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Oh, combien de sergents, combien de capitaines
S’en sont allés ainsi, en fin de la semaine,
De leur Base Aérienne jusque devant leur porte,
En deux ou trois coup d’pouce, et ceci grâce au stop !

En avez-vous croisés, sur la rout’ des vacances,
De ces gars immobiles, sur le goudron tout chaud,
Bien décidés pourtant à traverser la France,
De Rochefort à Dunkerque, d’Ambérieu à Cazaux !

Il y a l’amateur, le « stoppeur du dimanche »
Qui l’air décontracté et le regard hagard,
Le pouce droit hésitant, le poing gauche à la hanche,
Croit trouver son chauffeur par le fait du hasard.

Celui-ci risque fort, avant d’être enfin pris,
D’y passer une partie de son après-midi.
Et si vous repassez, deux ou trois heures plus tard,
Vous le retrouverez à son point de départ.

Par contre on trouve aussi le stoppeur plus malin
Qui d’un secteur de route repère le bon coin
Et, agitant le bras d’une façon très vive,
Regarde fixement les voitures qui arrivent.

Et hop ! En voici une qui freine et puis s’arrête :
« Bonjour M’sieur ! Vous allez à Triffouillis-les-Oies ? »
Il dit « Oui ! ». Je m’installe sur le siège couchette
Et nous voici partis pour un moment de joie !

Ainsi en Mercedes, Jaguar (ou bien… Dauphine !)
Tout Français peut aujourd’hui visiter son pays.
Qu’il aille à La Rochelle, à Paris ou à Nîmes,
Des bords de l’Océan jusqu’aux portes du Midi !

On peut même franchir les bords de l’Hexagone
Et, partant le matin Place de la Bastille,
Se retrouver le soir, si la journée est bonne,
A Hambourg ou Milan, Zürich ou bien Séville !

Et les gens avec qui l’on discute en roulant !
Car ces chauffeurs sympas : ouvriers, étudiants,
Culs-terreux, P.D.G., prolétaires, aristos,
N’ont qu’un seul point commun : ils possèdent une auto !

Et si vous désirez mon point de vue sincère :
Ces gars qui de partout pratiquent l’auto-stop,
Repoussant les tabous, dépassant les frontières,
Ce sont les vrais pionniers de la nouvelle Europe !
]Ambérieu, 1970

[Elfirie (Akroma)]

yep

J'aime beaucoup !

Oups, ai fait une fausse manip'...
Donc, je reprends : j'aime beaucoup, ça change, ça écrit plus que ça se regarde écrire. Vraiment, ça me plait bien. Te relierai avec joie.