Les crapauds coassent dans le jardin d’à côté.
Des nuages noirs approchent, lourds, très lents.
Il va pleuvoir et le monde entier
demeurera enterré sous l’eau.
Les crapauds le savent – avec leur savoir de crapauds –
et coassent par un mode différent, grave.
Le reste, les autres animaux, les gens,
ne le savent pas, les uns mangent ce qu’ils trouvent
dans l’herbe, dans les fissures des murs,
les autres vont s’asseoir à des tables avec des nappes à carreaux
et avalent chaque bouchée sans presque mâcher.
Carlos Barbarito
http://d-sites.net/barbarito
Les Crapauds Coassent Dans Le Jardin D’à Côté...
Started by Gulliver, Nov 01 2006 02:32 PM
3 replies to this topic
#1
Posted 01 November 2006 - 02:32 PM
#2
Posted 01 November 2006 - 07:08 PM
du bon crapaud
#3
Posted 01 November 2006 - 07:30 PM
bravo, je trouve qu'il y a un souffle particulier.
en plus ca m'a fait penser à ce poeme de Bonnefoy :
LES RAINETTES, LE SOIR
I
"Rauques étaient les voix
Des rainettes le soir,
Là où l'eau du bassin, coulant sans bruit,
Brillait dans l'herbe.
Et rouge était le ciel
Dans les verres vides,
Tout un fleuve la lune
Sur la table terrestre.
Prenaient ou non nos mains,
La même abondance.
Ouverts ou clos nos yeux,
La même lumière.
II
Ils s'attardaient, le soir,
Sur la terrasse
D'où partaient les chemins, de sable clair,
Du ciel sans nombre.
Et si nue devant eux
Etait l'étoile,
Si proche était ce sein
Du besoin des lèvres
Qu'ils se persuadaient
Que mourir est simple,
Branche écartée pour l'or
De la figue mûre. "
en plus ca m'a fait penser à ce poeme de Bonnefoy :
LES RAINETTES, LE SOIR
I
"Rauques étaient les voix
Des rainettes le soir,
Là où l'eau du bassin, coulant sans bruit,
Brillait dans l'herbe.
Et rouge était le ciel
Dans les verres vides,
Tout un fleuve la lune
Sur la table terrestre.
Prenaient ou non nos mains,
La même abondance.
Ouverts ou clos nos yeux,
La même lumière.
II
Ils s'attardaient, le soir,
Sur la terrasse
D'où partaient les chemins, de sable clair,
Du ciel sans nombre.
Et si nue devant eux
Etait l'étoile,
Si proche était ce sein
Du besoin des lèvres
Qu'ils se persuadaient
Que mourir est simple,
Branche écartée pour l'or
De la figue mûre. "
#4
Posted 04 November 2006 - 06:04 PM
oui!
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