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[Candide]

« ENFUIE »


Tout pourpré d’or l’horizon s’illumine
Au loin, déjà ton âme s’est enfuie,
La tristesse en moi s’achemine
Et dans mes yeux des larmes ont lui.

Loin de moi s’est enfui ton sourire
Le bleu rêveur et troublant de tes yeux,
Ton sein sur mon cœur encore soupire,
Et ta voix me redit ses tendres aveux.

Mais hélas ! où sont tes lèvres ?
Où s’est posé l’amour mystérieux ?
Où donc est cette folle fièvre
Qui troublait mon pauvre cœur amoureux !

Cette suave fragile rose
Où de tendres baisers j’allais cueillir,
Hélas ! fleurette tu demeures close !
Quand te reverrai-je s’entrouvrir ?

Oh ! troublante fleur que je désire,
Viendras-tu sur mes lèvres te dessiner ?
Viendras-tu apaiser ce délire
Quand enfuie, tu m’as abandonné !

Mais quand reverrai-je tout près de moi
Tes divines lèvres où tout respire
L’immense folie, l’insondable joie
Qui dans tes yeux n’a cessé de luire.

Mais où est donc la blancheur de ton front ?
Où est la rose qui orne ta bouche ?
Amoureuse fleur que l’on confond
Aux nuages, quand le soleil se couche.

Tu as fui, oh ! rose si lointaine,
Mais quand reverrai-je vibrer encor
Dans le souffle chaud de mon haleine
Tes soyeux pétales incrustés d’or !

Dimanche 12 avril 1942

CANDIDE AGNESE

[feuille_octobre]

Je comprends ces sentiments, j'en ai vécu de semblables... Un texte empreint de fortes émotions, de vécu. Très beau, Candide !


Amitiés,

Feuille d'octobre