Avec amour,
Je file vers mon coin de rêve,
Ma joie du jour!
Il n'a rien de bien grandiose
Ce petit coin.
Il ne s'y passe pas grand-chose
De bien malin.
Mais, permettez-moi de décrire
Des moins que rien
Qui me causent si grand délire,
Vous verrez bien!
L'aquilon gonfle la voilure
Des blancs voiliers
Qui fendent à vive allure
Les flots déliés;
Grands papillons aux ailes blanches
Qui vont, buvant
Des fortes eaux, les lactescences
Germées du vent.
Un ruisseau limpide qui coule
Clopin-clopant
Devient impétueuse houle
Dans l'océan.
Les canards disent à leurs canes
De doux rondeaux
À l'ombre des oblongues cannes
De verts roseaux.
Sur un lit d'éteule reposent
De blonds ondins
Qui ont atteint l'apothéose
De leurs destins;
Dans un moulin, coiffant colline,
Maître meunier
En produira saine farine
Pour clair denier.
L'église au brillant toit rouge
A son bedeau
Qui aime bien cloche qui bouge
En crescendo;
Noce, baptême et dimanche
Sont forts sonnés.
Sous le beffroi, il se déhanche
Tel un nu-pieds.
Au repos sous les dalles grises,
Les bienheureux,
Déjà, goûtent aux joies promises,
Du haut des cieux.
Par décence aux douces âmes
De ce hameau
De son nom ne ferai réclames
À nul badaud.
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Mélancolique
Edited by Mélancolique, 17 November 2006 - 01:46 AM.