dit des trucs et des machins…et parfois on s’embarqu’ dans des sacs de nouill’s…les pauvr’s…enfin tout ça c’est histoir’ de …heu…ben leur dir’ qu’on comprend …enfin…un peu quoi…et que… bon … on est pas plus bête qu’un chien , qu’un chat ou qu’un poisson,…heu…on est là quoi, nous aussi à côté du chien, du chat ou du poisson…
Ouais, ouais… bien sûr, ch’ais bien qu’on gagnerait à ceci et à ceça…mais bon…heu…depuis 6000 ans au moins, on a fait des pt’its progrès non ?...ah ?...bon…ben…heu…heu…en tout cas, et ben…mêm’ quand vous êt’s trist’s z’êtes extra chouett ‘s !....hein ?...ha ?...bon.

La dam’ d’en fac’, ben des fois, j’vais la voir. L’est pliée en trois…’ll’ a pu d’dents, è caus’pas,…ell’ attend  quèqu’ chos’ mais ch’ais pas trop quoi et pis… ça m’rend pas trop curieux non plus. Enfin, comme y fait très chaud en c’ moment, y a une chouett’ fille qui vient la voir aussi. J’m suis pas trop montré pass’que j’avais peur qu’è me dise, «  ha bien puisque vous vous occupez d’elle, je n’ai pas besoin de me déplacer».
Alors je m’ cache, et j’attends qu’è se point’ dans l’escalier et…hop !... j’sors…heu…l’air de rien…c’qui m’avance pas à grand-chose, notez…mais bon…hein ?...Sauf que ce matin :
- dchrhrhrhing ! (ma sonnette marche pas bien), Toc ! toc ! toc !
- oui ? (ah ben ça! c’était elle, avec une bonbonne d’eau !)  ou..ou..i ?
- ça va ? qu’è m’fait avec un drôl’ d’air ?
- ben…oui...heu... pourquoi ?
- Parce que Mme [biiiip] m’a dit que vous veniez la voir souvent…
- Ah ? ...è vous a dit ça ?
- Oui et que depuis que je lui rends visite, elle ne vous voit plus…elle s’inquiète…pour VOUS… vous voyez ?…
- Ah ? pou…pou..pour moi ?
- Oui et …Remarquez ....il y a de quoi peut-être… !
- Ah ? ben… pourquoi ?  E m’a pas répondu, mais è m’regardait  avec un drôl’ d’air dis donc ! ch’savais pu ou m’mettr’
- Alors voilà, je vous apporte de l’eau.. au cas où… et surtout n’hésitez pas à appeler  Mme [biiiip] si vous avez le moindre problème…pis ell’ est  partie en se marrant…
Ben è va m’entendre la mèr’ [biiiiiiiiiiiiip] !

Moi, le bus, ça m’berc’, mais ell,’…ben non ! è lisait des poèm’s. Ca s’ voyait à la mis’ en pag’. Ben oui…et parfois ça suffit pour qu’y soient jolis les poèm’s…ben oui…L’avait l’air chouett’ comme ça…J’ai attendu qu’è lèv’ le nez…Longtemps dis donc…Et pis là, j’me lanc’ :  «  ben j’écris des trucs aussi ! ». M’a épaté pass’qu’ell’ a pas cherché à me …heu…dévisager quoi…elle a just’ fait :
- ah ?
- ben oui ! j’lui ai fait …
- et ? , qu’ell’ m’refait.
- z’êtes extra chouette vous, j’lui dis, un mot par ci, un mot par là et pis, paf, tout est dit !...heu…ben…bah, j’viens de griffonner un truc, ça vous dit que j’vous l’lise ?
- d’ac !  qu’è me fait.
Alors j’lui lis : « Moi, le bus, ça m’berc’ mais ell,’…ben non ! è lisait des poèm’s. Ca s’ voyait à la mis’ en pag’. Ben oui…parfois ça suffit pour qu’y soient soit jolis les poèm’s…ben oui…L’avait l’air chouett’ comme ça…J’ai attendu qu’è lèv’ le nez…Longtemps dis donc…Et pis là, j’me lanc’ : « ben j’écris des trucs aussi ! »
Là...è m’a regardé sans rien dir’… alors j’lui ai fait :
- ça vous dirait pas d’m’aider à le finir ?
- ben si ! qu’è m’fait …en descendant du bus…

« Pa-llio ! Pa-llio ! Pa-llio ! »
Comment y m’aimaient tous dans mon rêve... ça doit êt’ l’fameux effet coup’ du mond'. J’avais dû faire un truc extra avec les pieds pour êt' acclamé comme ça. C’était flou quand même, remarquez…
Au début, au foot, j’étais pas bon…mais alors…pas bon du tout…nul quoi … j’avais la trouille du ballon…dès qu’y en avait un qui f’sait semblant de shooter j’fermais les yeux et je m’ pliais en deux en m’retournant…des fois j’ criais «  aïe-eu !» par…heu…anticipation quoi… Les nuls comme moi on les mettait à l’arrière ou dans les buts. Un vrai bonheur pour l’équip’ d’en face. « Pal-lio ! Pal-lio ! Mais charg’ -le, putain !  Quelle bille ce mec, c pas vrai !».
Depuis p’tit j’suis poursuivi par le foot. A part braquer, y savait faire que ça là où j’étais. J’étais encor' plus nul en braquage…alors m' suis mis au foot. Ben si, suis devenu fortiche, à force de taper dans la balle. Sans m’vanter, un jour …ben j’ai…heu...enfin bref…En fait j’étais fortiche seulement quand j’jouais avec mes potes. Ceux qui avaient attendu des années avant que j’ouvr’ les yeux sur un terrain de foot…Z’étaient sympas quand même…ça devait êt’ eux qui sont venus m’voir dans mon rêve, ben oui… qui d’autres, hein ?

C’tait pas rigolo.... Personn’ avait l’moral. Télé, radio, commerçants, que des histoires pas chouett's qui s’disaient partout. Du coup, suis allé dans un grand parc . Me suis dit que sur un banc, y aurait bien une fille chouett' à regarder qui lirait un bouquin. Y en a toujours dès qu’y a un rayon de soleil. Comm' dans un jardin, ça éclot au printemps…Donc y en avait une, avec une bouteille d’eau à côté qui lisait... un gros truc, dis donc! C’était chouette de la voir et d'temps en temps ell' essayait d' s’enlever les mèch's de d’vant les yeux. Et pis, surtout, le p’tit coup d’œil à droite, le p’tit coup d’œil à gauche, une p’tit’ gorgée d’eau et hop, relecture. Moi j’aime bien r’garder les filles qui s’concentrent sur què’qu’ chose et qui sont toutes calmes. Ben oui, j’m’dis que…ben non, j’dirai rien…ça va encor’ fair' des histoires…pour rien.