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Le Fil-amant


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2 replies to this topic

#1 Alba

Alba

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  • Location:gironde

Posted 04 October 2006 - 01:59 PM

Au point d'appui, sans point de vue,
près du Parvis, bouche cousue,
te tenais là sans persiflage,
et paradais à mon usage.

Sans mêler de langage à ce doux ligotage,
tu attachais ton point d'ancrage.

D'un pas serré, tes mains armées,
le coeur bien sage dans tes lainages,
sans assemblage, sans ajustage,
tu me brodais, tu m'aiguillais.

A point noué, tu cheminais,
de tes deux mains avec ferrage,
de trame de chaîne tu le tissais,
vers moi serein ce bel ouvrage.

De point en point, Maître Céans,
d'aiguilletage en faufilage,
point n'eut besoin, le Tisserand,
coudre mon âge d'enfantillage.

Béatrice.
"Parlons couture"

merci pour vos idées, rectifs, rimes, ryhtme....etc
laissez vous allez...allez commentez, cisaillez,

#2 socque

socque

    .............................

  • TLPsien
  • 1,633 posts

Posted 04 October 2006 - 05:32 PM

Alors, il faut savoir qu'en prosodie française classique, on compte toutes les syllabes de la graphie, sauf les syllabes muettes en fin de vers et les "e" terminant un mot qui est immédiatement suivi d'une voyelle. En appliquant cette règle, quelques vers de votre poème se retrouvent avec plus de huit syllabes :

"Sans mêler de langage à ce doux ligotage" est un alexandrin, mais peut-être est-ce volontaire ? (C'est parce que vous avez parlé de vers de huit syllabes)

"le-cœur-bien-sa-ge-dans-tes-lai-nages" : neuf syllabes
"sans-a-ssem-bla-ge-sans-a-jus-tage" : neuf syllabes
"de-tra-me-de-chaî-ne-tu-le-ti-ssais" : dix syllabes
"cou-dre-mon-â-ge-d'en-fan-ti-llage" : neuf syllabes

Sinon, je pense que les rimes en "age" sont trop présentes, trop obsédantes. Je ne suis pas sûre que "armées" rime avec "aiguillais" (son "é" - son "è").

Le rythme me semble effectivement pas assez maîtrisé, il faudrait le retravailler, ainsi que les sonorités : on n'entend pas de lien nécessaire entre les mots employés et ce qu'ils représentent... Par exemple, vous pourriez réfléchir au son que fait un métier à tisser, et voir s'il y a possibilité d'employer des mots qui évoquent le rythme de la machine, ou bien essayer par vos mots d'évoquer la sérénité d'une femme en train de coudre.

Il y a un exemple très frappant d'emploi discret mais efficace des sonorités :
"Assise, la fileuse au bleu de la croisée
Où le jardin se dodeline.
Le rouet qui ronfle l'a grisée." (Paul Valéry, mais je ne me rappelle pas dans quel poème)

Le troisième vers est formidable pour évoquer le rouet...

Sinon, pour revenir à l'objet premier de ce "salon", je n'ai vu aucune erreur de langue dans votre poème.

Bonne soirée !

#3 Alba

Alba

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  • Location:gironde

Posted 04 October 2006 - 05:55 PM

Citation (socque @ Oct 4 2006, 06:32 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Alors, il faut savoir qu'en prosodie française classique, on compte toutes les syllabes de la graphie, sauf les syllabes muettes en fin de vers et les "e" terminant un mot qui est immédiatement suivi d'une voyelle. En appliquant cette règle, quelques vers de votre poème se retrouvent avec plus de huit syllabes :

"Sans mêler de langage à ce doux ligotage" est un alexandrin, mais peut-être est-ce volontaire ? (C'est parce que vous avez parlé de vers de huit syllabes)

"le-cœur-bien-sa-ge-dans-tes-lai-nages" : neuf syllabes
"sans-a-ssem-bla-ge-sans-a-jus-tage" : neuf syllabes
"de-tra-me-de-chaî-ne-tu-le-ti-ssais" : dix syllabes
"cou-dre-mon-â-ge-d'en-fan-ti-llage" : neuf syllabes

Sinon, je pense que les rimes en "age" sont trop présentes, trop obsédantes. Je ne suis pas sûre que "armées" rime avec "aiguillais" (son "é" - son "è").

Le rythme me semble effectivement pas assez maîtrisé, il faudrait le retravailler, ainsi que les sonorités : on n'entend pas de lien nécessaire entre les mots employés et ce qu'ils représentent... Par exemple, vous pourriez réfléchir au son que fait un métier à tisser, et voir s'il y a possibilité d'employer des mots qui évoquent le rythme de la machine, ou bien essayer par vos mots d'évoquer la sérénité d'une femme en train de coudre.

Il y a un exemple très frappant d'emploi discret mais efficace des sonorités :
"Assise, la fileuse au bleu de la croisée
Où le jardin se dodeline.
Le rouet qui ronfle l'a grisée." (Paul Valéry, mais je ne me rappelle pas dans quel poème)

Le troisième vers est formidable pour évoquer le rouet...

Sinon, pour revenir à l'objet premier de ce "salon", je n'ai vu aucune erreur de langue dans votre poème.

Bonne soirée !





Merci Socque, quelques bonnes leçons à retenir, quelques livres à empliler
sur le chevet à réviser, il ne me reste plus qu'à y "transpirer"!!
merci encore à votre Savoir,
Bonne soirée également




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