16 replies to this topic

[balila]

Ils ont mis des chapeaux, des baskets, des baluchons, des petits pas pressés, des sourires et des larmes, des mots retenus, des baisers d'adieux, des gestes maladroits, des endormis, des assis sur leurs sacs, des mégots...

Ils ont mis tout ça, ce matin, sur mon chemin.

Ils ont tout envahi de bruits, de hauts parleurs, de poinçonneuses, de néons, de cafés enfumés, de contrôleurs renfrognés, de croissants chauds, d'escalators en panne...

Ils ont mis tout ça, ce matin, dans ma tête.

Ils ont décoré le ciel de nuages, les champs de colza et de coquelicots, les montagnes de sommets enneigés, les prés de troupeaux de vaches, les haies de peupliers...

Ils ont mis tout ça, ce matin, sous mes yeux.

Ils ont posé des troisièmes âges qui parlent trop fort en mangeant des madeleines, une petite fille éclatant de rire, le bruit électronique d'une console de jeu, un ado qui chante avec les écouteurs, un portable sur vibreur, un fauteuil qui couine...

Ils ont mis tout ça, ce matin, dans mes oreilles.

Mais ils ne savaient pas que je ne voyais rien, rien de la vie qui tourne autour de moi, la mienne centrée en un point...

Ce que je tiens caché lorsque je déambule dans le hall de la gare, perdue, coeur serré,

Ce que je tiens poinçonné là à l'intérieur, ces wagons de souvenirs que j'entends déjà s'ébranler au loin dans le brouillard,

Ce train lancé à vive allure dans le tremblement de mon corps et que je tente en vain d'arrêter, mais qui s'est mis en marche au moment même où j'entendais "Attention au départ, éloignez vous du quai..."

Ils ont mis sur la vitre, une main collée à la mienne....

balila

[GUILLAUME Alain]

Ils ont mis des chapeaux, des baskets, des baluchons, des petits pas pressés, des sourires et des larmes, des mots retenus, des baisers d'adieux, des gestes maladroits, des endormis, des assis sur leurs sacs, des mégots...

Ils ont mis tout ça, ce matin, sur mon chemin.

Ils ont tout envahi de bruits, de hauts parleurs, de poinçonneuses, de néons, de cafés enfumés, de contrôleurs renfrognés, de croissants chauds, d'escalators en panne...

Ils ont mis tout ça, ce matin, dans ma tête.

Ils ont décoré le ciel de nuages, les champs de colza et de coquelicots, les montagnes de sommets enneigés, les prés de troupeaux de vaches, les haies de peupliers...

Ils ont mis tout ça, ce matin, sous mes yeux.

Ils ont posé des troisièmes âges qui parlent trop fort en mangeant des madeleines, une petite fille éclatant de rire, le bruit électronique d'une console de jeu, un ado qui chante avec les écouteurs, un portable sur vibreur, un fauteuil qui couine...

Ils ont mis tout ça, ce matin, dans mes oreilles.

Mais ils ne savaient pas que je ne voyais rien, rien de la vie qui tourne autour de moi, la mienne centrée en un point...

Ce que je tiens caché lorsque je déambule dans le hall de la gare, perdue, coeur serré,

Ce que je tiens poinçonné là à l'intérieur, ces wagons de souvenirs que j'entends déjà s'ébranler au loin dans le brouillard,

Ce train lancé à vive allure dans le tremblement de mon corps et que je tente en vain d'arrêter, mais qui s'est mis en marche au moment même où j'entendais "Attention au départ, éloignez vous du quai..."

Ils ont mis sur la vitre, une main collée à la mienne....

balila

oh c'est bon ca ,balila
tu joue sur un autre clavier
et ca coule tout pareil

[Condor]

Tu maîtrises tous les registres, ce qui est très loin d'être mon cas. Moi je ne sais faire que des sonnets. Sniff... je t'envie, douce balila.

[ambreance]

les images apparaissent au fil de tes mots
les sensations naissent à leur écho
je suis là...
sur le quai, et regarde émue

J'aime beaucoup
Ambréance

[balila]

oh c'est bon ca ,balila
tu joue sur un autre clavier
et ca coule tout pareil

Quelques notes d'un ailleurs où je promène mon vague à l'âme...

Et appréciant ton écriture, je ne m'étonne guère de te trouver ici Alain, merci beaucoup.

balila

Tu maîtrises tous les registres, ce qui est très loin d'être mon cas. Moi je ne sais faire que des sonnets. Sniff... je t'envie, douce balila.

Une page, et puis une autre, dans le registre de la poésie, peut-être, oui. Mais je suis loin, moi, de maîtriser le sonnet comme tu sais le faire.

Merci à toi Condor de ce joli commentaire.

balila

les images apparaissent au fil de tes mots
les sensations naissent à leur écho
je suis là...
sur le quai, et regarde émue

J'aime beaucoup
Ambréance

Ton émotion me touche ambreance, merci d'avoir aimé ainsi ce texte.

balila

[irena]

Une émotion à te lire,
j'aime la dernière image que tu nous as offert .......

amitiés

[Desmaudesmots]

Un texte magnifique dans sa simplicité.

Bien à toi

Maud

[Icefull]

les images apparaissent au fil de tes mots
les sensations naissent à leur écho
je suis là...
sur le quai, et regarde émue

J'aime beaucoup
Ambréance

Idem.
Je ne sais quoi dire de plus...

[Erre]

Comme je te comprends, petite soeur...
Combien je suis avec toi !
Erre

[Félice]

Balila,

A te lire, vois-tu, je me demande si le train est à l'arrêt... et que tu n'arrives pas à partir, te désaisir d'un instant cher et ultime,

ou si le train est au taquet... et que tu n'arrives pas à le freiner pour recentrer sur quelque chose, de cher et d'ultime, cette vie qui fuse.

Et finalement, pour l'un comme pour l'autre, il s'agit d'une émotion que l'on sent simplement d'une extrême intensité.

J'aime vraiment.

Félice.

[balila]

Une émotion à te lire,
j'aime la dernière image que tu nous as offert .......

amitiés

Merci d'avoir laissé ces quelques mots Valérie, et cette dernière image retenue...

balila

Un texte magnifique dans sa simplicité.

Bien à toi

Maud

J'aime ton commentaire Maud, parce que tu parles de simplicité, et j'apprécie, merci beaucoup.

balila

Idem.
Je ne sais quoi dire de plus...

Je n'avais pas eu l'occasion de te croiser Icefull, et tes mots sont les bienvenus.

Merci à toi.

balila

Comme je te comprends, petite soeur...
Combien je suis avec toi !
Erre

Je sais ton émotion Erre... Les quais, les gares, les mains, les départs, tant de fois répétés...

Je suis extrêmement sensible à ta venue, te lire me manque, beaucoup, grande soeur...

balila

Balila,

A te lire, vois-tu, je me demande si le train est à l'arrêt... et que tu n'arrives pas à partir, te désaisir d'un instant cher et ultime,

ou si le train est au taquet... et que tu n'arrives pas à le freiner pour recentrer sur quelque chose, de cher et d'ultime, cette vie qui fuse.

Et finalement, pour l'un comme pour l'autre, il s'agit d'une émotion que l'on sent simplement d'une extrême intensité.

J'aime vraiment.

Félice.

Il m'est impossible de freiner ce qui accélère les battements de mon coeur, quand les regards se perdent soudain, que l'un reste et l'autre part...

Se recentrer demande beaucoup d'énergie quand le train est en marche...

Ton commentaire est très pertinent Félice, avec toujours cet oeil perçant qui me ravit.

Jaguar ou Lynx ?

Merci vraiment de tes mots.

balila

[Marygrange]

Oui, j'affirme aussi que ta prose est des meilleures balila. Continue d'en faire des comme ça !

Amitiés,
Béa

[balila]

Oui, j'affirme aussi que ta prose est des meilleures balila. Continue d'en faire des comme ça !

Amitiés,
Béa

Grand merci Béa ! Alors je reviendrai, avec une arrivée sur le même quai, promis !

balila

[bohemia]

c'est une très beau texte. Il y a des matins comme ça, où le bruit semble envahir, agresser notre univers. On à la tête comme dans un l'étau, comme une Kürbis. J'apprécie le silence, j'ai aussi l'ouie extrêmement sensible et ce monde devient de plus en plus bruyant. J'apprécie le calme et le silence.

Bien à toi.

Bohémia

[balila]

c'est un très beau texte. Il y a des matins comme ça, où le bruit semble envahir, agresser notre univers. On à la tête comme dans un l'étau, comme une Kürbis. J'apprécie le silence, j'ai aussi l'ouie extrêmement sensible et ce monde devient de plus en plus bruyant. J'apprécie le calme et le silence.

Bien à toi.

Bohémia

Mais surtout, il y a des matins où quel que soit l'environnement, rien ne semble nous atteindre. Et dans ces moments là, avoir juste envie d'entendre le silence...

Merci Bohémia.

balila

j'aime énormément ce mixage entre des scènes si différentes, je retiens un brouhaha de rue, une superbe pause silencieuse le long de la campagne, le bruit des humains -la vie des troisièmes ages, une petite fille, des ados- superbe ça! Puis le 'déambule'.... oui j'aime j'aime ce train qui fonce dans de multiples paysages...
ah il y a des matins comme ça où on se laisserait bien couler sans bagages à un voyage simplement spectateur...
on peut prendre un ticket?

amitié
wldp

Plusieurs scènes en effet Wildpoppy, merci d'avoir posé ainsi le décor. Il m'a semblé ce jour là que j'étais complètement étrangère au monde, et que quelqu'un s'était efforcé de mettre des tableaux d'animation autour de moi pour m'obliger à quitter mon espace intérieur...

Je t'offrirai un ticket pour l'arrivée sur le même quai, je l'ai promis à Béa !

balila

[Hauteur]

Douce balila,

Une ronde, folle, tourbillon de choses qui existent et veulent exister pour vous aussi, et vous vous en foutez…
Comme un manège qui tourne, tourne encore, avec ses bruits à lui, qui vous parviennent à peine, comme du fond d’un brouillard, et vous vous en foutez…
Vous, vous voulez subir, vous voulez souffrir, aimer, sentir, vous voulez vivre là, ce qui se passe là, et le reste, vous vous en foutez.

Saignez ainsi longtemps sur votre papier blanc, pour qu’en mourant vos mots s’enflamment…
M’enflamment…


Plaisirs..

Hauteur

[balila]

Douce balila,

Une ronde, folle, tourbillon de choses qui existent et veulent exister pour vous aussi, et vous vous en foutez…
Comme un manège qui tourne, tourne encore, avec ses bruits à lui, qui vous parviennent à peine, comme du fond d'un brouillard, et vous vous en foutez…
Vous, vous voulez subir, vous voulez souffrir, aimer, sentir, vous voulez vivre là, ce qui se passe là, et le reste, vous vous en foutez.

Saignez ainsi longtemps sur votre papier blanc, pour qu'en mourant vos mots s'enflamment…
M'enflamment…


Plaisirs..

Hauteur

Je saignerai longtemps encore, dans ces endroits trop grands pour moi,
Je saignerai longtemps encore, sur un regard trop loin de moi,

Alors je viendrai enflammer tous les quais de gare avec mes mots d'amour,
Je jetterai au vent mes larmes de sang qui seront larmes de feu,
Et je saignerai encore et je vous raconterai...

Merci de ces mots là Hauteur, dans lesquels je retrouve ô combien le tumulte de ces instants, et ce "jeu" de la douleur que vous avez si bien exprimé... J'ai beaucoup aimé votre regard sur mon texte.

balila

Edited by balila, 10 May 2006 - 05:53 PM.