Gallant de Rustico

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De miel ou de fiel

Je suis
Le Chevalier de Rustico
Ma Lance d'encre éclabousse
Le vélin que caresse ma main

C'est une plume de perroquet
Qu'un jour me donnait
En guise de Lance
Celle qui jongle avec mes nuits blanches

Mon encre est de lait
De miel ou de fiel
Et sans canne blanche
J'hante l'agora

Bien souvent j'ai l'oreille
De parjures souillée
Et mon oeil aussi bien
De tragiques desseins

Et je vais "graphignant"
Comme vague ma Folle
Du Logis les syllabes
Que retiennent mes lobes...

a.gallant@oricom.ca

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LesProies

Le soleil redescend enfin sur l'orizon
Une brise propice agite les bannières
Et des files en fleur animent les gazons

De tonnelle en tonnelle on s'épate à l'envie
Et ça chante et ça danse et ça rit aux éclats
Sur la piste déjà on acclamme la nuit

Une lanterne luit puis une autre et encore...
Dans les yeux éblouis se réveille l'amour
Et de-ci et de-là on estime les corps

On se plait on s'avance on esquisse des voeux
Pas à pas dans le soir c'est la fête à la lune
Qui doucement des coeurs en inspire le jeu

On entend la rumeur des amants éperdus
Des vertues alanguies la très douce complainte
Et la plainte des chairs trop longtemps retenues

Dame Nuit lentement revendique ses droits
La musique se tait et s'éteignent les feux
Et l'Amour célébré... se reposent les Proies.

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[font=Palatino Linotype][size=4]

Pro-position

À la cheville un lacet d'or
Et à la hanche la main mise
Un presque rien de fantaisie
La sainte se cécanonise...

En son écrin efflorescent
Languit la perle capucine
Celle qui se doit rafraichir
Différemment de l'Ursuline.

Las des abysses de son âme
Le geste longtemps refoulé
Enfin précise sans vergogne
Le doux malaise à débrider.

C'est une pomme échevelée
Qui vous invite sans pudeur
À louvoyer lascivement
Les chauds méandres de sa fleur.

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L'ange leste

J'étais celui qui cherche
Sans jamais rien trouver
D'autre que des bonheurs
À demi consommés

Jusqu'au jour où passant
Par l'entrée des artistes
Mes croquis à la main
Un ange m'avisa

La bien leste pucelle
Ses entrechats finis
En nage me retint
Pour un long pas de deux.

De cet ange fleurant
L'effort, le coquillage
Suave, un peu salin
J'ai comblé le caprice

Ravi de l'étaler
Riante sur la trame
Fébrille de mon coeur
Sitôt apprivoisé.

Qui jamais aurait cru
Qu'un démiurge fou
Avait dans les coulisses
Égaré le Bonheur ...
a.gallant@oricom.ca

[size=4]Singulièrement

Le soir
Venus de viles chausses
Ils se prélassent dans le bac.

Ô! salutaire infusion
Dans l'heureuse accalmie
Dorlote bien ces valeureux:

Libres vestiges
De végétale assise
Ils ont parcouru depuis
Leur monde et au delà...

Extrêmes terminals
D'axones par milliers
Qu'on ne s'étonne
Qu'au singulier on aime
Le prendre
Singulièrement.